vendredi 18 décembre 2009

BREET Peter V. (Usa)
Peter V. Brett est un auteur américain né en 1973 à New Rochelle, dans l’Etat de New York. Diplômé en Littérature anglaise et en Histoire de l’Art par l’Université de Buffalo, il a toujours été passionné par l’écriture de récit de Fantasy. Mais c’est la parution du premier tome de sa série du « Cycle des Démons » qui lui a permis d’acquérir une renommée internationale et de se consacrer enfin totalement à son métier d’écrivain
◊ L’homme rune (Roman) High Fantasy
Bragelonne-Fantasy, 9/2009 — 430 p., 18,99 € — Ser. : Le cycle des Démons 1 — The Demon trilogy 1.The painted man, HarperCollins-Voyager, 9/2008 — Tr. : Laurent Queyssi — Couv. : Miguel Coimbra — Carte : Andrew Ashton
Critiques :
www.elbakin.net (Altan-Un entretien avec Peter V. Brett & Julie-Un nouvel entretien avec Peter V. Brett !) ; www.fantasy.fr (Emmanuel Beiramar-Peter V. Breit : la Fantasy dans la peau. Interview) ; In Neverland 1(Anonyme-Interview)
Dans le monde occidental la nuit est souvent associée à la terreur. Pour son premier roman publié l’américain Peter V. Brett a su habilement exploiter cette angoisse en imaginant un univers proche de notre monde pseudo médiéval où les humains deviennent à la nuit tombée les proies de créatures immortelles et magiques : les démons, qu’ils soient de pierre, de l’air, du feu, etc… Pour leur échapper les hommes se terrent la nuit venue dans leurs habitations dont portes et fenêtres sont protégées par un maillage de runes magiques qui empêchent les démons d’approcher. Du moins, la plupart du temps… car, lorsque l’une de ses runes présentent des marques de faiblesse, c’est la curée assurée. Après avoir campé ce décor inquiétant à souhait digne des Oiseaux d’Hitchcock ou de La nuit des morts vivants de Romero (la première version en noir et blanc, bien entendu) l’auteur y introduit trois personnages dont nous sommes invités à suivre le destin douloureux. Trois enfants qui ne veulent pas se résoudre à cette vie de cloportes à laquelle sont réduits leurs congénères, sortant et travaillant le jour, et sa cachant la nuit tout en trouvant tout à fait normal que leur famille et leur entourage succombent aux exactions des démons. Arlen de Val Tibbet, tout d’abord, jeune garçon doué d’un talent inné pour dessiner les runes qui éloignent les démons. Ecoeuré par la lâcheté de son père il partira sur les routes, la nuit, afin de découvrir ce qui se cache derrière l’horizon. Puis Leesha, la jeune fille maltraitée par sa mère et diffamée par son fiancée, qui rêve par-dessus tout de conquérir son indépendance, même si pour cela il lui faut affronter les diaboliques créatures de la nuit. Et enfin Rojer, un enfant de trois ans, unique survivant du massacre de sa famille par les démons. Tous trois trouvent sur leur chemin une aide indispensable pour les aider à survivre. Dans le cas d’Arlen ce sera Ragen le Messager, qui le recueillera sur la route et l’emmènera avec lui dans la cité de Miln afin que le jeune garçon suive à son tour le dur apprentissage de la caste très fermée de ces courageux voyageurs. Pour Leesha, il s’agira de Bruna, la Cueilleuse d’Herbes, bien vieille mais surtout un peu sorcière, qui l’aidera à sortir des jupons souvent relevés de sa mère. Enfin Rojer aura la chance de se lier d’amitié avec Arrick le Jongleur, qui le protègera durant pas mal de temps des attaques des démons, tout aussi bien que le violon dont il a appris à jouer en dépit de sa main mutilée. Dans ce premier tome du Cycle des Démons nous suivrons la croissance de ces trois enfants, nous apprendrons à triompher avec eux de problèmes de la vie quotidienne souvent semblables à ceux que nous rencontrons, tout en essayant de comprendre comment chacun d’entre eux finira par acquérir une puissance qui lui est propre en essayant de résoudre le problème des démons. Un problème dont ils détiennent chacun une solution qui pourrait bien se cacher dans ces fameuses vielles runes, dont certains prétendent qu’il ne s’agit que d’une légende, et qui auraient le pouvoir de repousser les démons, et même de les détruire. Devenu la coqueluche des éditeurs qui se sont battus à travers le monde pour acquérir les droits de ce livre, ce récit trouve sa genèse dans une histoire rédigée pour un concours d’écriture sur la Fantasy. Un récit retraçant la vie du jeune Arlen qui avait soif de voyage, mais qui ne pouvait pas s’éloigner à plus d’un jour de sa maison, sous peine d’être tué par les démons. Continuée plus tard dans tous les endroits possibles, et en particulier durant les trajets conduisant Peter Brett à son travail, cette histoire devint ce roman captivant aux multiples péripéties où la peur occupe une part prépondérante. Une peur qui sert d’exutoire à l’auteur pour retranscrire les angoisses du peuple américain après l’attentat du 11 septembre et face à la menace du terrorisme répandue à travers le monde. Un livre qu’il a écrit en s’inspirant de ses nombreuses lectures de jeunesse parmi lesquelles figurent la plupart des grands noms de la Fantasy tels que J.R.R. Tolkien, Robert Jordan, Terry Brooks, David Farland, R.A. Salvatore, Phillip Pullman ou George R.R. Martin. Une série pour laquelle Peter V. Brett a signé un contrat en trois tomes, mais qu’il espère bien prolonger jusqu’à 5 volumes afin de mieux exploiter la dynamique romanesque des divers personnages qu’il a inventé. Tout d’abord, bien entendu du trio du premier opus, mais aussi d’autres protagonistes tout aussi charismatiques, comme ceux que nous découvrirons dans le second volume du cycle, The desert spear, Jardir, le leader du désert, l’ami d’Arlen, et Renna Tanner, la jeune fille promise au même Arlen dans un mariage arrangé lorsqu’il était enfant, qui aura sa propre influence sur la guerre menée contre les démons. On le voir Peter V. Brett n’est pas en manque d’imagination pour la suite de cette brillante série que nous avons la chance de découvrir en France avec l’ajout d’un prologue inédit dans les versions originales, qui est en fait la transcription de la fameuse nouvelle écrite pour le concours d’écriture qui fut à la base du roman. Enfin, n’oublions pas de saluer la saisissant couverte de Miguel Coimbra qui reproduit à merveille l’ambiance si délicieusement oppressante du livre, et de noter que le réalisateur/producteur Paul W.S Anderson (voir le récent Resident Evil : Afterlife) et son compère Jeremy Bolt on acquis les droits du roman dont ils nous promettent une prochaine version cinématographique qu’ils nous annoncent digne des meilleurs réalisations du genre.

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