jeudi 19 août 2010

LE GUIN Ursula K(roeber) (Usa)
Née à Berkeley, en Californie, en 1929, d’un père anthropologue et d’une mère qui écrivait des livres pour enfants, Ursula K. Le Guin est une passionnée de cultures orientales et une experte en taoïsme. Ayant poursuivi des études en France, elle revint aux Etats-Unis en tant que professeur de français, avant de se marier et de publier son premier roman, Le monde de Rocannon, premier titre d’une trilogie. Centrant son approche de la littérature sur une sorte d’étude anthropologique des sociétés qu’elle imagine, elle se fit vite un nom dans l’univers de la SF avec son roman La main gauche de la nuit (faisant partie vaste cycle de La ligue de tous les mondes) , avant de boulerverser les codes de la Fantasy avec le célèbre cycle de Terremer
◊ Dons (Roman) Jeunesse / Magie
L’Atalante-La Dentelle du Signe, 3/2010 — 224 p., 14 € — Ser. : Chroniques des rivages des l’Ouest 1 — Gifst, Harcourt, 9/2004 — Tr. : Mikael Cabon — Couv. : Larry Rostant
● Critiques :
www.lecafardcosmique.com (Nebal) ; www.phenix-web.net (Miss Mopi)
→ Les amateurs de Fantasy n’ont sûrement pas oublié la Ursula le Guin du cycle de Terremer, qui avait su si admirablement rendre compte de l’approche de la magie sans toutes les fanfreluches dont la parent trop souvent dans l’univers de la Fantasy. C’est un peu elle qu’ils retrouvent dans ce court roman, premier d’une trilogie nous entraînant dans un monde des Rivages de l’Ouest régi par l’opposition entre les Basse-Terres, où l’on ne croit pas à l’existence de la magie, et des Hautes Terres et Entre-Terres, où vivent de puissants sorciers. Orrec est l’un d’eux. Fils de Canoc, descendant lui-même du redoutable Caddard l’Aveugle, et de Melle, une citadine kidnappée, il a hérité du terrible pouvoir de Destruction. Un talent qu’il répugne à utiliser, si bien qu’il a fini par se bander les yeux, car c’est de son Œil Sauvage qu’il peut répandre le malheur. Cependant, il devra aussi compter avec les rivalités entre les puissantes familles de sorciers qui cherchent sans cesse à étendre leur domination. Au fil des pages, nous suivrons le récit de sa jeunesse, accompagné de son ami Gry, et de son lent cheminement vers l’âge adulte à travers l’anarchie organisée qui règne chez ce peuple de fermiers sorciers où, pour accroître où conserver des domaines, les chefs de clans ou brantors négocient des alliances et des mariages de raison sans éviter cependant qu’éclatent parfois de cruels et sanguinaires conflits. A touches savamment dosées, prenant le temps de construire avec minutie son univers et la microsociété qui en est la principale composante, Ursula le Guin nous invite à partager les pensées de son jeune héros, Orrec, lancé dans une quête initiatique qui le dépasse et désireux d’échapper à un destin qui fera de lui un dirigeant, alors qu’il n’aspire qu’à écouter les histoires que lui raconte sa mère sur le pays Là-bas où la magie n’existe pas et dont les habitants ne sont peut-être pas plus malheureux pour autant. Le premier tome d’une trilogie plutôt destinée à la jeunesse, bien que pouvant se lire à tout âge, qui devrait être suivi par Vox à l’automne.

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