(Roman) Horreur / Postapocalypse
AUTEUR : Josh MALERMAN (Usa)
EDITEUR : ORBIT, 9/2014 —374 p., 20.90 €
TO : Bird Box, Harper Voyager, Londres, 2014
TRADUCTION : Sébastien Guillot
COUVERTURE : Julio Calvo
→ Dans
la sinistre hiérarchie des psychoses humaines celle lié au regard
vient juste après les terreur face à l’enterrement vivant, aux
attaques de reptiles ou aux hordes de rats avides de morsures se
précipitant sur des individus sans défense (des femmes enceintes,
de préférence). En vérité au sein du corps humain, l’œil
représente le maillon faible, une fenêtre qui nous permet
d’appréhender un environnement extérieur qui peut s’avérer
d’une étourdissante beauté, mais également d’une implacable
hostilité. D’ailleurs, les réalisateurs de film d’horreur ne
s’y sont pas trompé et ont abondamment exploité le filon à coups
de sanglantes énucléation d’orbites oculaires crevées par
toutes sortes de projectiles. Moins impressionnante, ,mais plus
proche de la réalité l’image des vieux films où le soldat blessé
enlève ses bandages en s’écriant : « Mon Dieu, je suis aveugle !
» marque encore les cinéphiles et montre une fois de plus
l’importance que nous accordons à ce sens bien particulier juste
suivie de l’ouïe, qui vient somme toute en remplacement quand le
premier s’avère déficient. Alors, quand on comprend l’importance
que la vue représente pour notre humanité, comment envisager que
cette dernière est entrepris de sciemment s’en priver ? Pour
expliquer cette cécité volontaire, une seule raison imaginé avec
brio par Josh Malerman, au demeurant chanteur et parolier du groupe
de rock The High Strug, une mystérieuse épidémie qui s’est
répandue à travers le monde où des individus, après avoir aperçu
quelque chose de mystérieux, en viennent à agresser mortellement
leur entourage ou à se suicider de n’importe quelle manière. Dés
lors la Terre, s’enferme peu à peu dans un infernal black-out où,
par média interposé, les gens sont invités à s’enfermer chez
eux et et à occulter leurs fenêtres, tandis que les vestiges de
toute civilisation s’éteignent les uns après les autres sur la
surface de notre planète. Le lecteur est brutalement émergé dans
cet « après » postapocalyptique à travers l’histoire de
Malorie, une mère courage qui, après des années d’enfermement
décide de quitter l’habitation où elle vivait en recluse avec ses
deux enfants de 4 ans Tom et Olympia, afin de rejoindre un
hypothétique refuge où se tererrait une poignée de survivants. Dés
lors, nous voici embarqué avec ce trio pathétique sur une barque
fragile se déplaçant le long du cours d’une rivière avec à son
bord, à la tête et à la proue, deux enfants portant, comme leur
mère un bandeau sur les yeux car ils n’ont jamais été confrontés
à la vision de l’extérieur, cette dernière comptant sur leur
ouïe super développé pour se protéger des multiples dangers
peuplant les flots et les berges de ce cours d’eau qui n’a rien
du Mississippi de Mark Twain. Pour nous extirper du carcan
d’angoisse qui nous étreint lorsque la présence d’inquiétante
créatures se signale autour de la frêle embarcation, l’auteur
nous entraîne dans une série de flash back où Malorie revient sur
sa propre trajectoire, de sa vie avec sa sœur Shanon, qui a fini par
se planter une père de ciseau dans le poitrine parce qu'elle a eu
l’imprudence de soulever l’un des rideaux de leur fenêtre pour
regarder au dehors, à sa période de femme enceinte, lorsqu’elle
a rejoint une petite communauté placée sous l’égide de Tom, dont
elle est tombée secrètement amoureuse, et à son accouchement
traumatisant marqué par la trahison de certains humains, mais
surtout de la théroie délirante expliquant que cette épidémie
aurait été déclenchée par quelque chose de vivant, des Créatures
qu’il
suffit de voir l'espace d'une seconde pour sombrer dans la folie, des
êtres qui profitent de notre cécité pour se glisser derrière
nous, pour envahir nos refuges les plus secrets et attendre, blottis
derrière notre dos, le moindre clignement de paupière pour nous
plonger dans les affres des meurtres les plus attreroces. Vous les
comprendrez sans peine l’angoisse monte à son comble dans ce
premier roman dont l’auteur maîtrise l’intrigue avec un brio
incontestable, nous entraînant dans une sorte de barque movies
oppressant en diable sans que la tension qu’il nous impose diminue
un seul instant. Pour ma part, j’ai ouvert ce livre à minuit,
lassé par les informations et documentaire remachés des chaînes de
télé, et je l’ai refermé deux heures plus tard, quelque peu
sonné. Heureusement, j’ai vite trouvé le sommeil, mais croyez-moi
je n’ai pas vraiment bien dormi, hanté dans mes rêves (ou plutôt
mes auchemards) par des images de femme aveugle, preuve s’il ‘en
est de l’impact que ce livre, dont les droit ont déjà été
adaptés pour le cinéma, peut avoir sur notre inconscient. Alors
lisez-le, avant de suivre les aventures de Malorie sur grand écant,
et vous ne le regretterez pas.
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