(Roman) Fantastique
/ Vampire
AUTEUR : Glen DUNCAN (Angleterre)
EDITEUR : GALLIMARD-Folio
SF 544 — 368 p., 10.50 €
SERIE : Le dernier
loup-garou 2
COUVERTURE : Aurélien Police
Précédentes publications : Denoël-Lunes
d’Encre, 1/2014 — 480 p., 23.50 € — Couverture de Clément Chassagnard
→ Avec
ce second de la série Le dernier
loup-garou Glen Duncan continue sa narration à la première personne mais
varie astucieusement les points de vue en nous proposant de suivre la
trajectoire de Talulla, l’ancienne compagne de Jake Marlow, le loup-garou héros
du premier tome et désormais disparu. Leurs ennemis communs, les vampires, sont
bien sûr de la partie et ils interviennent très tôt dan l’histoire en
surgissant dans la cachette située en Alaska où s’est réfugiée Talulla afin d’accoucher
en toute tranquillité. En dépit de la protection de son favori Cloquet et de
ses efforts éperdus, nous assisterons impuissants à l’enlèvement par les
diaboliques suceurs de sang de son enfant à peine né. De nouveau sur pied, elle
ne tarde pas à se lancer sur la piste des ravisseurs, les disciples de Remshi,
un secte vampirique attendant la venue d’une sorte de messie qui serait le plus
vieux et le plus puissant vampire du monde. Dans sa traque éffreinée Talulla va,
non seulement devoir affronter les diaboliques êtres de la nuit, mais aussi se
trouver confronté aux troupes de l’OMPO, l’Organisation Mondiale pour la
Prédation des Phénomènes Occultes. Cependant, elle trouvera aussi de nouveaux
alliés, comme Madeline, une ancienne amante de Jake transformée en loup-garou
sans jamais avoir été mordue, et bien sûr Walker, de qui elle allait tendrement
se rapprocher. Tendrement, c’est beaucoup dire avec des loups-garous dont les
besoins en chair humaine ne sont en rien dissimulés. Jalonnant son parcours de
citations empruntées au journal intime de Jake, dont l’ombre pernicieuse
continue de planer sur le roman, Talulla nous entraîne dans une aventure
mouvementée fertile en rebondissements dont le rythme infernal se baigne
langoureusement dans le sexe et l’hémoglobine sans que pour cela l’ensemble
donne une impression de trash ou de vulgaire série B. Revisitant la mythologie
du loup-garou comme il l’avait fait dans le précédent tome du cycle, Glen
Duncan nous propose d’observer avec la méticulosité du chercheur rivé à son
microscope, un membre à part entière de cette espèce d’exception qui n’a pas pour
autant oublié son humanité, réagissant par moment comme une jeune femme
contemporaine immergée dans la modernité envahissante qui nous entoure. Une
femme portée par les pulsions de son instinct maternel dont la trajectoire
chaotique débouchera sur des révélations fascinantes sur le vampire qu’elle
pourchasse. Un second tome qui continue de nous ouvrir le regard sur d’autres
aspects de la monstruosité, ne cachant rien de son côté horrible et des cruels
besoins qu’elle véhicule, tout en nous la rendant néanmoins, si ce n’est attachante,
tout au moins pathétique et indéniablement captatrice d’intérêt. Un roman que l’on
pourrait rapprocher de celui de S .G. Browne (Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère…et, retrouvé l’amour !)
qui renouvelait pour sa part le mythe du zombie, paru également chez Folio SF
en 2014.
Autre couverture :
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