samedi 24 janvier 2009

DONALDSON Stephen R(eeder) (Usa)
Né le 13 mai 1947 à Cleveland, dans l’Ohio, Stephen Donaldson fut élevé en Inde jusqu’à l’âge de 16 ans, dans une mission où son père, chirurgien orthopédiste, soignait des lépreux. C’est sûrement de cette enfance qu’il s’inspira pour le personnage phare du cycle de Thomas Covenant, un lépreux, dans son premier roman publié aux Usa en 1977, après, selon la légende, avoir essuyé 46 refus pour le manuscrit original. Comme quoi la persévérance vient à bout de tout puisque la série des « Chroniques de Thomas Covenant » qui en a découlé est devenu un best seller international.
◊ La Malédiction du Rogue (Roman) High Fantasy / Univers parallèles
Pocket-Fantasy 5962, 2/2008 — 668 p., 8,10 € — Ser. : Les chroniques de Thomas Covenant 1 — The chronicles of Thomas Covenant the Unebliever I. Lord foul’s bane, SFBC (Science Fiction Book Club) 1977 — Isabelle Troin — Couv. : Sandrine Rabouan (photo)
Précédente publication :
● Flamme, 2/1985 sous le titre Les chroniques de Thomas l’incrédule — Ser. : Les chroniques de Thomas l’incrédule 1 — Tr. : Iawa Tate — 2 couvertures : Donald Grant & Boris Vallejo
● J’Ai Lu-Science-Fiction 2232, 7/1987 sous le titre Les chroniques de Thomas l’incrédule — Ser. : Les chroniques de Thomas l’incrédule 1 — Tr. : Iawa Tate — Couv. : Boris Vallejo
● Le Pré aux Clercs-Fantasy, 1/2006 — 508 p., 19,90 € — Ser. : Les chroniques de Thomas Covenant 1 — Tr. : Isabelle Troin — Couv. : Sandrine Rabouan (photo)
Critiques :
www.actusf.com (Magda Dorner) ; Bifrost 42 (Sylvie Burigana) ; www.cafardcosmique.com (Ubik) ; Elegy 40 (Alyz Tale) ; www.fantasy.fr (Emmanuel Beiramar-Le retour de Thomas l’incrédule) ; www.lefantastique.net & Khimaira 6 (Denis Labbé) www.noosfere.org (Bruno Para) ; Solaris 159
→ Rejeté par son entourage à cause d’une lèpre envahissante et incurable, l’écrivain Thomas Covenant en est réduit à vivre une existence de pestiféré qui le rend aigri et replié sur lui-même, jusqu’au jour où il es renversé par une voiture de police. Dés lors il se retrouve dans le monde du Fief, une sorte d’univers parallèle où règne surnaturel et magie blanche étroitement liée à la nature vivant dans le souvenir d’un antique affrontement entre les puissances de la vie et celles du Mal dont ils appréhendent le prochain retour. C’est justement l’incarnation de ce dernier, en la personne de Turpide le Rogue, la quintessence du Mépris, que Thomas rencontre sur l’Observatoire de Kevin, du nom du héros légendaire qui jadis défia les forces des Ténèbres. Turpide le charge alors de porter l’annonce de sa malédiction à Pierjoie, la citadelle des Seigneurs qui gouvernent le Fief. A eux il doit dire que le Bâton de Loi de Kevin a été retrouvé par Sialon Larvae, le lémure du Mont Tonnerre, que les lémures se sont mis en marche sur son ordre, et que les loups et les ur-vils répondent à l’appel du Bâton. Mais que surtout, Sialon s’est enfoncé dans les entrailles du Mont Tonnerre afin de mettre la main sur la Pierre de Maleterre, un fléau dont la détention signifierait la fin de tout espoir sur cette terre. Pensant vivre au sein d’une sorte d’hallucination, et bien que sa maladie se résorbe dans cet étrange environnement, Thomas, qui s’est lui-même baptisé l’Incrédule, n’arrive pas à accepter ce statut de messager qui lui a été imposé, et en viens à traiter son entourage avec un profond mépris et une certaine cruauté, sorte de miroir de l’ostracisme dont il a été l’objet dans son monde d’origine. Identifié en tant que réincarnation de Berek Demi-Main, un héros légendaire, par les habitants du Fief, il en vient même à violer Lena, la jeune fille qui la accueilli dans cet univers. Pourtant Atiaran la sage-femme, la mère de cette dernière, accepte de lui servir d’escorte pendant une partie du chemin qui le conduit à Pierjoie, reliée après qu’ils aient affronté de redoutables périls par le géant Salian Suilécume, le servant de l’Ondemère. Ayant pu grâce à lui atteindre la forteresse des seigneurs du Fief, il leur transmet son message. Conscient du danger qui leur a été révélé, ces derniers forment une compagnie qui doit se rendre au cœur des Mont Tonnerre afin de reprendre le Bâton de Loi à Salion le lémure. Les plus éminents d’entre eux accompagnés par quelques membres de la sangarde, un corps d’élite de guerriers quasiment immortels chargés de leur protection, le géant Suilécume et Thomas, désormais paré du titre de Haut Seigneur, maître de la magie sauvage et porteur de l’anneau en or blanc qui en détermine l’usage, composent ce groupe trié sur le volet. Le trajet jusqu’au Mont Tonnerre sera semé d’embûches et leur coûtera des amis chers tombés durant les féroces batailles qui les opposeront aux ur-vils, aux loups, aux griffons et à maints autres monstres lancés contre eux par Sialon. Cependant, après avoir reçu l’allégeance de la harde des ranyhyn, les destriers sauvages du Fief, Thomas parvient avec ses compagnons jusqu’à la Nécropole, la demeure des lémures sous le Mont Tonnerre, là où Sialon détient le Bâton de Loi et le coffret renfermant le deuxième Tabernacle si crucial pur la survie du Fief. La réédition, dans une traduction enfin digne de ce nom, d’une captivante trilogie qui a fait le succès de Stephen Donaldson dans le domaine de la fantasy avec son autre cycle de L’appel de Mordant. Bien entendu on y retrouve une nette inspiration tolkenienne à travers la formation d’une Compagnie, un anneau de pouvoir, une sylve magique avec des arbres semblables aux Ants, des plaines aux destriers incomparables semblables à celles du Rohan, etc…. Mais on peut également en extraire la thématique des aller-retour entre les univers familières à d’autres cycles moins ambitieux, comme les John Carter de Burroughs ou le Tarl Cabot de la série de Gor de John Norman. Cependant, c’est dans le cœur même de son personnage principal, anti-héros encore plus sombre que l’Elric moorcockien, que Stephen Donaldson exprime sa plus flagrante originalité. Etre antipathique à de nombreux égards, Thomas Covenant exprime à merveille les malaises d’un être rongé par la douleur et profondément rancunier, isolé dans un monde qu’il ne veut pas accepter et qui pourtant, peu à peu, s’impose à lui comme incontournable. La description de ses angoisses, la manière dont il est perçu par son entourage, nous le rendent intensément crédible, et même si l’identification est parfois difficile, tous ces éléments viennent renforcer la très forte impression de réalisme que dégage ce récit dans lequel on a aucune peine à totalement s’immerger.
Les autres titres de la série :
1.La malédiction du Rogue
2.La retraite maudite
3.La Terre dévastée
4.Le rituel de sang
5.L’arbre primordial

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