
Né en 1969, Christophe Lambert a obtenu un diplôme de réalisateur audiovisuel qui lui a permis de travailleur pour la télévision avant de se tourner vers l’écriture et, en particulier les récits pour la jeunesse où il aborde tous les genres (policier, fantastique roman historique) avec une prédilection pour la science-fiction et la fantasy
◊ Le commando des immortels (Roman) Univers parallèles
Fleuve Noir-Rendez-vous Ailleurs, 9/2008 — 262 p., 17 € — Couv. : Getty Images
● Critiques : http://www.actusf.com/ (Jérôme Vincent + interview) ; http://www.cafardcosmique.com/ (Ubik); http://www.elbakin.net/ Gillossen-interview) ; http://www.khimaira-mag.com/ (Christophe Van de Ponseele) ; http://www.noosfere.com/ (Serge Perraud) ; http://www.yozone.fr/ (Marion Leray-Lebeau)
→ Nous sommes au lendemain de Pearl Harbor. Les tentacules de la pieuvre japonaise se répandent un peu partout en Asie, et notamment en Birmanie. Pour contrer leur avance le haut commandement américain de cet univers quelque peu décalé du notre a une idée originale : faire appel à une poignée d’elfes vivant dans le Sylvaniel, la dernière réserve du territoire de Etats-Unis afin d’encadrer les soldats alliés. Contactés par le capitaine Calendar, le demi-elfe, ceux-ci acceptent d’envoyer cinq des leurs en mission, à condition que le groupe soit accompagné par un vieil anglais spécialiste de la chose elfique, le professeur Tolkien. L’érudit d’Oxford ayant accepté, dés lors l’entraînement commence pour une unité délite dénommée Chinois, en rappel des lions ailés qui gardent les entrées de temples birmans. Outre les efles, celle-ci est composée de chasseurs à pieds birmans très expérimentés, de Gurkhas, et de soldats anglais du King’s Liverpool Régiment, l’ensemble placé sous le commandement d’Orde Wingate, un général plutôt atypique. La mission de ce commando : pénétrer au cœur de la jungle birmane, loin derrière les lignes ennemies, afin de faire sauter un important nœud ferroviaire. A travers le récit de l’expédition, entrecoupé d’extraits de lettres de Tolkien envoyée à son épouse, nous suivons la progression de ce petit groupe lancé dans un raid digne des films cultes tels qu’Aventures en Birmanie ou Le pont de la rivière Kwaï. Mais, en plus de l’omniprésence des troupes japonaises se déplaçant dans la jungle avec une aisance naturelle, ils vont bientôt se trouver confrontés à une menace encore plus redoutable mélange hétéroclite de peuplades hominiennes rescapées de la préhistoire et de bêtes légendaires qui n’auraient pas dépareillé dans le décor du Seigneur des Anneaux. Maîtrisant parfaitement le déroulement de l’intrigue, Christophe Lambert, qui a déjà manié avec brio l’uchronie à travers des romans comme La brèche ou Zoulou Kingdom (également au Fleuve Noir), nous propose un récit à l’action soutenue, qui ne néglige pas l’introspection des personnages, en particulier celle du créateur de Bilbo le hobbit, mais aussi d’autres individus contrastés tels qu’un elfe alcoolique rongé par les attaques de la Bête-qui-a-soif, ou Foster, le capitaine américain prêt à tout pour se couvrir de gloire (comme un certain Custer avant lui), et l(‘imprévisible prisonnier japonais Tatsuya. Partie d’une idée initiale germée dans l’esprit de l’auteur après le visionnage du film de John Woo, Windtalkers, où des indiens sont utilisés par les américains durant la guerre du Pacifique afin d’empêcher les japonais de décrypter leurs messages, cette histoire se veut une bonne série B appuyée par une réflexion en profondeur sur les ingrédients récurrents qui ont forgé toutes les quêtes épiques. A noter que Christophe Lambert n’oublie pas de préciser qu’il livre ici une adaptation du personnage de Tolkien tout à fait imaginaire et qui est totalement inhérente à ses propres critères, chacun pouvant ou non y souscrire.
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