(Recueil) Dark Fantasy
AUTEUR : Michael MOORCOCK (GB)
EDITEUR : POCKET-Fantasy 7139, 2/2014 — 554 p., 11,20 €
SERIE : Elric
COUVERTURE : Jean Bastide
SOMMAIRE :
● Elric le nécromancien (Traduit par Michel Demuth et Franck Straschitz)
● La sorcière dormante (Traduit par Michel Demuth)
● La revanche de la Rose (Traduit par E.C.L. Meistermann)
→ Dans
ce second tome de l'intégrale des aventures d'Elric qu'ont entrepris
de rééditer les éditions Pocket en respectant l'ordre
chronologique des récits (ce qui n'avait pas été le cas dans la
première parution française au Club du Livre d'Anticipation des
éditions Opta) nous retrouvons l'anti-héros charismatique par
excellence, le prince Elric de Melniboné, dont nous sommes invités
à partager les multiples pérégrinations. Le recueil débute par
Elric
le nécromancien,
un
modèle du genre, qui avait eu jadis les honneurs des illustrations
de Philippe Druillet. Le récit ce structure en plusieurs parties.
Dans la première, Le
songe du Comte Aubec,
le prince albinos n'est pas partie prenante, mais laisse la vedette à
un héros de sa trempe, le valeureux Aubec de Malador, le champion de
la Reine qui, dans ses songes épiques, partit conquérir de nouveaux
territoires sur les domaines du Chaos, entraînant ainsi la création
des Jeunes Royaumes où, plus tard, Elric banni de son Empire aima
promener sa silhouette maladive en quête de cette fabuleuse
impression de vie qu'avait perdue Melniboné à l'agonie. Puis, La
cité qui rêve,
magistralement illustrée par Druillet dans une précédente édition,
nous dévoile tous les secrets d'une trahison qui allait poursuivre
l'ancien Empereur de Melniboné et provoquer la perte de la flotte
vorace qui lui avait imprudemment fait confiance. Tandis
que rient les dieux
nous permet de retrouver Elric engagé dans une nouvelle quête,
celle d'un objet mythique, un livre perdu en l'occurrence, qui
devrait assouvir sa soif intarissable de connaissance sur la destinée
humaine et la véritable nature des dieux auxquels il a lié son sort
et qu'il méprise, tout en faisant sans cesse appel à leur
puissance. C'est au cours de ce récit qu'Elric rencontre Tristelune,
son compagnon d'aventures et aussi d'infortune, car, comme tous ceux
inscrits dans sa trajectoire, cet amitié ne pourra le conduire que
vers une fin inéluctable. La longue nouvelle qui suit, La
citadelle qui chante,
introduit l'une personnages de méchant récurrent du cycle, le
sorcier Theleb K'aarna, porté par le désir d'établir le Royaume de
Paradoxe et que le prince albinos poursuivra tout au long des pages
de sa haine inflexible, n'hésitant pas à braver toutes sortes de
périls pour avoir enfin raison de lui. Durant toutes ces histoires,
Elric croisera la route d'une multitude de personnages féminins qui
voudront chaque fois se lier à lui, comme ici la reine Yishana, mais
dont il s'écartera dans le but de ne pas provoquer leur perte. Le
texte suivant, La
sorcière dormante,
est scindé en trois parties : Le
tourment du dernier Seigneur, Piège pour un prince Pâle
et Trois
héros pour un seul dessein.
Dans la première, Moorcock nous relate les aventures d'un Elric
toujours à la recherche du sorcier Theleb K'aarna, liant pour temps
son destin à celui de Myshella, l'Impératrice de l'Aube, aussi
nommée la Dame Sombre de Kaneloon, dont les terres sont la proie de
la convoitise du prince Umbda qui a unit ses forces à celles de
l'ensorceleur que pourchasse Elric. Afin de les vaincre, le prince
albinos lancera sur eux le terrible sortilège du Noeud Coulant de
Chair dont nulle âme humaine n'est capable de réchapper. Dans la
seconde, Theleb K'aarna, qui a réussi à sauver sa vie, trouve en
Urish les Seot-Doigts, roi sanguinaire de Nadsokor, la Cité des
Mendiants, un autre allié de poids pour tendre un piège au prince
de Melniboné qui a jadis dérobé dans son trésor un parchemin
contenant une incantation qui était censé tirer sa cousine et
amante Cymoril sur sommeil magique où elle avait été plongée.
Enfin, la troisième partie, intègre la trajectoire de cet
anti-héros de base dans les mailles du multivers, plus précisément
à Tanelorn, la cité qui, durant son existence sans fin, revêt
maintes et maintes formes, puis au sein du Désert des Soupirs où il
retrouve Mysehella, la troublante sorcière, avant de vivre des
aventures qui lui permettront, sous l'invocation de Corum, de liguer
pour un temps son destin à celui d'Erekosë, autre émanation de la
ménagerie héroïque morcockienne, afin de délivrer Jhary-a-Conel,
autre incarnation du Champion Eternel dans l'île-monde de Melniboné.
La
revanche de la rose,
le long récit qui conclut ce recueil, se présente en définitive
comme une histoire annexe où Elric n'endosse pas vraiment son
costume de serviteur du Chaos poursuivi par un fatum tragique. Tout
commence par sa communion avec Mufle-Balafré, la dragonne qui vient
lui rappeler le lien original entretenu par l'Empire de Melniboné
et les terribles monstres ailés. Puis, toujours hanté par les
fantômes de son passé, Elric part à la recherche d'un globe où
l'on pourrait voir la Terre du futur, et continue sa quête
lancinante afin de tenter d'échapper aux cortèges de malheurs qu'il
traîne avec lui avec, pour but essentiel, de retrouver l'âme de son
père. Un récit qui lui fera découvrir un nouvel allié en la
personne de la Rose, seule survivante d'un peuple disparu uniquement
animée par la soif de vengeance, et où se déploiera l'interminable
procession d'une société tzigane qui parcours inlassablement le
monde sur une route unique jalonnée sur ses bas côtés par les
déchets et les détritus que leurs caravanes ont laissé lors de
leurs précédents passages. Une sorte d'éternel recommencement qui
flirte avec le conte philosophique et qui fournira l'occasion à
Elric de faire la connaissance de personnages hauts en couleur, tels
que le Prince Gaynor le Damné, ou Ernest Wheldrake, tout droit
sortis de l'univers de Gloriana, sans oublier ses habituels démêlés
avec les Seigneurs du Chaos toujours avides de conquêtes et
particulièrement agressifs. Un recueil qui nous invite, une fois de
plus, à emprunter les chemins du rêve afin de visiter des
territoires magiques emportés dans un tourbillon de sang et de
guerres, avec, disséminés aux coins des pages de spièges
diaboliques qui se déclenchent au passage d'un Elric de melniboné
toujours fidèle à lui-même dans son rôle de héros maudit promis
à une fin tragique qu'il sait inévitable. Un épais volume qui se
termine par quelques planches en noir et blanc extraites de l'album
en couleur Le
trône de rubis,
premier tome de l'adaptation en bande dessinée de la saga d'Elric
par Julien Blondel, Didier Poli et Roobin Recht.
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