(Roman) Steampunk
AUTEUR : Hervé JUBERT
(France)
EDITEUR : GALLIMARD-Folio SF 544, 3/2016 — 317 p., 8 €
SERIE : Georges Beauregard 2
COUVERTURE : Camille Alquier
Précédentes
publications : Le
Pré-aux-Clers-Pandore, 10/2016 — 336 p., 16 € — Couverture de dpcom.fr
→ Déposé enfant à l’Hôtel Dieu, à cheval
depuis entre le monde des fées et celui des hommes, l’ingénieur mage Georges
Beauregard revient émoustiller nos papilles de lecteurs avec une nouvelle
aventure qui l’entraîne sur les rivages nébuleux de la Tamise, au cour même de
l’envoutante New London. Après avoir sauvé l’empereur Obéron III, celui-là même
qui entend éradiquer la féerie de Sequana, menacé par Asmodée, une entité
maléfique ayant pris, le contrôle du train des morts, notre agent des Affaires
Etranges croyait bien pouvoir jouir d’un repos mérité. Mais voila que ce
ministère imprévisible l’envoie à New London afin de préparer auprès de la
reine Victoria la visite d’Oberon et de son épouse Titania. Accompagné de Jane,
la jeune femme douée de vision qu’il a sorti d’un puits, il part donc pour la
capitale d’une perfide Albion qu’il ne porte pourtant pas dans son cœur. Là-bas,
il sera secondé par John Dee, le célèbre psychomancien quais immortel, pour qui
la capitale albionnaise n’a aucun secret. Mais, tandis qu’un garçon en colère
parvient à faire évader de trois femmes de la prison de Mont-Tombe, notre héros
qui ne rêvait jamais jusqu’à ce que un succube l’empoisonne et lui fasse
partager les derniers instants de Gérard Labrunie, le poète de la féerie, se
trouve vite englué dans les replis voraces du smaug tandis qu’un véritable flot
de cadavres commence à émerger des volutes du brouillard. Heureusement ce New
London dsychronique bâti sur les ruines du Londres de 1666, est un endroit qui
recèle bien des surprises pour un ardent défenseur des créatures de la magie.
Car ici, loin d’être persécutée par les avancées de la pensée Hausmanienne
dévoreuse de Séquana, l’avatar fantasmé de Paris, elles représentent prés de
50% de la population et il n’est pas rare de croiser au sein des ruelles
encombrées un centaure, trottinant auprès d’un cab à vapeur. De plus cette
virée outre-Manche au moment de l’ouverture des cérémonies destinées à fêter l’ouverture
du fameux pont sous le Detroit lui permettra de côtoyer toute une brochette de
personnages hauts en couleur tirés tout droit de notre propre réalité et
quelque peu améliorée, allant du perspicace Sherlock Holmes à l’énigmatique
Polidori, en passant par Gustave Doré, Charles Dickens, Victor Hugo, l’ombre de
Gérard de Nerval, l’explorateur Richard Francis Burton et un certain capitaine…
Nemo. Autant dire que l’auteur convoque avec une jubilation communicative tous
ces dévoreurs d’aventures servent d’architecture à un décor sublimé d’inventions
magiques, tandis que l’intrigue se développe comme une véritable enquête
policière basée sur la traque d’un hypothétique cerveau cherchant à nuire à la rein Victoria en s’en prenant au
couple de visiteurs illustres que représenté par Oberon III et Titania. Et pour
corser l’arôme de son cocktail aux saveurs steampunk, Hervé Jubert nous plonge
dans les pensées intimes d’un Beauregard lancé, comme sa complice Jane, dans
une ardente quête de ses origines et dans une ardente recherche du père dont la
figure tutélaire demeure enfouie dans les brumes d’un lointain et équivoque
passé. Assurément un second tome qui confortera la puissance évocatrice de l’univers
esquissé dans le premier volet, Magies
secrètes, sans recourir cette fois aux longues notes au abs des pages et à
l’index de fin de volume, mais en nous conduisant par la main au sein d’un
récit où le merveilleux obéit bien à sa définition première : nous
éloigner du cours naturel des choses pour nous plonger dans un surnaturel
empreint d’une fascinante magie.
Autre
couverture :
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