◊ Fondation
1 & 2 ◊
(Recueil de romand) Science-Fiction / Space Opera
AUTEUR : Isaac ASIMOV (Usa)
EDITEUR : GALLIMARD-Folio
SF 528 & 529, 10/2015 — 832 & 992 p., 14.90 € & 15.50 €
SERIE : Fondation Trilogy, 1963
TRADUCTION : Pierre
Billon & Jean Rosenthal
COUVERTURE : Johann
Goutard
Sommaire :
Fondation 1
● Fondation
● Fondation et Empire
● Seconde Fondation
Fondation 2
● Fondation foudroyée
● Terre et
Fondation
→ Chef d'œuvre incontesté de la SF,
au même titre que des ouvrages tels que la série du Non A de Van Vogt ou les romans de Philip K. Dick, le cycle de Fondation bénéficie à présent d'une réédition
dans l'agréable collection de semi poche des éditions Folio. C'est dans les
pages du magazine Astounding Science Fiction de John W. Campbell que fut publiée
la première nouvelle du cycle de Fondation.
Mais ce n'est seulement qu'en 1961 lorsque Doubleday fit paraître l'ensemble
des récits écrits dans Astounding par Asimov en un seul volume, que le succès
se profila pour son auteur. Quelques années plus tard la prestigieuses
collection Le Club du Livre de Science-Fiction des éditions Opta débuta avec sa
publication et rencontra aussitôt l'adhésion du lectorat français. Ne sachant
pas, au début, qu'il se lançait dans une véritable Histoire Asimov, Isaac
Asimov, scientifique de formation, a construit l'ensemble de son cycle à partir
d'un postulat stipulant que tout corps organisé détient en germe les sources de
sa propre destruction, et a développé ce sujet en multiples ramifications à
travers ce qui pourrait s'apparenter à 3 recueils de nouvelle (Fondation,
Fondation et Empire et Seconde Fondation)
et deux romans (Fondation
foudroyée et Terre et Fondation).
Fondation regroupe 5 nouvelles qui mettent
en scène Hari Seldon, savant universitaire et sorte de visionnaire du futur qui
a développé une nouvelle science, la pyschohistoire, capable de prédire
l’avenir au moyen de tout un réseau de statistiques. Hari Seldon vit quelque
22 000 ans dans le futur. La Terre a disparu des radars. Qu’à cela ne
tienne, les hommes ont formé un Empire Galactique tout autour de la Voie Lactée
avec pour capitale Trantor. Cependant, d’après la psychohistoire, cet Empire va
sur son déclin. Une période de désagrégation devrait ouvrir sur 30 000 ans
de barbarie, avant qu’un nouvel Empire ne jaillisse des cendres du premier.
L’Humanité, c’est bien connu, est impatiente. Elle n’entend pas végéter si
longtemps dans les Ténèbres. Or, Hari Seldon propose de raccourcir cette
période à… 1 000 ans. Comment, en créant une Fondation, vaste réunion de
scientifiques triés sur le volet chargé de créer une Encyclopédie Galactique
regroupant tout le savoir de l’Humanité afin de
guider les hommes durant l’ère de la barbarie. L’Empire, qui ne voit pas
d’un bon œil la création de cette Fondation, l’exile sur la lointaine planète
Terminus. Guidés par l’hologramme de Hari Seldon, qui apparaît lors des
périodes de crise, les membres de la Fondation finiront par s’émanciper et
passeront par divers stades de luttes, d’intrigues et de complots incluant la
création d’une nouvelle religion, et dont les principales étapes seront résumés
en cinq grandes parties dominées, tour à tour par les Pyschohistoriens, les
Encyclopédistes, les Maires, Les Marchand et les Princes Marchands
Fondation et Empire, second volet de la série repris dans ce 1er tome, comme la
plupart des romans du cycle, se compose de plusieurs récits, trois en l'occurrence :
Le Général, Le Mulet et Le Clown. Dans le premier nous suivons la
trajectoire houleuse de Bel Riose, général plutôt entreprenant de l'Empire
humain qui s'est mis en tête d'annexer une Fondation dont l'influence, pour
lui, s'avère grandissante. Tout au fil des pages alternant intrigues et
complots dans une ambiance de space opera, nous assisterons aux efforts de la
Fondation pour discréditer le Général auprès de l'Empereur. Le second met en
scène le futur personnage central du troisième tome du cycle (Seconde
Fondation), le Mulet. Ce mutant à l'origine mystérieuse doté de pouvoirs
psychiques impressionnants qui lui assurent la domination mentale des êtres
qu'il côtoie et qui règne en despote sur la planète Kalgan mène pour ainsi dire
une campagne à la Bonaparte lui procurant victoire après victoire dans le
conflit qui l'oppose à la Fondation et à ses nouveaux alliés les Marchands
Indépendants. L'enlèvement par la capitaine Pritcher, secondé par Toran Dralle
et sa femme Bayla, membres des Marchands Indépendants, de Magnifico, le clown du Mulet, dont les
ravisseurs espèrent tirer des renseignements sur son maître énigmatique, donne
un prétexte rêvé au Mulet pour fondre sur Terminus, le siège de la Fondation.
Enfin, pour le troisième et dernier volet du roman, nous retrouvons justement
le Clown qui fait cause commune avec les époux Dralle qui se sont rendus sur
Trantor, siège d'une empereur devenu sénile, afin de retrouver la trace de la
mystérieuse Seconde Fondation invoqué par Hari Seldon, dont les rangs
comprendraient les seuls psychohoistoriens capables de s'opposer aux pouvoirs
psychiques du Mulet. Un ennemi public déclaré de la Fondation qui dans les
dernières pages du récit va se dévoiler et montrer qu'il peut faire preuve de sentiments
humains tels que l'amour.
Seconde Fondation est essentiellement
basé sur le personnage du Mulet, un mutant capable de contrôler et d'orienter les
pensées des autres, voire de masses toutes entières. Grâce à ses pouvoirs il
est parvenu à s'emparer du royaume militaire de Kalgan en influençant les
pensées de son roi, puis à conquérir la
Fondation dont la capitale est située sur Terminus qu'il transforme en Empire
baptisé l'Union des Mondes. Dés lors il peut se consacrer à sa principale motivation :
traquer les membres de la Seconde Fondation. Cette organisation secrète basée à
l'autre bout de la galaxie dans un lieu non identifié nommé Star's End est
composée de psychohistoriens dotés de pouvoirs
psychiques semblables au Mulet qui ont été chargés par Hari Sheldon de réparer
les éventuelles déviations affectant la première Fondation. La première partie
du roman, La Quête du Mulet, nous
montre comment ce dernier, cherchant à démasque les traitres convertis à la
cause de la Seconde Fondation, organise la
traque des non convertis tels que Bail Chanis, et finit par anéantir la planète
Tazenda où il pensait que se situait le siège des conspirateurs avant d'être à
son tour influencé de manière à penser que la Seconde Fondation est un mythe. La
seconde partie, La quête de Fondation,
nous ramène sur Terminus où, parmi un certains groupe de personnage influents,
la méfiance est aussi de mise au sujet des pouvoirs dérangeants de la Seconde
Fondation conçue en secret par Hari Seldon. Le Dr Darell en est l'un des principaux
activistes. Ces derniers décident de s'intéresser de prés au Mulet qui semble
en avoir appris beaucoup sur l'existence de cette autre Fondation. Arkady, la
fille de Darell, se rend au palais du Mulet sur la planète Kalgan afin de mener
une délicate mission d'espionnage. Nous la suivrons dans son parcours tourmenté
qui finira par nous ramener vers la planète Trantor.
Fondation Foudroyée, qui ouvre le second tome de cette intégrale, marque la reprise par
Asimov, sollicité par ses fans et ses éditeurs, du cycle qui l'a fait connaître
du grand public. On y découvre le personnage de Golan Trevize, un habitant de Terminus,
qui pense que la Seconde Fondation n'a pas disparue comme elle voulait le faire
croire. Exilé de Terminus, il est désormais chargé de trouver la Terre des
Origines accompagné par le chercheur Janov Pelorat, pour lui un moyen détourné de partir en quête
de la Seconde Fondation. Pendant ce temps sur Trantor, le siège de cette dernière
le jeune Orateur Stor Gendiba, porté par ses ambitions politiques, se fait le
porte-parole d'une théorie mettant en lumière les défauts du plan Seldon et la
présence d'une micro-psychohistoire composé d'anti-Mulets qui travaillent en
secret pour prendre le pouvoir. Golan Trevize, de son côté a fait la connaissance
de Joie, une sorte de robot anthropomorphe, fragment de Gaïa, surperorganisme
avec qui elle communique de manière télépathique. Lorsque se conclut ce
quatrième roman trois voies s'ouvre pour l'avenir de l’Humanité : la
reconstitution de l'Empire matérialiste de la Première Fondation, l'Empire
mentaliste de la Seconde, ou Galaxia, super-organisme à l'échelle galactique
qui bouleverserait les plans de Hari Seldon. C'est vers cette troisième option que se tourne Trevize.
Nous le retrouvons
dans Terre
et Fondation, dernier roman du cycle écrit en 1986. Plus
indécis que jamais, il commence à regretter le choix de Galaxia, qui prive les
individus de leur indépendance. Persuadé qu'en poursuivant sa quête de la Terre
originelle il trouvera les réponses à ses questionnements, il repart avec Janov
Pelovat, fortement opposé à l'option Gaïa et Joie, totalement acquise à l'option
super-organisme, d'où les inévitables frictions dans le groupe. Leur enquête
les conduit d'abord sur Comporellon, une vieille planète où ils rencontreront
le chercheur Vasil Deniador qui les mettra sur la piste des spatiens, vague de
premiers colons à avoir quitté la Terre. Tour à tour, ils visitent trois mondes
que ces derniers ont colonisés : Aurora, Solaria et Melpomenia. Après
avoir récupéré Fallom, l'enfant de l'hermaphrodite Sarton Ksander capable de
canaliser l'énergie de toute une planète, et échappé à toutes sortes d'attaques,
ils finissent par trouver enfin la Terre. Mais celle-ci est radioactive. Avides
de réponses, ils explorent la lune où ils rencontrent le robot humaniforme R.
Daneelk Olivaw, qui est à l'origine de la création de Gaïa composée en fait
d'habitants qui obéissent aux fameuses Trois Lois de la robotique chère à Asimov
dans son autre cycle phare des Robots. Avec lui ils doivent opter pour
l'avenir de l'Humanité : celui du Plan Seldon ou celui de Galaxia, La
prise en compte d'un nouvel élément leur fait envisager la solution sur un
autre angle, celui de la spécificité de l'espèce humaine, seule occupante de la
Galaxie, et de sa vulnérabilité face à un agresseur extraterrestre surgie d'une
autre galaxie à travers l'hyperespace. Un danger que seule l'union totale prôné
par Galaxia serait à même d'endiguer. Mais, le ver n'est-il pas déjà dans le
fruit en la personne de Fallom, assez différent des êtres humains pour
s'apparenter à l'avant-garde d'envahisseurs venus d'au-delà les étoiles connus…
Une fin qui pourraient
être en vérité un recommencement et qui a permis à Asimov, à travers ce dernier
tome, de faire allusion à l'ensemble de son œuvre. Dans La petite histoire
de Fondation qui fut rédigé après la parution du dernier tome, il explique
que si le cycle lui a pris quarante années de sa vie environ, sa longévité est
essentiellement due à la pugnacité de ses lecteurs et de ses éditeurs, qui
l'ont poussé à poursuivre l'aventure plus avant. Asimov ajoutera plus tard deux
préquelles à la série : Prélude à Fondation et L'aube de
Fondation. On peut noter également qu’après la mort de l'auteur, certains
romanciers s'approprièrent et firent office continuateurs avec, Fondation en
péril de Gregory Benford, puis Fondation et Chaos de Greg Bear et Le triomphe de Fondation
de David Brin. Des auteurs efficaces et déjà reconnus qui apportèrent un second
souffle à cette œuvre gigantesque