jeudi 14 août 2008

LOVEGROVE James (Gb)
Né en 1965 cet auteur anglais s’est très vite imposé comme une voix marquante dans la science-fiction prospective britannique. Son regard à la fois satirique, inventif et critique s’inscrit parfaitement dans la tradition des grands écrivains tels que George Orwell et Aldous Huxley. Depuis la parution de « Days », pamphlet acerbe sur les méfaits du consumérisme, il a su toucher le grand public et il s’impose désormais sur la scène internationale, notamment en France par le biais des éditions Bragelonne.
Royaume désuni (Roman) Postcatalysme
Bragelonne-Fantasy, 2/2008 — 473 p., 20 € —Untied Kingdom, Orion-Gollancz, 4/2003 — Tr. : Nenad Savic — Couv. : FBDO
→ Déjà auteur de Days chez le même éditeur, critique acerbe du monde du consumérisme racontant les aventures d’un looser dans un grand magasin transformé en véritable champ de bataille James Lovegrove revient avec une uchronie dépeignant une Angleterre en ruine mise au ban des nations dans laquelle survivent de minuscules communautés se rattachant fiévreusement aux traditions ancestrales et aux mythes qui structurent leur identité. Alors que la Communauté Internationale a bombardé les villes britanniques dont les habitants s’étaient révoltés contre les choix déraisonnables de leur gouvernement désormais en exil aux Caraïbes, nous suivons les trajectoires à la fois entrecroisées et divergentes d’un couple, l’instituteur de la petite communauté de Dowbourne Fen Morris et sa femme Moira. Bien que sans eau et sans électricité, les gens du coin tente d’oublier le traumatisme des bombardements à travers de petites fêtes où ils se défoulent complètement. Mais ils doivent aussi faire face aux raids des gangs venus de Londres désormais découpés en plusieurs quartiers sur lesquels règnent les bandes organisées de Frénétiks, des Razorboys, et des Bulldogs anglais toujours en quête de nouveaux territoires et de femmes pour augmenter leur cheptel de chair fraîche. Justement ces derniers ont enlevé Moira et Fen part pour Londres afin de la récupérer. Un périlleux voyage émaillé de rencontres improbables avec des points de passage obligés, comme les vestiges de l’autoroute M25 où se terrent dans les carcasses des véhicules abandonnées au cours de l’exode qui a suivi les bombardements toute une population de déshérités. A travers le cheminement de Fen et Moira James Lovegrove nous invite à une sorte de quête initiatique dans ce pays en lambeaux à la recherche de sa dignité perdu. Une sorte de roman postcataclysmique pétri d’émotion et brisant le carcan de nos certitudes qui a fait écrire à certains critiques que Lovegrove était au XXI° siècle ce que Ballard fut pour le XX°.

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