jeudi 20 mai 2010

CAREY Mike (Gb)
Mike Carey est né en 1959 à Liverpool, en Angleterre. Après des études à l’université de Saint-Pierre, à Oxford, il exerça pendant 15 ans le métier d’enseignant avant de passer à l’écriture de bandes dessinées. On lui doit notamment des scénarios de la série Hellblazer, et collabora à des titres aussi prestigieux que The Sandman ou les X-Men, avant de se tourner vers l’écriture proprement dite et l’urban fantasy en particulier avec la série « Félix Castor : Exorciste et détective privé »
◊ Cercle vicieux (Roman) Fantasy Détective / Fantasy Urbaine
Bragelonne-L’Ombre, 2/2010 — 406 p., 20 € — Ser. : Felix Castor : Exorciste et détective privé 1 — Vicious circle, Orbit, 2006 — Tr. : Christophe Cuq — Couv. : Lapao
→ Londres en proie aux apparitions fantastiques et plongée dans un univers où le réel s’imbrique étroitement au surnaturel, voilà qui semble devenir une habitude aussi courante que les détectives à la Sherlock Holmes évoluant dans des ruelles malfamées où la sinistre silhouette de Jack l’Eventreur arpentant les rivages de la Tamise. Le personnage de Felix Castor inventé par Mike Carey n’est donc pas une vraie originalité et vient s’inscrire dans un lignée d’ouvrages telles que les Chroniques du Nightside de Simon R. Green, des Dossiers Dresden de Jim Butcher, si l’on change le lieu de l’action ou de La trilogie de Bartimeus de Jonathan Stroud, en revenant vers la capitale britannique et les récits pour la jeunesse. Très proche du Harry Dresden de Butcher, Félix Castor est un détective de l’étrange qui a du mal à payer son loyer. Si le Harry en question était accompagné d’un esprit enfermé dans un crâne, Félix cultive dans son entourage une associée succube, préalablement descendue sur Terre pour l’éliminer, Rafi, son meilleur ami possédé par Asmodée, un démon particulièrement puissant, et Nick un indic zombie. Le Londres ici décrit n’est pas un endroit très fréquentable. En effet, depuis quelques temps, les morts ont tendance à s’y trouver si bien, qu’ils négligent de regagner le territoire qui leur est dévolu. Conséquences, des fantômes rôdent un peu partout, s’incrustant dans leurs corps en décomposition avancée ou possédant ceux de toutes espèces d’animaux. Or, ni la science ni la religion sont capables d’endiguer cette vague d’infernales manifestations. De quoi déboussoler les autorités tellement dépassées par la tournure des événements que les politiciens anglais envisagent de faire passer une loi sur la présomption d’existence… A vrai dire, ce dont ils auraient besoin, c’est d’un exorciste et, justement, Félix Castor appartient à cette congrégation de pratiquants du surnaturels et il loue ses services à ceux qui le lui demandent, police ou particulier. D’une part parce qu’il a toujours du mal à boucler ses fins de moi, d’autre part parce que, sous son abord bourru, il aime bien rendre service aux gens. C’est pourquoi lorsqu’un couple lui demande de retrouver le fantôme de leur enfant mort qui a disparu, il accepte de mener l’enquête, d’autant plus qu’un médium au passé douteux serait responsable de l’enlèvement. Fort de l’expérience des ses facultés spirituelles, Félix se met au travail, se confrontant ainsi de nouveaux aux êtres issus de l’Enfer, du Paradis et des autres domaines interlopes qui les jouxtent. Une enquête au demeurant plus orientée polar que fantastique, bien qu’elle finisse par le conduire sur la piste d’un cimetière hanté par quelque chose qui dépasse largement le stade du revenant lambda qu’il rencontre habituellement. Narré à la première personne, comme la série des Dossiers Dresden de Jim Butcher, ce premier tome est en fait le second de la série originale, l’opus précédent, The devil you know, ayant été pour l’instant laissé de côté par les éditions Bragelonne. Il nous permet de faire la connaissance d’un chasseur de fantômes, auxiliaire de Scotland Yard à l’occasion, qui nous entraîne dans une histoire pleine de zombies, de fantômes, de démons et même de loups-garous où les grands méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit et où l’intrigue proprement dite prend plus de place que le background londonien, contrairement à d’autres titres de fantasy urbaine, tel que le Neverwhere de Neil Gaiman, par exemple repris aux éditions Au Diable Vauvert. L’occasion en tous cas pour les fans de comics de retrouver avec Mike Carey l’un des scénaristes de la série culte Hellblazer, qui a travaillé également sur l’univers de Sandman et des X-Men.

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