mercredi 23 décembre 2009

BRASEY Edouard (Fr)
Site :
www.edouardbrasey.com
Blog: http://blogs-livres.com/edouard-brasey
Reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes français de l’univers de la féerie, au même titre que l’elficologue Pierre Dubois, Edouard Brasey est né à Marseille en 1954. Après de brillantes études, il a tout d’abord collaboré à des périodiques tels que Lire et l’Expansion avant de se consacrer entièrement à sa vocation de conteur. Une heureuse initiative puisque, depuis lors, on retrouve sa signature sur de nombreux ouvrages consacrés aux territoires de l’imaginaire comme « La petite encyclopédie du merveilleux » au Pré aux Clercs déclinés désormais sous formes de fascicules avec figurines aux éditions Del Prado, « Démons et merveilles » au Chêne, « Enquête sur l’existence des fées et des esprits de la nature » chez Filipacchi, ou « Le bestiaire fabuleux » aux éditions Pygmalion, pour n’en citer que quelques uns. Outre ces livres, la plupart abondamment illustrés, il est également l’auteur d’une tétralogie romanesque, « La malédiction de l’anneau » publiée chez Belfond, qui revisite avec maestria le flamboyant imaginaire de la mythologie nordique
◊ Le sommeil du dragon (Roman) Mythologie Nordique / Mythologie celtique / Dragons
Belfond, 6/2009 — 343 p ., 20 € — Ser. : La malédiction de l’anneau 2 — Couv. : Didier Graffet
Critiques :
www.mythologica.net (Deuskin) ; www.noosfere.com (Yoann Berjaud) ; www.phenix-web.net (Véronique de Laet)
→ Dans ce second tome de sa splendide série inspirée des légendes nordiques et celtiques, Edouard Brasey nous propose de suivre l’histoire sous le regard du géant Fafnir qui, aveuglé par l’anneau maléfique que le rusé Loki lui offrit en cadeau tua son propre père, qui avait lui-même perdu la raison, et aveuglé par l’éclat maléfique de l’anneau se transforma en gigantesque dragon. Désormais tapis au sommet des montagnes de Gnitaheid, le dragon gardien du trésor et de l’anneau des Nibelung rêve de puis des siècles de Celui-qui-vient et qui doit le tuer. Lui ne connaît pas encore son nom, mais le lecteur ne tardera pas à l’apprendre en suivant la jeunesse de Siegfried, le descendant d’Odin, le dieu suprême. Après la mort de ses parents, les jumeaux Siegmund et Sieglinde, tués par Hunding, l’homme-chien, il sera élevé par le géant Regin dans une sombre forêt, à l’écart des hommes. Auprès de cet être rustre et peureux pour qui il n’a guère d’estime Siegfried s’initie à la puissance de la nature, apprennant à faire corps avec elle dans la plus pure tradition animique à base de communion avec les racines de la terre, de fusion avec les éléments de l’univers, d’apprentissage de la métamorphose et de découverte de langages obscurs ainsi que d’animaux de pouvoir. Ce n’est qu’après avoir quitté Regin qu’il rencontrera les hommes et lui, que ne connaît ni le bien ni le mal, se laissera facilement séduire par le goût des armes et des batailles, car son coeur est animé d’un puissant désir de vengeance envers Hunding, qui a fait de lui un orphelin. Dés lors, s’inscrivant dans les prédictions des Nornes, Urn, Verlandi et Skuld, qui lui annoncent un avenir de héros, il se lance dans une fascinante aventure qui le conduira à affronter le terrible Fafnir. Porteur dans son être à la fois de l’héritage céleste d’Odin et des influences telluriques de Loki, le géni du feu, il se trouvera sans cesse écartelé entre ces deux appartenances. Pourtant, depuis que l’Asgard est condamné, en dépit des pathétiques efforts d’Odin, c’est sur lui et sur sa descendance que repose l’espoir de bâtir en Midgard, la terre des hommes, un royaume où survivrait une parcelle de l’étincelle divine des dieux Asgardiens. Ainsi se dressera devant lui un parcours digne des plus grands héros de la Fantasy, avec cape d’invisibilité, destrier magique, anneau maudit, trésors fabuleux et ennemis surnaturels. Un périple où il devra garder son cœur pur d’homme libre pour espérer un jour retrouver celle qui l’attend, la walkyrie Brunehilde endormie sur son rocher entouré de flammes. Mais ceux qui connaissent la tétralogie de Wagner savent que le destin est implacable avec un héros de cette trempe soumis à son tour à la fameuse malédiction de l’anneau et que son séjour dans ce monde n’est qu’un écho de la tragédie qui déchire les dieux parmi lesquels Odin tente désespérément d’échapper aux arrêts du Destin, alors que Loki continue d’ourdir ses plans machiavéliques qui doivent conduire au Ragnarok, le fameux Crépuscule des Dieux, l’une des originalité majeure de la mythologie nordique par rapport aux autres croyances qui ensemencent la Terre depuis l’aube des temps. Un deuxième tome parcouru d’un souffle épique qui, tout en nous permettrant d’entrer dans l’intimité des dieux et des passions qui les dévorent, nous invite à partager un condensé de celles des humains qui, parfois, rejoignent les émotions divines et où transparaît désir, peur, violence, trahison, fureur et amour, nous aidant ainsi petit à petit à mieux comprendre les rouages de ce récit légendaire, plein d’aventure et de fureur, mais aussi de poésie et d’enchantement. Le second tome d’une série prévue à l’origine en quatre volumes, qui devrait cependant se terminer avec le troisième titre (Le trésor du Rhin) afin de mieux condenser l’action et de ne pas encombre la lecture par des personnages morts depuis longtemps lorsque se déroulerait l’histoire de la fin des dieux lors du très attendu Ragnarök venant boucler le cycle, ce quatrième tome devait s’intituler Le brasier des dieux dont le projet de couverture figure sur le signet offert par les éditions Belfond en promotion avec ce second tome, donc un signet à réserver aux collectionneurs. Néanmoins, en trois ou quatre volumes, cette série s’affirme comme l’une des grandes réussites de la Fantasy francophone méritant de figurer auprès des meilleurs créateurs d’univers du domaine anglo-saxon.
Les autres titres de la série :
1.Les chants de la Walkyrie
2.Le sommeil du dragon
3.Le trésor du Rhin

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