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(Roman)
Univers parallèles
AUTEUR :
China
MIEVILLE
(GB)
EDITEUR :
Pocket-Fantasy,
10/2012 — 568 p., 9,10 €
TO :
Un
Lun Dun,
Ballantine-Del Rey, 2/2007
TRADUCTION
: Christophe Rosson
COUVERTURE
ET ILLUSTRATIONS :
China Mieville
● Précédente
publication :
Au Diable Valuvert, 10/2009
—
637 p., 20 € — Couv. & ill. : China Mieville
● Critiques :
www.actusf.comm
(Jean Rebillat & Jean-Luc Triolo) ; in Bifrost 53 (Emmanuel
Beaujot) ; in Bifrost 58 (Philippe Boulier) ;
www.cafarcosmique.com
(Ubik) : www.khimairaworld.com
(Jean-Luc Clerc) ; www.yozone.fr
(Michael Espinosa)
→ Lombres
de
China Miéville (Un
LunD un,
2007) dont nous devons la première traduction aux éditions Au
Diable Vauvert en 2009 est ici repris dans le catalogue de la
dynamique maison Pocket. Lombres,
c’est d’abord l’histoire de la jeune Zanna pour qui les faits
bizarres ne finissent pas de s’accumuler. En premier lieu ces
étrangers qui lui adressent la parole avec déférence. Puis les
animaux qui l’observent d’un air mystérieux. Sans parler du
parapluie espion accroché au balcon de Deeba, sa meilleur copine. Et
le summum est atteint lorsque un nuage nauséabond s’en prend à
elle et tente de l’envelopper au cœur de sa sinistre grisaille.
Somme toute une mise en bouche qui la conduira avec Deeba dans un
cave abandonnée où, en tournant une vieille roue, les deux jeunes
filles seront propulsées à Lombres, une Londres située de l’autre
côté du miroir. Il s’agit en fait d’une Transville, sorte
d’univers parallèle où échoue le Mool (Matériaux Obsolète
d’Origine Londonienne) c'est-à-dire les déchets les plus
énergiques de la grande cité britannique. Sous la lumière de
l’Antisol et sur les berges de la Tisame, le fleuve qui traverse la
ville, grandissent des maisons faites en matériaux de récupération
et habitées par une population cosmopolite comprenant des humains,
mais aussi des êtres fantastiques, mélanges incongrus de créatures
vivantes et d’objets obsolètes à qui ont à redonné vie,
regroupés en tribus qui obéissent à un chef comme la Princesse des
Fax Foutus, Tesson, l’Empereur des Bris de Verre, ou Brokkenbroll,
la Barraplussime, qui règne sur le peuple des Parapluies Cassay.
Bientôt mise en présence d’Hemi, le garçon à demi fantôme du
quartier de Fanthom Road, un inquiétant territoire de transition
habité à la fois par les morts de Londres et de Lombres, puis
accompagné par Caillet, la petite brique de lait qui ne lâche plus
Deeba, Zanna ne tarde pas à apprendre qu’elle est en fait la
Schwazzy, une jeune héroïne destinée à contrecarrer les plans du
Smog, le dangereux nuage toxique qui a décidé de s’emparer de
Lombres et de tous ses habitants. Engendré à Londres par
l’interaction de toutes sortes de produits chimiques, celui qui
n’était à l’origine qu’un vulgaire nuage de crasse est devenu
un énorme cerveaux nuageux se nourrissant de toutes les fumées
produites et animé d’une terrible malveillance depuis qu’il a
réalise que ceux qu’il étouffait finissait incinérés et que
leurs cendres, emportées par le vent, venaient grossir sa puissance.
Cependant, les londoniens, grâce au savoir des Armets, de
redoutables climatosorciers, avaient réussi à s’en débarrasser,
le poussant à l’exil dans Lombres. Au cours de la première partie
du livre nous suivons le périple des deux jeunes filles qui
s’efforcent de rejoindre les Prophéçongurs perchés sur le Pont
Absconditus, un ouvrage mouvant et suspendu, seuls susceptibles de
répondre à leurs innombrables questions. Un voyage tourmenté
durant lequel, embarquées sur un aérobus à impériale, elles
devront affronter un essaim de Dame-Jeanne, des mouches géantes
montées par les féroces Pirates de l’Air, avant de se réfugier
au Royaume d’Ardoise, le pays des Tuilotes qui vivent sur des toits
dressés à…un ou deux mètres du sol. Protégées par les
poubelles-ninjas, les gardes du corps des Prophéçongurs, elles
parviendront à rejoindre ces derniers. Mais une attaque de Comesmog,
des êtres que le Smog a capturé et soumis à sa volonté en les
forçant à respirer ses maléfiques émanations, plonge Zanna dans
un profond coma. La seconde partie du livre débute alors, se
focalisant sur Deeba, la Paschwazzy, qui, après un court détour par
Londres, reviendra au cœur de la cité jumelle afin de démasquer
les êtres qui ont partie liée avec le Smog, à la fois dans les
méandres de Lombres, mais aussi au plus haut sommet du société de
consomatteurs-pollueurs, et une jeune fille engagée dans une
valeureuses quête initiatique au sein de Lombres, ville de recyclage
par excellence, qui recomposent les déchets de toutes sortes, les
transformant en hommes et en animaux qui contribuent à une fabuleuse
galerie de personnages comme l’homme à la cage d’oiseau en guise
de tête, le scaphandrier au corps d’eau de mer et de poisson, des
explorateurs de bibliothèque cyclopéenne, ou un Grimoire doté de
parole qui ne croit plus aux prophéties inscrites dans ses pages. Un
roman mise en valeur par les nombreuses illustrations accompagnant le
texte, un peu comme dans la série des Chroniques
du Bout du Monde
de Paul Stewart et Chris Riddell, qui rendent à merveille
l’atmosphère de non sens dont Miéville a imprégné l’ensemble
de son livre. Une percée réussie dans l’univers de la jeunesse
pour un auteur déjà connu en France à travers sa production pour
adultes (Perdido
Street Station, Les Scarifiés, Le roi des Rats, Le concile de fer)
faisant à nouveau preuve de l’originalité réjouissante qui
caractérise son écriture à travers un livre qu’un critique à
parfaitement résumé par cette simple phrase : « Offrez
Lombres
à un gamin et pensez à le lui emprunter quand il aura fini de le
lire ». gouvernement britannique. Des efforts qui lui feront
croiser la route des terribles girafes carnivores, des non moins
redoutables fenêtres-araignées, et d’autres monstruosités bien
décidées à s’en prendre directement à elle ainsi qu’à la
poignée d’amis qui l’accompagne. Un roman foisonnant
d’inventivité dont l’indéniable noirceur est nuancée par une
bonne pincée d’exubérance et de délicieuses rasades d’humour.
Puisant allègrement dans la matière de l’Alice
au pays des merveilles
de Lewis Carroll comme du Neverwhere
de Neil Gaiman, ce livre raconte l’affrontement manichéen entre le
Grand Méchant Smog, incarnation parfait de la dérive de notre
société de consomatteurs-pollueurs, et une jeune fille engagée
dans une valeureuses quête initiatique au sein de Lombres, ville de
recyclage par excellence, qui recomposent les déchets de toutes
sortes, les transformant en hommes et en animaux qui contribuent à
une fabuleuse galerie de personnages comme l’homme à la cage
d’oiseau en guise de tête, le scaphandrier au corps d’eau de mer
et de poisson, des explorateurs de bibliothèque cyclopéenne, ou un
Grimoire doté de parole qui ne croit plus aux prophéties inscrites
dans ses pages. Un roman mise en valeur par les nombreuses
illustrations accompagnant le texte, un peu comme dans la série des
Chroniques
du Bout du Monde
de Paul Stewart et Chris Riddell, qui rendent à merveille
l’atmosphère de non sens dont Miéville a imprégné l’ensemble
de son livre. Une percée réussie dans l’univers de la jeunesse
pour un auteur déjà connu en France à travers sa production pour
adultes (Perdido
Street Station, Les Scarifiés, Le roi des Rats, Le concile de fer)
faisant à nouveau preuve de l’originalité réjouissante qui
caractérise son écriture à travers un livre qu’un critique à
parfaitement résumé par cette simple phrase : « Offrez
Lombres
à un gamin et pensez à le lui emprunter quand il aura fini de le
lire ».
Autre édition couverture :
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