◊ Récits du
Vieux Royaume ◊
(Recueil) Heroic Fantasy
AUTEUR : Jean-Philippe JAWORSKI
(France)
EDITEUR : GALLIMARD-Folio SF 520, 4/2015 — 1154 p., 15.90 €
SERIE : Récits du Vieux Royaumes 1 & 2
COUVERTURE : Hervé Leblan
SOMMAIRE :
JANUA
VERA
(Recueil de nouvelles)
Sommaire :
● Janua Vera
● Montefellone
● Mauvaise donne
● Le service des
dames
● Une offrande très précieuse
● Le conte de Suzelle
● Jour de guigne
● Un amour dévorant
● Comment Blandin fut perdu
● Le confident
Précédentes publications :
● Les
Moutons Electriques-Nouvelles et
romans, 5/2007 — 320 p., 20 € — Couverture de Howard Pyle — illustrations
de Joseph Clement Coll & Joseh G. Gould (sans Montefellone,
Un amour dévorant et Comment Blandin
fut perdu)
● Les
Moutons Electriques-La Bibliothèque
Voltaïque 14, 4/2010 — 416 p., 26 € — Couverture de Howard Pyle — illustrations
de Joseph Clement Coll & Joseh G. Gould
● Gallimard-Folio SF 332, 3/2009 — 496 p., 10
€— Couverture de Charles Hoffbauer (sans Montefellone
et Comment Blandin fut perdu)
● Les
Moutons Electriques-La Bibliothèque
Voltaïque 14, 8/2014 — 688 p., 27 € — Tirage limité de 1500 exemplaires, couverture
rigide, titre embossé, tranches peintes jaune vif, signet et tranche-fil noir.
● Gallimard-Folio SF 332, 2/2015 — 496 p., 10
€— Couverture de Hervé Leblan (sans Montefellone
et Comment Blandin fut perdu)
Critiques : actusf.com (Jérôme Vincent-Interview) - actusf.com (Clément
Bourgoin) – Bifrost 48, 11/2007 (Laurent Leleu) - cafardcosmique.com
(Mr.C-Interview) - forgesonge.org
(Anonyme) - noosfere.com (Bruno
Para) - yozone.fr (Henri Bademoude)
→ Né du rêve d'un conquérant, le Vieux
Royaume n'est plus que le souvenir de sa grandeur passée... Une poussière de fiefs,
de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et
chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent
contre leur destin. Ainsi Benvenuto l'assassin trempe dans un complot dont il
risque d'être la première victime, AEdan le chevalier défend l'honneur des
dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries... Ils
plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et
dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain...
Tiré de l’expression latine qui signifie « la vraie porte » et qui a
donné notre mois de janvier, Janua Vera met
en scène Leodegar le Resplendissant, un conquérant autoproclamé Dieu, qui a
fondé le royaume de Leomance, et qui, troublé par un rêve récurrent, néglige
désormais les affaires de son royaume. Mauvaise donne nous narre la première
aventure de Benvenuto Gesufal, patronyme emprunté au Jours des rois de Victor Hugo. Un personnage sans scrupule, mais
néanmoins attachant que l’auteur développe dans son roman Gagner la guerre (Moutons Electriques, 2009). Au service des dames nous renvoi à l’univers des romans de
chevalerie, tandis que Une offrande très
précieuse nous parle du déferlement de hordes barbares. Le conte de Suzelle revisite l’histoire
du prince charmant et Jour de guigne
joue dans la catégorie humour avec le portrait d’un fonctionnaire objet d’une
malédiction plutôt rare. Et alors que Le
confident nous plonge dans l’horreur d’un membre du clergé du Desséché qui
se fait enterrer vivant pour vivre plus intensément son culte, Un
amour dévorant la nouvelle inédite présentée dans la réédition en poche,
aborde la thématique de l’intrigue policière appréhendées à l’aune du
merveilleux. Passionné d’Histoire Médiévale Jean-Philippe Jaworski créa tout
d’abord des jeux de rôles amateurs médiévaux dans sa jeunesse, avant d’être
l’auteur de jeux plus sophistiqués, Tiers Age et Te Deum pour un
massacre, devenus des valeurs sûres de l’univers roliste, puis de se lancer
aujourd’hui dans l’écriture avec ce premier recueil de nouvelles. Dans ces
récits à la langue raffinée, où il est capable d’emprunter toute une panoplie
de styles allant de Chrétien de Troyes à Terry Pratchett, Jean-Philippe
Jaworski s’est d’abord servi du back ground du Vieux Royaume, destiné à être un
univers de jeu avant de devenir un univers de fiction. Puis il y a fait évoluer
des personnages archétypes du médiéval-fantastique l’assassin, le barbare, le
paladin, le prêtre. Cependant, il a arrêté la comparaison, en s’efforçant de
déstructurer ces héros préconstruits, en détournant les intrigues et en les
extirpant du carcan bipolaire et manichéen où les enserrent bon nombre de
récits de fantasy. Tout le reste se coule avec bonheur dans la précision d’une
peinture médiévale apportant un profond réalise aux histoires ainsi contées et
ramenant l’intérêt du lecteur au cœur de cités impossibles, à travers des
batailles et des complots sordides, pour se rapprocher le plus possible des
gens du peuple, paysannes, soldats abandonnés, rufians des quai, « tout
ceux qui vivent vraiment dans le monde et qui ont toujours plus à perdre qu’à
gagner » comme le dit si justement Laurent Kloetzer en quatrième de
couverture. Puisant ses influences dans un large panel qui inclus bien sûr
Tolkien, mais aussi Borges, Aloysius Bertrand, Gustave Flaubert, Victor Hugo,
Robert Holdstock ou Guy Gavriel Kay, pour revenir à des écrivains
contemporains, Jean-Philippe Jaworski nous offre 7 textes ciselés comme des
petits diamants qui dépeignent des parcours initiatiques retraçant des récits
d’aventures, même si certaines sont intérieures, des récits qui contiennent une
confrontation réelle ou symbolique avec la mort et la destruction, en somme
avec le pathos de la souffrance fidèle à l’esprit des héros des romans de
chevalerie tels que Tristan et Iseut ou Lancelot et Guenièvre, et
dont l’une des meilleurs représentants en ces pages est AEdan, le chevalier
incorruptible, qui revient dans deux nouvelles. Le tout confère à ce recueil
une atmosphère sombre voulue par l’auteur qui confesse faire reposer son
esthétique sur les contrastes, les clairs-obscurs, rendant ainsi encore plus
enivrant le jaillissement de lumière exhumée du plus profond de l’obscurité. A
noter que trois de ces nouvelles, Jour de
guigne, Une offrande très précieuse et Mauvaise
donne ont déjà été publiée sur le site http://couroberon.free signées sous le
pseudonyme d’Usher.
GAGNER
LA GUERRE
(Roman)
Précédentes publications :
● Les
Moutons Electriques- La Bibliothèque Voltaïque 9, 2/2009 —
688 p., 28 € — Couverture de
Arnaud Cremet
● Les Moutons
Electriques-La Bibliothèque Voltaïque 9, 5/2010 — 672 p., 50 € — Couverture de Sébastien Hayez — Tirage spécial et numéroté à 70 exemplaires
reliés sous couverture toilée rigide signes par l'auteur
● Les Moutons
Electriques-La Bibliothèque Voltaïque 9, 8/2013 — 688 p., 29 € — Couverture de Sébastien Hayez — Tirage à 2000 exemplaires sous couverture nouvelle
couverture fabrication luxueuse
●
Gallimard-Folio SF 388, 2/2011 — 982 p., 12 €
— Couverture de Hervé Leblan
●
Gallimard-Folio SF 388, 2/20151 — 982 p., 12 €
— Couverture de Hervé Leblan (présentation différente)
Critiques : actusf.com (Jérôme
Vincent) - Bifrost 55, 7/2009 (Bertrand Bonnet) - cafardcosmique.com
(K2R2) - noosfere.com (Jean-François
Seignol)
→ Ceux
qui ont eut le plaisir de faire la connaissance de Bienvenue Gesufal, le
spadassin de la ligue des chuchoteurs, dans la nouvelle Mauvaise donne incluse
dans le précédent recueil de Jean-Philippe Jaworski Janua Vera (Moutons
Electriques et Folio) le retrouveront avec bonheur dans ce roman en tant
que maître espion au service du Podestat Leonide Ducatore, le plus haut
magistrat de la République de Ciudalia. Une République en position de force
puisqu'elle vient de remporter une bataille navale décisive contre son ennemi
de toujours, l'Empire de Ressine pour qui il n'est plus question que de défaite
honorable. Désormais c'est l'heure du butin et, dans l'univers tourmenté du
Vieux Royaume, ce n'est pas forcément le meilleur moment pour relever sa garde.
C'est ce que pense justement le Podestat qui charge Benvenuto de réaliser bon
nombre de ses basses œuvres et de ses missions sécrètes. Car, bien que paré des
atours de la démocratie, alors que le reste du monde se soumet à des potentats
locaux, monarques ou empereurs, la République et sa capitale Ciudalia, est
minée par des conflits perpétuels entre les sénateurs qui la dirigent et par
toutes sortes d'intrigues politiques. Dés lors, pour conserver intacte son
influence le Podestat n'hésite pas à charger Benvenuto de traiter secrètement
avec le Cha de Ressine. Malheureusement pour lui, son ambassade ne se déroulera
pas comme prévue et il aura maintes fois l'occasion de faire preuve de ses
talents de bretteur, voire d'assassin, hérité des bas fonds de Ciudalia, puis
de son passage dans l'armée et les légions les plus dures, sans toutefois se
départir de son caractère gouailleur et truculent, et surtout de sa capacité
quasi féline à toujours retomber sur ses pattes quelles que soient les
situations où il se trouve. Mélange de Venise, Naples, Florence et Rome du
début de la Renaissance en ce qui concerne Ciudalia, parfait condensé d'une
perle méditerranéenne dont on découvre avec ravissement les tortueux méandres
et les splendides palais, et de vague Empire Ottoman pour l'Empire de Ressine,
le récit plonge également ses racines dans la fantasy plus conventionnelle à
travers les région septentrionales marquées du sceau du médiéval-fantastique
avec elfes, nains et bon nombre de créatures surnaturelles. Accentuant la
crédibilité du roman par un arrière-plan politico-historique qui s'articule
parfois sur des références à notre propre Histoire sans véritable copie-coller,
Jean-Philippe Jaworski crée avec la minutie d'un fan de jeu de rôle un univers
passionnant traversé par une fascinante galerie de personnages, avec à leur
tête un anti-héros narrateur pas épargné par les vicissitudes qui nous entraîne
de rebondissements en rebondissements sans que la minutie des détail ne
viennent affaiblir le souffle de l'aventure. Un réel grand roman qui démontre,
si besoin était, que la Fantasy française sait se hisser au niveau de son
homologue britannique lorsque des écrivains talentueux manient la plume et
qu'ils réussissent à gagner la confiance de leurs éditeurs n'hésitant pas à
prendre des risques commerciaux pour mieux diffuser leurs œuvres. Deux derniers
détails à noter en ce qui concerne ce livre, d'abord que Libération a proposé
sur son site un extrait lu par l'auteur enregistré par Frédérique Roussel aux
Imaginales d'Epinal en mai 2009, et que les éditions Folio offraient lors de la
première publication une petite plaquette de 14 pages reprenant un extrait du
livre dans la même présentation que le reste de la collection et avec la même
couverture que le roman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire