mercredi 9 décembre 2009

WEEKS Brent (Usa)
Ecrivain américain né en Arizona et diplômé d’anglais au Hillsdale College. Après avoir passé pas mal de temps à voyager à travers le monde, il travailla dans un restaurant où il écrivant des histoires sur des serviettes en papier. Enfin remarqué, il publia sa première trilogie de « L’Ange de la nuit » qui connut aussitôt un succès retentissant, tant par la modernité de son ton que par la densité de son intrigue
◊ La voie des ombres (Roman) Aventures Fantasy / Dark Fantasy
de Brent Weeks (Roman) Fantasy, 2/2009 — 480 p., 22 € — Ser. : L’Ange de la nuit 1 — The night angel trilogy 1. The way of shadows, Orbit, 10/2008 — Tr. : Olivier Debernard — Couv. : Frédéric Perrin
Critiques :
http://bragelonne-le-blog.fantasyblog.fr (Anonyme-Brent Weeks montre la voie. Interview) ; www.elbakin.net (Luigi Brosse-Brent Weeks revient sur ses débuts. Interview); http://librairie.critic.over-blog.fr (Simatural) ; www.yozone.fr (Nicolas Soffray)
→ « Si vous appréciez les descriptions poétiques pour chaque lever de soleil ou les exposés de dix pages sur le fonctionnement de la magie dans un monde de Fantasy, vous n’aimerez sûrement pas mes livres. En revanche, si vous recherchez des livres dynamiques, surprenants, aux personnages très travaillés, la trilogie de L’Ange de la nuit est pour vous ». Avec une telle auto-présentation l’auteur américain Brent Weeks met la barre très haute, au risque de décevoir certains de ses lecteurs. Mais le succès foudroyant de sa trilogie paru en trois mois (ce qui est assez rare pour être souligné) aux Etats-Unis n’est pas du tout usurpé. L’histoire est celle d’Azoth, un jeune rat de la guilde des voleurs de Cénaria, une ville découpée en quartier strictement hiérarchisé par rapport à la situation sociale, c'est-à-dire les riches avec les riches, les pauvres avec les pauvres. Parmi ce quartier se trouve le Dédale, le lieu où se déversent tous les déchets de la ville. Un endroit placé sous l’autorité des Guildes obéissant à des chefs violents placés eux-mêmes sous la domination d’une mystérieuses organisation, le Sa’Kagué, une assemblée mafieuse qui représente la véritable autorité de la ville et qui dirige le commerce du vice et de l’illégalité. Azoth appartient à l’une des Guildes la plus féroce, celle du Rat, un être pervers et cruel qui aime joueur avec les jeunes garçons et les jeunes filles. Pour Azoth, survivre à un prix : voler ou vendre son corps. Il choisit la première solution, mais il est vite mal à l’aise dans cet univers de puanteur, surtout après que le Rat ait violé son meilleur ami et défiguré celle qu’il aime. Il décide alors de changer de condition en rejoignant les pisse culottes, ces assassins triés sur le volet redoutés du plus humble jusqu’au roi qui punissent sans pitié ceux qui outrepassent les règles du Sa’Kagué en utilisant le Don, une forme de magie qui les rend quasiment invisible et décuple leurs forces. Et pour que la transformation soit parfaite il jette son dévolue sur Durzo Blint, le meilleur assassin de la ville. Cependant devenir l’apprenti de cet ombre parmi les ombres suppose de nombreux sacrifices et des rites d’initiations d’une rare cruauté. Pénétrant dans un univers dont le credo est : « La vie n’est rien, nous ne sommes que des cadavres ambulants », Azoth, que nous suivront de l’enfance à l’adolescence, devra apprendre à devenir un espion pour son maître au risque de perdre son âme. Car ce dernier entretient un projet secret : mettre la main sur un ka’kari, une gemme enchantée qui assure à son possesseur la vie éternelle et que, bizarrement l’absence d’aptitude d’Azoth pour le Don pourrait lui permettre de dénicher. Une gemme qui serait en possession de la famille royale de Cénaria, représentée par le roi fantoche Aléine le Neuvième mis sur le trône par le Sa’Kagué, qui a forcé à l’exil le véritable prétendant à la couronne, le duc Gyre, désormais réfugié dans une forteresse située à la frontière du royaume qu’il défend contre les appétits de conquête du roi-dieu voisin de Khalidor. Cependant ce dernier menace de fondre sur Cénaria si on ne lui remet pas le ka’kari qu’Aléine a offert à l’une de ses maîtresses, tandis que parallèlement Roth, jeune maître d’une Guilde des voleurs a décidé, pour affermir son emprise sur le Sa’Kagué, de s’en prendre directement à la monarchie. Le premier volet d’une trilogie de Fantasy dont l’ambiance sera familière aux lecteurs des Salauds Gentilshommes de Scott Lynch, mais où l’on pourrait trouver également des emprunts à des cycles phares de la Fantasy contemporaine tels que L’Assassin Royal de Robin Hobb et Le Trône de fer de George R.R. Martin, sans oublier une indéniable connotation à la Dickens dans la peinture des bas-fonds de Cénaria. Des emprunts, pas vraiment, car Brent Weeks, avec ce premier roman, fait preuve d’une indéniable originalité de ton marqué par une indéniable violence de l’écriture, tant au niveau des dialogues que des situations. Plantant dans un décor sombre à souhait digne des meilleurs ouvrages de Dark Fantasy l’empreinte sanglante de personnages qu’il n’hésite pas à faire souffrir dans leur chair comme dans leur âme, Brent Weeks nous propose une œuvre désespérément sombre dont on ne se détache pas facilement, même après avoir refermé ce livre.
Les autres titres de la série :
1.La voie des ombres
2.Le choix des ombres
3.Au-delà des ombres

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