♦ Le prince déchu ♦
(Roman) Heroic Fantasy
Auteur : Bernard SIMONAY (France)
Editeur : GALLIMARD-Folio SF 527, 9/2015 — 448 p., 8 €
Série : Les enfants de l’Atlantide
Auteur : Alain Brion
Précédentes
publications :
● Rocher-Mondes
Virtuels, 5/1994 — 336 p., 120 FF — Couverture de Jean-François Pénichoux
● In Les enfants de l’Atlantide,
Rocher, 9/2005 — 470 p., 22.50 € — Couverture de Mark Harrison
● Points-Fantasy 1440,
3/2006 — 384 p., 6.50 € — Couverture de Guillaume Sorel
Les
autres titres de la série :
2.L’archipel
du soleil
3.Le
crépuscule des géants
4.La
Terre des morts
→ A l'époque où
l'heroic fantasy commençait à pointer le bout de son nez en France, la mode
était à l'influence anglo-saxonne avec les traductions des Conan de Howard, des
Elric de Moorcock, du Sourcier de Leiber et, bien sûr… du Seigneur des
Anneaux. Et pour cause, les auteurs hexagonaux étaient plutôt denrée rare,
si l'on excepte le Halaguen de Jean-Pierre Fontana, la saga de Synge
et de Brennan de Daniel Walther, ou des titres épisodiques tels que Sous
l'araignée du sud de Charles Nightingale et Dominique Roche. Mais il y
avait Bernard Simonay… S'inspirant de diverses périodes de l'Histoire de
l'Humanité, cet auteur prolifique les à réécrites en les plongeant dans le bain
de la Fantasy. Puisant son inspiration auprès de divers thématiques, tant
mythologiques que assimilées à la théorie des Grands Anciens, puissante
civilisation au niveau technologique avancé ayant jadis régné sur notre
planète, il a développé une œuvre considérable qui a séduit tout un aréopage de
lecteurs à travers des cycles tels que Phénix ou Les enfants de
l'Atlantide C'est d'ailleurs au second nommé qu'appartient Le Prince
déchu, dont il représente le tome d'ouverture. On y découvre Jehn, fils
d'Aalthus, le chef du clan des Loups évoluant dans un monde du mégalithique,
l'âge de l'érection des pierres levées de Carnac, il y a environ 6500 ans dans
le golfe du Morbihan. Etre part parmi ses congénères, à la fois par son
physique hors normes que par ses talents psychiques exceptionnels qui lui
permettent de se transporter dans le corps d'un animal, le jeune homme est
hanté par des rêves situés dans un décor apocalyptique où une ravissante femme
aux yeux verts semble l'appeler à l'aide. Cependant sa quête de ses véritables
origines devra être mise en suspens face à l'hostilité que lui témoigne
Dravvyd, le kheung, entendez le chef, des tribus de la Petite Mer. Celui-ci,
voyant en lui un dangereux rival, après avoir d'abord tenté de l'assassiner,
pactise avec les Khress, ennemis héréditaires des hommes quasiment invincibles
grâce à leurs armes de fer, pratiquant des razzias sanguinaires qui déciment
périodiquement les populations de ces rivages. Ayant trouvé sont village
dévasté, après avoir pleuré la mort de son père, Jehn règle ses comptes avec
Dravyyd, puis accompagné d'un loup et d'une pouliche, part sur la piste de ceux
qui ont enlevé Myria, sa jeune épouse. Pénétrant sur le territoire des Khress,
il rencontrera la dangereuse princesse Ashdahyat, fille de Gordlonn, roi
d'Ysthia, l'antique cité protégé de la mer par une immense digue, Incarnant
malgré lui la Prophétie de l'Homme Rouge censé déclencher la fin de la
civilisation Khress, Jehn sera également confronté à la haine de Brendaan, le
frère de la princesse, mais aussi à l'étrange magnétisme que dégage Callisto,
la prophétesse dont le destin paraît intimement lié au sien. Tirant habilement
les ficelles de ses divers personnages, Bernard Simonay utilise à merveille son
talent de conteur pour nous entraîner au sein d'un récit captivant où se
bousculent les réminiscences d'anciennes légendes, telles que la submersion de
la ville d'Ys, la Cavale de la Nuit ou de l'incontournable mythe de
l'Atlantide, le tout sur fond de civilisation naissante où les passions humaines
s'exacerbent et se dévoilent au fin de multiples péripéties empreintes de
magie, de perversité et de cruauté, mais aussi de sentiments d'entraide et de
prémices d'apprentissage de la gouvernance et d'un certain code de l'honneur.