mardi 2 novembre 2010

LLOYD Tom (Gb)
Tom Lloyd est un auteur britannique né à en 1979. Vers la fin des ses études en Politiques et Relations Internationales à l’Université de Southampton, il s’est mis à écrire le premier tome de la série qui allait le rendre célèbre, « Une ère de pénombre ». Depuis, il continue de travailler dans le domaine de la publicité tout en peaufinant son œuvre d’écrivain promis à un grand devenir dans le domaine de la nouvelle Fantasy anglaise dont il est l’un des plus brillants représentants
Isak le Blanc-regard
(Roman) High Fantasy
CALMANN-LEVY-Orbit Fantasy, 6/2010 — 462 p., 21,90 €
SERIE : Une ère de pénombre 1
TO : The twilight regn 1.The stormcaller, Gollancz, 2006
TRADUCTION : Henry-Luc Planchat
COUVERTURE : Larry Rostant
Critiques :
www.actusf.com (Jérôme Vincent) ; www.elbakin.net (Gillossen) ; www.fantasy.fr (Skavel-Fantasy au petit déjeuner)
→ Isak est un Blanc-Regard, entendez par là qu’il est plus fort que les humains normaux, qu’il vit plus longtemps et qu’il est donné, comme tous ceux de sa race, d’un puissant magnétisme auquel les femmes restent rarement insensibles. Quoi de plus normal si on se fie à la légende qui prétend que les Blancs-Regards ont été laissés derrière par les dieux quand ils ont quitté le monde afin de maintenir l’équilibre entre les différentes forces qui se déchirent pour prendre leur place. Autant d’atouts entraîne bien sûr les inimitiés, et Isak n’est pas en reste de ce côté. Vivant dans une caravane, il est sans cesse en butte aux brimades et aux punitions brutales d’un père qui lui reproche la mort de sa mère en couche. Méprisé par ceux qui l’entourent, l’adolescent rêve d’une vie meilleure, si possible dans la carrière des armes. Aussi lorsque Carel, un ancien militaire qui l’a pris en affection, lui propose de lui enseigner le maniement des armes, il saute sur l’occasion. Mais sa présence auprès de ce père de substitution qui a décelé en lui des talents mystérieux, ne dure guère, car il a été remarqué par Sire Bahl, l’un des plus puissants seigneurs Blanc-Regard, qui le recueille dans sa forteresse de Tirah, la capitale du peuple des Farlans. Elevé au rang de Krann, c'est-à-dire une sorte d’apprenti de luxe, et désormais à l’abri du besoin, Isak fait l’apprentissage des convenances de cour, mais doit aussi, tout en perfectionnement son maniement des armes, cultiver ses dons pour la magie. Des talents qu’il est loin de maîtriser et qui, lorsqu’ils se déchaînent, le transforment en sorte de berserker ayant du mal à faire la différence entre ses amis et ses ennemis. Guère dans son élément au sein des intrigues qui occupent la vie de la forteresse, surpris par ses premiers émois amoureux envers sa suivante Tila, il doit cependant être très vite opérationnel car Sire Bahl compte sur lui afin de juguler les menaces qui se profilent à l’horizon. Dans ce but ils est envoyé en ambassade à Narkang auprès du puissant roi Emin Thonal. Là, il devra faire preuve d’une extrême prudence et de tous ses talents de combattants tandis que les mercenaires de la Fraternité et les Chevaliers du Temple surgissent brusquement sur l’échiquier des conflits, un échiquier où se déplacent également d’étranges personnages tels que l’énigmatique comte Vesna, ainsi que Aryn Bwr, le dernier roi des elfes, peuple belliqueux, rancunier et sauvage entre tous, et que se profile au loin la prophétie annonçant l’apparition d’un Sauveur que des hordes de fanatiques sont prêtes à suivre jusqu’à la mort et qu’il pourrait très bien incarner. Luttant pour ne pas voir la partir sombre de son âme engloutir totalement son esprit, désormais possesseur d’une épée buveuse d’âme offerte par les dieux, Isak tentera de s’extraire de cette destinée de pion qui semble coller à son destin depuis que les dieux ont posé les yeux sur lui. Dans son sillage le lecteur est entraîné au sein d’un univers moyenâgeux violent à souhait où l’art de gouverner s’apprend au fil de l’épée et où le machiavélisme vient se placer à des endroits où on ne l’attendait pas. Une vrai réussite pour un premier roman de la série Une ère de pénombres, qui compte déjà quatre autres volumes sortis en Angleterre, et qu Tom Llyod avait commencé alors qu’il était encore étudiant. Un récit traversé par les influences moorcockiennes d’Elric de Melnoboné, mais aussi par l’ombre épique de David Gemmel, avec quelques nuance de George R.R. Martin par rapport à l’ampleur de l’intrigue qui diverge en multiples ramifications sans jamais perdre le fil de l’histoire et en ménageant un indispensable suspense. L’ensemble est astucieusement plongé dans une ambiance crépusculaire dont on a du mal à s’extirper quand on parcouru les 45O pages de ce premier opus, véritable volume d’introduction nous laissant affamé dans l’attente de la traduction prochaine chez Orbit des prochains titres de la série.

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