vendredi 15 mars 2019




Cavalier dragon
(Roman) Jeunesse / Aventures Fantasy
AUTEUR : Cornelia FUNKE (Allemagne)
EDITEUR : GALLIMARD-Hors Collection, 10/2018 — 512 p., 16.90 €
SERIE : Cavalier dragon 1
TO : Drachenreiter, Celilia Dressler, Verlag, Hambourg, 1997
TRADUCTION : Marie-Claude Auger
COUVERTURE : Laura Ellen Anderson
ILLUSTRATIONS : Cornelia Funke
CARTE : Alexis Snell
Préédentes publications : sous le titre Le cavalier dragon
Hachette Jeunesse-Hors Collection, 9/2005 — 528 p., 15 €/Couverture de Arnaud Cremet
Le Livre de Poche Jeunesse 1295, 6/2007 — 572 p., 6.50 €/Couverture de Arnaud Cremet
→ Avec Cœur d'Encre, ce splendide roman sur le pouvoir des mots et des livres qui allait être suivi de Sang d'Encre et Mort d'Encre, l'écrivaine allemande Cornelia Funke avait su conquérir une renommée internationale qu'elle allait asseoir avec la parution de Cavalier dragon qui s'inscrit dans la lignée des histoires d'amitié unissant de jeunes héros aventureux auxquels le lecteur adolescent peut facilement s'identifier à un animal fabuleux dont le symbole le plus frappant reste le dragon. Lorsque, en 2005, Le cavalier dragon paraissait en France chez Hachette Jeunesse avec, en couverture, un splendide dragon montée par un jeune garçon (et une petite kobolde) comme  dans L'Histoire sans fin le film de Wolgang Petersen (1984) tiré du livre de Michael Ende, la Fantasy n'avait pas encore atteint en France son rythme de croisière et Krokmou et Harold de la série Dragons de Cressida Cowell n'avaient pas encore envahi les salles de cinéma. Quand aujourd'hui les éditions Gallimard décident de reprendre le titre et de publier en même temps la suite tant attendue La plume du griffon, le genre a largement conquis son public et tient désormais une place prépondérante dans le domaine des littératures de l'imaginaire reléguant parfois le fantastique et la science-fiction à la portion congrue des rayonnages des libraires. Et en se replongeant dans le roman de Cornelia Funke aujourd'hui ont comprend vite comment il a pu motiver un réel engouement lors de sa parution. L'intrigue est simple et facile à suivre. Dans une vallée écossaise reculée vivent des créatures mythiques, dont les derniers dragons. Les hommes, qui ignorent tout de leur existence, et qui n'ont pas leur pareil pour saccager la nature dont ils son pourtant tributaires, ont décidé d'inonder leur vallée. Face à ce péril ressurgit une ancienne légende parlant de la Lisière du monde, un sanctuaire pour les dragons situé au cœur de l'Himalaya et invisible aux humains. Malgré le scepticisme de la plupart de ses congénères, Long, un jeune dragon plein de fougue, décide de partir à sa recherche. Accompagné de Fleur de Souffre, une petite kobolde au caractère bien trempé, il se rend dans la ville la plus proche afin de rencontre le rat Gilbert Grizzqueue détenteur d'une carte qui leur permettra d'atteindre leur but. Là, ils se lieront d'amitié avec Ben, jeune garçon orphelin qui désormais les accompagnera dans leur quête. Une aventure pleine de périls car, outre la rencontre avec des monstres marins et autres créatures fantastiques, ils devront se mesurer à Ortimore, un maléfique dragon doré  créé par un alchimiste perfide et gourmand qui l'a façonné afin de chasser les dragons à sa place et qui, lui aussi, recherche l'emplacement de la Lisière du Monde afin d'engloutir tous les dragons qui s'y trouvent. Aidés par le professeur Barnabas Wiesengrund, conscient de la présence de créatures mythiques à travers la planète, ce petit groupe d'aventuriers devra déjouer les multiples obstacles qui se dresseront sur leur route et rencontrera toutes sortes d'êtres singuliers tels que des gobelins de la forêt, des nains de pierre et Fil de Fer, l'homoncule, également façonné par le démoniaque alchimiste, dont Ortimore a dévoré les onze autres frères. Une quête qui trouve son écho parmi les dragons de la Lisière du Monde, un lieu sur lequel plane l'ombre de la mythique Sangri-La de la tradition Bouddhiste,  chez qui une prophétie parle d'une cavalier dragon qui viendra un jour les libérer de la menace du dragon doré mettant en danger leur petit monde, ainsi que chez les moines tibétains occupant le monastère pour lesquels l'arrivée de Long est synonyme de bonheur, comme cela est le cas dans les croyances populaires de nombreuses cultures orientales, contrairement au monde occidental où le christianisme a fait des dragons des engeances diaboliques confinées dans des rôles perfides et destructeurs. A noter que les créatures mythiques craignent les humains vus comme des êtres irrespectueux envers la nature, intolérants et peu enclins au pacifisme qui les transformeraient en spécimens de zoos, de musées, ou en objets de chasses, s'ils avaient connaissance de leur existence. Des préoccupations écologiques et touchant au vivre ensemble et à l'intolérance qui trouvent un lugubre écho dans le déroulement de notre quotidien et dans le cadre où évoluent nos société contemporaines. Une raison de plus pour découvrir ou redécouvrir ce livre qui bénéficient en outre de nombreuses illustrations intérieures en noir et blanc réalisées par Cornelia Funke.
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