dimanche 9 novembre 2008

ABERCROMBIE Joe (Gb)
Né en 1974, et vivant à Londres, cet auteur britannique fait partie de nouvelle vague d’auteurs de Fantasy anglo-saxonne avec des romanciers comme Scott Lynch. Son premier roman, « L’éloquence de l’épée », a rencontré un énorme succès grâce à une écriture qui renouvelle habilement le genre
◊ L’éloquence de l’épée (Roman) Aventures Fantasy
J’Ai Lu-Grand Format, 2/2008 — 573 p., 24,50 € — Ser. : La première Loi 1 — First law 1.The blade Himself, Orion-Gollancz, 5/2006 — Tr. : Brigitte Mariot — Couv. : Olivier Frasier
Critiques :
www.elbakin.net (Interview traduite par Nerwen) ; Khimaira 13 (Séverine De Niva) ; Science-Fition Magazine 59 (Emmanuel Collot) ; www.yozone.fr (Gianni Zablot)
→ Les éditions J’Ai Lu inaugure le grand format Fantasy avec le premier tome de cette nouvelle série ; Jadis, il y avait eu quelques timides parutions sur le bandeau Flamme éditions (dont la première mouture de Thomas l’incrédule de Donaldson) mais sinon J’ai se contentait du poche avec sa célèbre série SF/Fantasy. Désormais avec Baam, présentation omnibus ; c’est toute la gamme des formats qui est couverte. Il ne reste plus qu’à ajouter la qualité à cette dynamique politiquer éditoriale. C’est justement le cas avec ce roman. Nous y suivons les trajectoires entrecroisées d’une série de personnages diablement charismatiques. Il y a d’abord Logen Neuf-Doigts, un redouté barbare venu du nord qui, à la suite d’un combat particulièrement éprouvant, se retrouve séparé de ses compagnons et qui n’augure rien de bon pour son proche avenir. Puis nous faisons la connaissance du capitaine Jezal dan Luther, jeune et fier officier, s’est totalement investi dans un tournoi d’escrime pour montrer à la sœur de son supérieur hiérarchique qu’on ne se moque pas impunément de lui. Quant à Sans dans Glotka, il s’agit d’un inquisiteur meurtri dans sa chair comme dans son âme, qui en veut à la terre entière depuis que les tortures de l’ennemi l’ont privé de tout ce qu’il possédait, et qui, à force d’obtenir des aveux, sous la torture, a fini par éventer un complot touchant aux plus hautes sphères de l’état et risquant fort de lui coûter la vie.. Des destins qui vont être amenés à se percuter par l’intermédiaire de Bayaz, le premier des Mages, dépositaire d’une quête dont il est le seul à connaître les véritables implications. A ce trio remuant viennent s’ajouter de passionnants personnages secondaires, comme Ferro Malijnn, l’esclave échappé, qui ne rêve que de se venger de ses anciens maîtres, et un background aux rumeurs de guerre avec la menace des Gurkiens s’agitant de plus en plus aux frontières de l’Union. Privilégiant la qualité des dialogues qui, pour lui, déterminent la crédibilité des personnages, Joe Abercrombie prend un malin plaisir à explorer les zones d’ombres qui accompagnent le combat du Bien et du Mal, des lieux privilégiés où il intègre ses principaux protagonistes pris dans une toile d’événements qui les dépassent. Prenant un malin plaisir à renverser les conventions habituelles des récits épiques, il s’est imposé, pour son premier roman, comme une valeur montante de la fantasy anglo-saxonne au même titre que Scott Lynch (cf. la série des Salauds Gentilshommes chez Bragelonne).

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