EDITEUR : Pocket-Science-Fiction 7085, 3/2013 — 346 p., 7.60 €
COUVERTURE : Getty Images (photo)
Précédente publication : Au Diable Vauvert, 1/2009 — 364 p., 19 € — Couv. : Olivier
Fontvieille
Critiques : www.actusf.com
(Ketty Steward) – Bifrost 54 (Jean-Pierre Lion) – www.cafardcosmique.com (Pégase) – www.noosfere.com (Noé
Gaillard)
→ Il fut un temps où les paradis technologiques
avaient le vent en poupe au sein de l’univers des chercheurs en prospective qui
voyaient dans le développement des sciences et des techniques le remède à tous
les maux qui affligeaient l’Humanité du XX° siècle. Puis, ce fut la période de
désillusion où les utopies se transformèrent en dystopies bien plus proches de 1984 d’Orwell et des visions urbaines
à la Ballard
que des lendemains qui chantent à la sauce Soviet Suprême. Avec Zen City Grégoire Hervier emprunte cette
voie, en la modernisant d’un vernis de postcyberpunk où la réalité virtuelle
devient partie prenante de l’histoire. Il nous offre ainsi le récit témoignage
de Dominique Dubois, l’un des rares rescapés de ce que les médias ont appelé la
« Tragédie de Zen City ». Tout commence pour ce statisticien
trentenaire avec la perte brutale de son emploi, puis par son intégration,
après avoir passé toute une batterie de tests, dans la société Global Life qui
a installé au cœur de l’Ariège la cité novatrice de Zen City où il occupera le
poste très lucratif de statisticien et analyste de données en marketing. Là il
découvre un paradis du consommering où les cadres peuvent enfin travailler
sereinement débarrassés des tracasseries du quotidien par le révolutionnaire
Perfectphone, un Smartphone multimédia muni d’un GPS et d’une caméra vidéo. Grâce
à la puce d’identification par radiofréquence implantée sous la peau de leur
main, ils sont toujours sous surveillance et assuré d’une sécurité de tous les
instants, tandis que le Zen Marché à leur disposition, un hypermarché futuriste,
dont le magasin physique est dépourvu de stock, leur permet d’être livrés à
domicile après de simples clics sur les produits désirés. Toute se passe donc
pour Dominique dans le meilleur des mondes possible, jusqu’à ce que Natouchka,
sa nouvelle compagne lithuanienne, soit assassinée chez elle sous le regard
impuissant de tous les systèmes de sécurité. De plus Dominique, qui n’a pas pu
se dépouiller entièrement de son ancienne vie, a conservé un vieil ampli de
guitare qui, lorsqu’il l’a branché, à fait disjoncter toute la domotique de son
immeuble. De quoi attirer l’attention d’un mystérieux réseau de hacker dont le
chef, Cypher, va le rencontrer et l’impliquer plus ou moins de force au sein de
leur organisation clandestine qui vise à la déstabilisation de la Ville Transparence.
Un récit épistolaire raconté par le blog en ligne de Dominique dans lequel il
nous livre le pathétique de son quotidien sans intérêt, comme tant d’autres
bloggeurs le font aujourd’hui, mais aussi tous ses petits secrets. Un, roman
qui s’inscrit dans la tradition des cités utopiques qui outre des classiques
tels que Ile de Huxley, Une utopie moderne de Wells, La nuit des temps de Barjavel ou Le Candide de Voltaire, nous a offert Le jeu des perles de verre de Hermann
Hesse et, plus récemment, La possibilité
d’une île de Houellebecq. Une satire sociale sous la forme d’une
extrapolation du futur malheureusement très plausible où l’on retrouve des
thématiques affirmées de notre monde actuel : besoin de consommation
poussé et entretenu à l’extrême, obsession sécuritaire, contrôle accru des
individus avec l’avènement de l’homme-robotique. De quoi nous donner froid dans
le dos, en dépit du ton parfois drôle qui accompagne l’intrigue dont nous
pouvons mieux appréhender les multiples ramifications en allant visiter le site
de l’auteur sur http://zencity.fr. Un titre préalablement
paru chez l’éditeur Au Diable Vauvert, en 2009 ainsi que le précédent roman de
Gégroire Hervier, Scream Test, en
2006.
Autre couverture :
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