AUTEUR :
Peter WATTS (Canada )
EDITEUR : Pocket, 9/2012TO : Starfish, St Martin’s Press, 12/1999
TRADUCTION : Gilles Goullet
COUVERTURE : Mike Hill
Précédente
publication : Fleuve Noir-Rendez-Vous
Ailleurs, 9/2010 - 384 p., 22 € -Couv. : Mike Hill
Critiques : www.actusf.com (Chloé) ;
Bifrost 60 (Olivier Girard) ; www.cafardcosmique.com
(Pete Bondurant) ; www.scifi-universe.com
(Nicolas B. & Manu B.)
-- Comme dans « Vision aveugle » précédent roman de l’auteur,
Peter Watts nous transporte dans le Futur proche de la Terre. Une Terre où les
conflits sociaux et environnementaux n’ont
fait qu’empirer, tandis que le net, promesse de communications débridées, a été
parasité. C’est dans ce contexte que les Etats-Unis, sous l’égide de l’ARE,
puissante multinationale, on installé Beeben une station géothermique sous-marine
situé à proximité de la plaque Juan de Fuca (Nord-Ouest Américain), prés de la
cheminée Chaner, afin de récupérer l’énergie nécessaire à une région de la
surface surpeuplée par les déplacements de populations engendrés par les modifications
climatiques. Là vivent six « rifters » des individus triés sur le
volé et génétiquement modifiés. Un de leur poumon a été remplacé par une
branchie qui leur permet de respirer aussi bien dans l’air que dans l’eau et des
membranes rétractables situées sur leur calotte oculaire leur permettent de
voir sous l’eau dans l’obscurité dotale des grands-fonds. Retranchés du monde des « sécheux », nom donné par
opposition à ceux de la surface, ces individus choisis pour des critères
déviants précis portent cependant le poids d’un passé de névrose fait de tentatives
de suicides, de viol de pédophilie, et de tendances psychotiques qui semblent
devoir mieux les préparer pour résister au stress de ce confinement au sein d’une
environnement hostile situé à plus de 10 000 mètres de
profondeurs. Landy Clarke, la première de ses enrôlées va toutefois vite se
rendre compte qu’il leur faudra cohabiter au sein d’un huis clos propice à la
paranoïa, tandis que chacun d’entre eux tente de se faire une place au sein de
la hiérarchie sociale de l’équipe en utilisant touts les moyens possible, y
compris le sexe et la violence. Peu à peu, la pression des profondeurs conjuguée
à celle de leur nouveau mode de vie transforme leur personnalité à la fois
victime de la folie, des appréhensions et des doutes liés à leur isolement contre
nature, mais aussi a une transformation inattendue liée à la teneur de l’eau
autour des cheminée de faille qui affecte leur système de respiration
artificielle bousculant irrémédiablement leur personnalité et leurs perceptions.
L’intrigue, évoluant au grés des points de vue des différents personnages et
suivant des pistes indépendantes les unes des autres, nous promène avec des
yeux grands ouverts dans ce huis clos rendu encore plus angoissant par la
présence de monstres marins qui cernent de tous côté cette petite station
expérimentale, ainsi que par la découverte d’un curieux appareillage situé non
loin de Beebe qui s avère être une bombe nucléaire. Qui l’a placé là et dans
quel but ? Bientôt les simples enjeux de besoin en énergie géothermique
vont s’intégrer dans la toile d’événements beaucoup plus vaste et d‘une
importance capitale qui prennent en compte les notions d’intelligence
artificielle, d’évolution et de survie de l’espèce humaine. Il est à noter que
les sous-chapitres Constrictor et Une
niche sont la réplique de la nouvelle Une
niche déjà publiée dans le n°54 (avril 2009) de la revue Bifrost légèrement
remaniée. Toute à la fois marqué de réminiscences
au Solaris de Stanislas Lem adapté au
cinéma par Andrei Tarkovski, le vide de l’espace rejoignant celui des profondeurs,
à Abyss de James Cameron à travers sa
dimension de confinement sous-marin et d’environnement étranger, voire au Shinning de Kubrick par son isolement destructeur
du fond psychologique, ce premier roman
écrit par Peter Wash, éminent biologiste marin canadien qui utilise toute sa maîtrise
des bases scientifiques afin d ‘en élaborer la complexe trame, s’inscrit en
tant que premier tome d’une trilogie qui
a été suivie par la publication Rifteurs
(2011) et Béhémoth (2012) aux
éditions Fleuve Noir, premier éditeur de l’ouvrage en grand format, en
attendant la prochaine reprise en poche chez Pocket.
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