(Recueil)
AUTEUR : Sylvie MILLER & Lionel DAVOUST (Fr)
EDITEUR :
MNEMOS-Fantasy, 6/2012 —
204 p., 18 €
COUVERTURE :
Kerem Beyit
Sommaire :
Préface :
Sylvie Miller & Lionel Davoust
●
Chantal
Robillard : Le
dit du Drégonjon et de son Elfrie
● Thomas Geha : Chuchoteurs du dragon
● Adrien Tomas : Ophëa
● Anne Fakhouri : Au cœur du Dragon
● Justine Niogret : La grande déesse de fer de la miséricorde
● Pierre Bordage : Morflam
● Charlotte Bousquet : Azr’Khila
● Vincent Gessler : Où vont les reines
● Erik Wietzel : Le monstre de Westerham
● Mathieu Gaborit : Under a Lilac Tree
● Nathalie Dau : Cet œil brillant qui la fixait
● Mélanie Fazi : Les Sœurs de la Tarasque
● Thomas Geha : Chuchoteurs du dragon
● Adrien Tomas : Ophëa
● Anne Fakhouri : Au cœur du Dragon
● Justine Niogret : La grande déesse de fer de la miséricorde
● Pierre Bordage : Morflam
● Charlotte Bousquet : Azr’Khila
● Vincent Gessler : Où vont les reines
● Erik Wietzel : Le monstre de Westerham
● Mathieu Gaborit : Under a Lilac Tree
● Nathalie Dau : Cet œil brillant qui la fixait
● Mélanie Fazi : Les Sœurs de la Tarasque
Critiques :
www.elbakin.net (Gillossen)
→
De
la passionnante préface des concepteurs de cette anthologie, Sylvie
Miller et Lionel Davoust, nous tirerons certains extraits auxquels
nous adhérons totalement. D’abord cette définition de la Fantasy
en tant que littérature ouvrant vers le rêve, l’enchantement du
monde et le domaine merveilleux des désirs enfouis. Puis leur
approche de l’une de ses figures les plus emblématiques, le
dragon, en tant que symbole du chaos primordiale, celui que les
anciens cartographes utilisaient à travers la formule Hic
sunt dracones
(ici, il y a des dragons) pour désigner des territoires inexplorés
générateurs de légendes et propices à toutes sortes d’aventures.
Enfin cette idée remarquable d’opposer les augustes cracheurs de
feu à un symbole aussi ancien, celui d’un archétype féminin par
excellence, la reine, souveraine d’un nation (Cléopâtre,
Victoria) ou de territoires invisibles (Titania, Reine de Cœur
d’Alice au pays des merveilles, etc..) qu’il affronte, subjugue,
ou finit par dévorer. Douze confrontations de ces figures mythiques
sont présentées au sein de ce recueil à travers six femmes et six
hommes, ou, si l’ont veut, six reines et six dragons. Des approches
multiples et diversifiées qui empruntent aux voies labyrinthiques du
dense univers de la Fantasy. Le conte, tout d’abord, avec Le
dit du Drégonjon et de son Elfrie
de Chantal Robillard, variation de Riquet à la Houppe (ici Riquet le
Huppé) déclinée en forme de poésie. Chuchoteurs
de dragon
de Thomas Geha offre un regard un peu moins conventionnel avec une
jeune reine choisie par un dieu dragon invisible, grâce à
l’Enflamme apparue sur son corps, et forcée d’obéir à ses
directives confiées lors de ses rêves. Une reine qui, par amour
pour Malwenn le maître d’armes va s’opposer au terrible ordre
des Chuchoteurs qui entretiennent des relations de maître à
esclaves avec le dragon, mais pas dans le sens qu’on le présume.
Ophëa
de Adrien Tomas nous renvoie vers un classicisme plus médiéval avec
un affrontement classique entre des chevaliers et un dragon pour la
conquête d'une reine, qui débouche cependant sur une fin plutôt
inattendue. Avec Au
cœur du dragon
Anne Fakhouri déroule un récit initiatique plein d'amour et de
passion que nous suivons à travers les yeux, les peurs et les émois
de Jil, la jeune apprentie grimpeuse. Justine Niogret, à travers La
grande déesse de fer de la miséricorde,
nous
parle de l'étrange chasse à la grosse baleine que mène Reine et
son compagnon le Dragon blanc dans un port aux teintes de fin de
monde, le tout chargé d'une écriture sensuelle et percutante que
l'on a déjà pu découvrir dans son roman Chien
de Heaume
(éditions Mnémos) qui a reçu le prix Imaginales et le Grand Prix
de l’Imaginaire. Pierre Bordage n'est plus à présenter, son cycle
de Rohel
ou la série des Guerriers
du Silence,
pour ne citer qu'eux, on suffit à asseoir son image de talent
reconnu des écrivains français tournées vers les territoires de
l'imaginaire. Morflam
nous
invite à suivre le voyage épique de Hoguilde, la reine vierge,
parti combattre le dragon qui ravageait son pays et destinée à
apprendre de fascinantes révélations sur elle-même qui la
conduiront à un victoire acquise sans verser de sang. Azr'Khila
offre
l'exemple de l'une des multiples facettes du talent de Charlotte
Bousquet à qui nous devons de brillants cycles de Fantasy (Le
cœur d'Aramantha
chez Nestiveqnen, L’Archipel
des Numinées
chez Mnémos) et nous plonge dans un univers barbare de razzias et de
pillages d'où émerge la sanglante magie de Yaaza l'aïeule
gardienne de chèvre. Où
vont les reines
du jeune auteur suisse Vincent Gessler nous laisse pénétrer sur la
pointe des pieds au cœur de la vallée des dragons sur la traces
d'un étrange symbiose entre les reines d'Akhit et ces êtres
légendaires, si puissants et vulnérables à la fois. Avec Le
monstre de Wersterham,
Eric
Wietzel, bien connu des amateurs de Fantasy grâce à sa trilogie
d'Elamia
paru chez Bragelonne nous renseigne sur la candeur de certains
dragons et sur la perversité de l'espace humaine, souveraine
comprise. Under
a Lilac Tree
de
Mathieu Gaborit, l'auteur de nombreux cycles majeurs de la fantasy
francophone (Les
chroniques des Féals, Abyme, Les chroniques crépusculaire)
nous convie dans le monde de la Fantasy urbaine sur les traces d'une
Eveilleuse et dans le Paris de Belleville où le Dragon cherche
éternellement une muse pour en faire sa Reine. Natalie Dau, la
créatrices des envoûtants Contes
myalgiques
(Editions Griffes d'Encre) nous ouvre avec Cet
oeil brillant qui la fixait
les
portes d'un monde de métamorphoses à travers l'histoire de la
troublante Gwendolyne et de Tiainrug, le dragon sentimental, englués
dans un conflit où chaque camp disposait de sa Créature pour gagner
les batailles sous fond d'envolée lyriques avec dragon céleste,
homme-lune et femme-soleil. Enfin Les
soeurs de la Tarasque
confirme le talent de Mélanie Fazi
(Trois
pépins de fruits morts, Arlis et les forains,
ed. Nestiveqnen) pour tremper sa plume dans un fantastique empreint
d’émotionnel et pulsions charnelles pour nous inviter à pénétrer
dans le huis clos d'un couvent où de jeunes novices découvrent peu
à peu quel sera leur sort, elles qui doivent servir un Dieu Dragon
avec qui les habitants de leur île ont signé jadis un pacte pour
finir livrée à son Avatar humain vers qui doit se tourner leur
adoration, à moins que certaines d'entre elles en décident
autrement. En tout un recueil réussit qui s'inscrit en droite ligne
des précédents opus (Rois
& Capitaines, Magiciennes & Sorciers, Victimes &
Bourreaux,
également publiés chez Mnémos) démontrant toute la richesse
thématique de l'univers de la Fantasy qui n'a pas finit de nous
révéler toutes ses surprises et toute sa capacité
d'émerveillement.
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