(Roman) Jeunesse / Monde parallèle
AUTEUR : Christelle DABOS (France)
EDITEUR : GALLIMARD
FOLIO 6132, 4/2016 — 593 p., 8,50 €
SERIE : La Passe-Miroir 1
COUVERTURE : Laurent
Gaillard
Précédente publication : Gallimard
jeunesse-Hors Collection, 5/2013 — 528 p., 18 € — Couverture de Laurent
Gaillard
Les autres titres de la série : 2.Les disparus
du Clairdelune – 3.La mémoire de Babel
→ Les concours d’écriture, les blasés, vous diront :
cela ne sert à rien, sinon qu’à allumer l’espoir dans des yeux forcément déçus
à la fin et à imposer de fastidieuses lectures à des membres de jury lassés de
voir se répéter des histoires et des intrigues lues ailleurs et en beaucoup
mieux. Mais… il y a parfois de bonnes surprises et ce roman en est une. Lauréat
d’un concours Gallimard jeunesse il vient inscrire dans le paysage des publications
destinées à l’imaginaire son indéfinissable grain d’originalité. D’abord par
l’univers qu’il dépeint, les Arches, ces bouts de terres disséminés en plein
ciel où vivent les Esprits de Famille et leurs descendants rescapés d’un
lointain cataclysme qui a fragmenté de manière chaotique leur monde originel.
Pratiquant complots, intrigues, menées d’alcôves et autres mondanités plus ou
moins respectables ces familles, chacune dépositaire d’un pouvoir différent, ne
pense qu’a affermir leur position face à leur Esprit de Famille respectif. Dans
cet univers ouvert à bien des compromissions (preuve que dans le futur tout ne
change pas véritablement) les mariages arrangées sont monnaie courante.
Ophélie, jeune héroïne à l’écharpe magique, qui entre sur la pointe des pieds
dans notre imaginaire de lecteur, est parvenu à se soustraire à pas mal d’entre
eux, jusqu’à ce que l’inévitable se produise : elle est promise à Thorn du
clan des Dragons, jeune héritier d’une puissante famille du Nord. Là voilà donc
forcée de quitter la douceur d’Anima, son Arche de naissance, pour partir avec sa tante comme chaperonne vers la
lointaine Citacielle , capitale flottante du Pôle, enveloppée d’un froid
mordant et d’un parfum de mystère qui ne fait que s’épaissir à son arrivée.
Car, outre le peu d’intérêt que lui manifeste son fiancé, bougon et taciturne,
il lui est fortement conseillé de ne pas révéler les réels motifs de sa
présence en ce lieu. Heureusement sous aspect de jeune fille banale et ses
lunettes de myope, Ophélie cache un talent particulier pour lire le passé des objets
et surtout, pour traverse les miroirs.
Imbibée dans une ambiance, à la fois steampunk, fantastique et fantasy,
l’intrigue développe ses ramifications à la cadence d’un doux paresseux, nous
permettant aux détours de chaque page d’en apprendre chaque fois un peu plus
sur un univers qui prend un malin plaisir à se soustraire à nos regard globalisants.
Portées par une héroïne malgré elle plus proche de Cendrillon
que de la Belle au Bois Dormant et d’un
héros rendu craquant par son caractère à la fois inaccessible et imprévisible
le récit déroule son implacable dynamique au fil de scènes gorgées d’émotions
qui contribuent à la peinture d’une univers à la fois riche et complexe dans
lequel le lecteur se laissera voluptueusement glisser en attendant une nouvelle
plongée dans les prochains tomes de cette série marquée par le sceau de
l’originalité.
Autre couverture :
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