mardi 14 décembre 2010

BIZOUERNE Gilles (Fr)
Conteur professionnel depuis 1998, Gilles Bizouerne s’efforce de servir de courroie de transmission entre les récits qu’il colporte et les divers auditoires à qui il les proposes ; Abordant des genres aussi divers que la conte traditionnel, la nouvelle, l’histoire contemporaine et l’épopée, l’absurde, l’héroïque ou le merveilleux, il explore différentes formes de récits. Formé à l’art de la parole, il est également curieux de toutes sortes d’arts vivants et expérimente d’autres disciplines tels que le clown, le chant, afin de créer des passerelles avec sa pratique narrative q’uil déploie à travers la France et les pays francophones accompagnés parfois de musiciens. Du côté de la littérature on le découvre dans divers catalogues, comme Le Seuil, Syros ou Thierry Magnier
Soslan le lumineux
(Roman) Fantasy Légendaire
THIERRY MAGNIER, 3/2010 — 68 p., 14 € 1457 — Couv. & ill. : Hugues Micol
→ Soslan, sa vie, ses exploits, tel est le motif de ce livre que nous devons aux talents réunis de Gilles Bizouerne, le conteur, et de Hugues Micol, le dessinateur. Soslan le Lumineux, un héros mi-humain et mi-divin qui nous entraîne dans des aventures épiques aux confins des plaines du Caucase, là où vivaient jadis les Nartes, un peuple illustre et mythique, une tribu âgée de 6000 ans, ancêtres fabuleux des peuples du Caucase tels que les Ingouches, les Tchétchènes, les Abkhaz ou les Ossètes. Toujours à la recherche d’une gloire éternelle, Soslan combattit sans relâche celui qui, dés sa naissance, avait juré sa mort, son demi-frère Syrdon, enfanté par le diable. Trempé dans le lait de la louve par Kurdalaegon, le forgeron céleste, Soslan possédait un corps dur comme du bronze au-dessus des genoux devenus, comme pour Achille et son fameux talon, l’un des points vulnérables de son anatomie que la roue de Balsaeg, dentée et munie de rayons d’acier, pouvait couper et ainsi provoquer sa perte. Conduits par la plume de Gilles Bizouerne et guidés par les illustrations en bichromie, souvent pleine page, de Hugues Micol, nous le suivons dans ses diverses aventures. Comme, par exemple, son voyage à travers le monde à la recherche d’un être plus fort que lui, qui l’amène à affronter le Géant des Géants. Mais aussi à travers son incursion chez Mukara et Bylits, les sanguinaires fils de Tar, le pays où l’avait envoyé le perfide Syrdon afin de sauver les troupeaux des Nartes condamnés à mourir à cause d’un hiver particulièrement rigoureux. Puis nous assistons à sa rencontre avec Atsyrus, la fille du soleil, qu’il avait poursuivie jusque dans son palais alors qu’elle était métamorphosée en cerf et qu’il l’avait prise en chasse. Désireux de l’épouser, il ne pourra s’unir à elle qu’après avoir rapporté à ses sept frères quatre feuilles de l’arbre d’Aza, qui pousse au Pays des Morts. Un épreuve qu’il réussit, mais en payant un prix élevé : celui d’avoir révéla à Syrdon le secret de sa vulnérabilité. Bien entendu, ce dernier en profitera pour le tuer. Mais, revenu d’entre les morts, Soslan, fidèle à sa légende, finira par terrasser son ennemi mortel. Une histoire qui n’est pas sans rappeler les récits de la mythologie russes et qui tranche par rapport aux habituelles productions centrées sur les légendaires celtiques et nordiques, nous permettant ainsi de découvrir sous une remarquable présentation cette épopée venue d’Ossétie du Nord qui fera le bonheur des amateurs d’héroic fantasy.

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