lundi 3 janvier 2011

DUNCAN Dave (Canada)
Pseudo de David John Duncan
Pseudo = Sarah B. Franklin, Ken Hood
David Duncan est un écrivain canadien né en Ecosse en 1933. D’abord géologue pour l’industrie pétrolière il a décidé de se tourner vers la carrière d’écrivain afin de visiter des royaumes de l’imaginaire qui lui semblaient bien plus séduisant que les parages de la vie réelle. Auteurs de romans historiques, de livres pour la jeunesse, il a également œuvré dans la Fantasy où il a rencontré une grand succès avec la série des « Lames du Roi »
La septième épée. L'intégrale
(Recueil) Univers parallèles
BRAGELONNE-Fantasy, 12/2010 — 984 p., 25 €
TRADUCTION : Olivier Debernard
COUVERTURE : Miguel Coimbra
SOMMAIRE :
Le guerrier de la déesse (Seven Sword 1.The reluctant swordsman, Ballantine-Del Rey, 4/1988 — Bragelonne-Fantasy, 2/2008)
Le voyage du Saphir (Seven Sword 2.The coming of Wisdom, Ballantine-Del Rey, 8/1988 — Bragelonne-Fantasy, 8/2008)
Le destin de l'épée (Seven Sword 3.The destiny of the sword, Ballantine-Del Rey, 12/1988 — Bragelonne-Fantasy, 12/2008)
→ Après l'intégrale de la porte du chaos de Louise Cooper, les éditions Bragelonne nous propose en ce mois de décembre 2010 la reprise d'une autre trilogie, celle de La septième épée de David Duncan, auteur déjà chez ce même éditeur de la série des Lames du roi. L'histoire commence avec Le guerrier de la Déesse, qui voit un certain Wallie, habitant tranquille de notre vingtième siècle, frappé par une soudaine encéphalite, se retrouver dans un univers parallèle dans la peau d’un héros barbare accompagné d’une magnifique esclave et d’un vieux prêtre qui radote à propos d’une improbable déesse. Bien entendu notre homme a du mal à accepter la réalité de ce qui lui arrive, mais le prêtre insiste en lui assenant qu’il est désormais Shonsu, un épéiste hors pair pourvu d’une musculature à faire pâlir d’envie Arnold Schwarzenegger Dans l’histoire l’âme de Shonshu serait morte, ainsi que le corps de Wallis dans notre monde et un petit demi-dieu nu nommé Courtebotte lui explique alors qu’il doit devenir le champion de la déesse, divinité ultime dans le monde strictement hiérarchisé où il a été envoyé, afin d’affronter un autre combattant du septième niveau. Gloire et fortune l’attende s’il accepte d’endosser ce rôle. Pourtant Wallis/Shonsu, pas encore familiarisé à son identité d’emprunt, hésite. De quoi décider Courtebotte à employer des arguments beaucoup plus persuasifs. Et notre héros en herbe qui ne demandait rien se retrouve affublé d’une redoutable épée avec les partisans de la déesse à ses trousses. Bien entendu tout cela va déboucher sur des aventures mouvementées pleines d’humour et de péripéties. Une thématique du terrien transplanté dans un univers inconnu bien souvent utilisé dans la Fantasy (Jeffrey Lord en a fait son fond de commerce avec la série des Blade) avec de splendides réussites comme le cycle du Royaume magique à vendre de Terry Brooks, La tapisserie de Fionavar du canadien Guy Gavriel Kay, Les Terres des rêves de Brian Lumley, le John Carter de Burroughs catapulté sur Mars, ou le De peur que les ténèbres de Sprague de Camp dans le domaine de l’uchronie, et la liste serait bien longue… Mais ce qui caractérise le Wallis de Duncan c’est la rapidité avec laquelle il balaye ses légitimes questionnements pour se couler dans son nouveau personnage et jouir de certains avantages que la situation lui confère. Le second opus Le voyage du Saphir nous ramène dans cet univers parallèle où Wallie le Terrien, en tant que Champion de la Déesse, doit se mesurer à de retouables Sorciers envahissant sans cesse de nouveaux territoires afin d'honorer leur exigeant Dieu de Feu. Après un premier tome de mise en bouche où il avait pas mal de difficultés à s'adapter à sa nouvelle personnalité, Wallie doit à présent acquérir un bon pied marin du fait de son embarquement sur le Saphir, un navire de commerce dont l'équipage l'a accueilli sans chaleur avec sa petite troupe. Le but de son périple fluvial : Accoster sur les berges des villes tombées sous la coupe des sorciers afin de découvrir leurs points faibles. Cependant, quelques soient ses propres talents et ceux de ses compagnons d'arme, les épées et les prières des Mortels sont loin de rivaliser avec des sortilèges parrainés par des dieux qui ne se gènet pas pour intervenir, directement ou indirectement, dans le conflit. De cette équipée maritime, qui permet à l'auteur de mieux esquisser le monde qu'il a crée, Wallie retiendra que, pour échapper aux sortilèges des Sorciers il n'existe qu'un seul pouvoir capable de les sauver : l'Avènement de la Sagesse. Reste maintenant à le dénicher. Le destin de l'épée, enfin, termine notre immersion dans cet univers magique où de maléfiques Sorciers sont entrés en guerre contre le pouvoir de la Déesse, qui représente en fait le cour du fleuve autour duquel est bâti ce fascinant monde parallèles dont les habitants s’organisent en rigide système de castes basées sur des métiers distinctifs. Grâce à un développement embryonnaire de certaines armes à feu les sorciers avaient gagné la suprématie sur de nombreux champs de batailles et gouvernaient désormais treize cités du haut de leur tour solidement défendues. Or, Wallie, devenu un guerrier de la déesse à travers son implantation dans la peau de Shonshu ; colosse et brillant épéiste du septième rang, avait désormais pour mission de les vaincre et de les repousser dans les montagnes. Armé d’une de la légendaire épée du saphir de chioxin, il s’efforce dés lors de mener sa tache à bien et d’empêcher les sorciers de répandre sur ce monde des bribes de leur grand savoir technologique, en avance de plusieurs millénaires sur le reste de cette civilisation, et dont le développement trop hâtif risquerait de plonger cet univers dans le chaos et l’anarchie. Contre eux il a créé le Ralliement où l’on rejoint les meilleurs guerriers et libres épéistes de ce monde et parmi eux Nnanji du quatrième, un jeune homme dont il est devenu le mentor et qu’il est destiné à jouer bientôt un rôle prépondérant dans cette aventure épique. Sièges et batailles, tactiques et choix stratégiques élaborés, les opportunités de pactiser ou d’enfoncer le clou de la guerre vont s’entrecroiser dans la fin de cette trilogie où Wallie Smith devra accomplir son devoir envers la Déesse, tout en se demandant dans son fort intérieur s’il n’est pas en train d’anéantir tous les espoirs de progrès de ce monde qu’il se voit contrait de confier entre le mains d’un être un peu trop sanguinaire à son gré. Une brillante variation sur le thème des héros transplantés dans des univers parallèles, comme le Thomas Covenant de Stephen Donaldson, lui aussi en proie à la maladie dans notre univers contemporain, qui, encore mieux que dans Les lames du Roi, sa précédente série où l’on pouvait retrouver quelques réminiscences historiques, démontrer que Dave Duncan sait parfaitement construire un univers fictif reposant sur des bases originales rendues parfaitement cohérentes par l’irréprochable tenue de l’intrigue.
Les couvertures de la trilogie :










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