
Auteur américain né à Cleveland, dans l’Ohio, en 1952. Basant ses histoires sur une technologie expliquée de manière cohérente, il insère dans le même cadre de lois raisonnables les principes de la magie. Grâce à la série « Honor Harrington » il est reconnu à travers le monde comme l’un des meilleurs spécialistes de la SF militaire à laquelle il a apporté sa touche d’originalité en préférant conférer à des héroïnes les rôles de personnages principaux d’ordinaire endossés par les hommes dans ce genre d’ouvrages
◊ Cap sur l’Armageddon (Roman) Science Fantasy
Bragelonne-SF, 2/2010 — 667 p., 25 € — Ser. : Sanctuaire 1 — Safehold 1.Off Armageddon reef, Tor, 1/2007 — Tr. : Mikael Cabon — Couv. : Gary Jamroz — Carte : Justine Tellier, d’après les cartes originales d’Ellisa Mitchell
● Critiques : http://bragelonne-le-blog.fantasyblog.fr/ (Tom Clegg-Sanctuaire : Weber montre le cap)
→ David Weber est bien connu des fans de SF français grâce à la traduction à l’Atalante de sa série Honor Harrington l’imposant comme l’un des chefs de file de la SF militaire après des illustres aînés tels que Robert Heinlein et son Starship Troopers. Le voilà maintenant qui s’attaque à un genre que l’on pourrait qualifier de space fantasy ou science fantasy dans la mesure où il mélange un univers sciencefictif avec un monde moyenâgeux. Le postulat de base est pourtant purement SF. En effet Werber imagine que les Gbabas, une puissante civilisation extraterrestre à la tête d’un vaste empire interstellaire, sont en train de tailler des croupières aux humains, au point de menacer désormais d’invasion leur planète mère, la Terre. Convaincue que la défaite est inluctable, la Fédération terrienne, qui a gardé ses références bibliques, met sur pied l'opération Arche, qui consiste à assurer la survie de l’Humanité sur une planète terraformée, Sanctuaire, située hors de la zone d’influence des Gbabas. Mais, pour que ceux-ci ne parviennent jamais à la détecter (le syndrome Battlestar Galactica est passé par là) les autorités décident que cette colonie doit abandonner toute trace de technologie. Ne se fiant pas trop à la volonté des colons d'obéir sans faillir à cette directive, les pontes de la Fédération mettent en place un conditionnement mental qui efface tout souvenir de la Terre de leur mémoire et créent à la place une fausse religion qui aura pour credo d’interdire toute idée même de progrès et d’innovation. Au fil des générations les Vicaires de l’Eglise qui ont ainsi pris en main la destinée de la planète appliquent avec zèle ces préceptes, d’autant plus qu’ils leur assurent une domination complète sur un peuple soumis à une inquisition impitoyable. Cependant, il existe des foyers de résistance tels que le petit royaume de Charis, éloigné des centres de direction, et gouverné par un monarque éclairé, le roi Haarkld Ahrmahk, dont la flotte de galères est en train de devenir l’une des principales puissances maritimes de Sanctuaire. De quoi bien entendu attirer les foudres de l’Eglise qui complote pour renverser le souverain. Or ce dernier va recevoir l’aide inattendue de Nimue Alban, survivante d’un groupe de dissidents qui s’étaient toujours opposés à l’abandon de la technologie, rêvant de revenir dans l’espace pour se venger des Gbabas. Pour parvenir à leurs fins ils ont échafaudé un plan audacieux qui a consisté à insérer les souvenirs, les rêves et l’esprit de Nimue dans le corps d’un androïde doté d’une extraordinaire force physique. Puis ils ont plongé cette dernière dans un profond sommeil au sein d’une base secrète spécialement créée pour elle qui renfermer le nec plus ultra de la technologie de l’époque en matière d’armement, de moyens de télécommunications et de bases de données. A son réveil Nimue, empruntant l’identité de Merlin Atrawes (un clin d’œil au légendaire arthurien), réussit à se glisser dans l’entourage de Cayleb, le prince héritier charisien, et vient en aide au royaume d’Haarkld Ahrmahk en lui suggérant des améliorations techniques fondamentales sur les navires chargés de livrer bataille à la coalition que l’Eglise à traîtreusement mis en place. Les fans du film Master et Commander ou des livres de C.S Forester et de son héros Horatio Hornblower ne pourront qu’être enchantés par la lecture du premier opus déjà suivi de trois autres tomes dans sa version originale, tandis qu’un quatrième devrait sortir incessamment. Les passionnés de conflits maritimes y trouveront des similitudes historiques avec certaines grandes batailles de l’Histoire comme celle de Lépante, ou avec le naufrage de la Grande Armada. Des aventures rendues encore plus crédibles par le travail sur la terminologie marine fournit par Werber et remarquablement traduit par Mikael Cabon. Enfin, si l’atmosphère antique baignant le royaume de Charis peut rattacher ce livre au domaine de la Fantasy, il est incontestable qu’il pense plus vers la SF (c’est d’ailleurs dans cette collection que Bragelonne le publie) par la présence de Nimue avec sa panoplie d’arme sophistiquées. On notera cependant que, en dépit de place prépondérante prise par le contexte économico-technologico-commercial, le facteur humain reste essentiel dans les principales décisions à prendre et détermine en grande part l’orientation générale du récit.
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