samedi 20 janvier 2018


Le voyage de Simon Morley
(Roman) Voyages temporels
AUTEUR : Jack FINNEY (Angleterre)
EDITEUR : GALLIMARD-SF 589, 10/2017 — 644 p., 9.80 €
SERIE : Simon Morley 1
TO : Time and again, 1988
TRADUCTION : Hélène Collon
COUVERTURE : Aurélien Police
Précédente publication :
● Denoël-Présences, 4/1993 — 480 p., 21 € — Couverture non illustrée
● Denoël-Lunes d’Encre, 5/2000 — 480 p., 149 Frs — Couverture de Benjamin Carré
● Denoël-Lunes d’Encre, 2/2015 — 544 p., 24 € — Couverture de Aurélien Police
Critiques : Bifrost  20 (Claude Ecken) – Galaxies 17 (Eric Vial) – www.noosfere.com (Pascal Patoz & Frédéric Beurg)
Autres titres de la série : 2.Le balancier du temps
→ Qui n’a pas un jour rêvé de voyager à travers le temps ? Les écrivains de SF s’y sont employés de toutes les façons possibles de-puis H.G.Wells. Comme le célèbre auteur britannique, la plupart utilisaient le vecteur de la machine. Or voici que Jack Finney propose celui de la transe hypnotique. Imaginez l’immersion progressive de l’un de nos contemporains dans l’univers du New York de 1882. Un lent dépouillement de la défroque du XX° siècle opérée par Simon Morley un dessinateur raté, qui veut élucider le mystère entourant un aïeul de son ami Kate vivant dans le Chicago du président Cleveland. Il va dés lors servir de cobaye à l’expérience du Pr. Danzinger, sponsorisée par les instances gouvernementales. Ce dernier pense que l’on doit se conditionner mentalement et physiquement pour retourner vers une époque depuis longtemps révolue. Dés lors nous allons assister à la reconstitution progressive de ce décor d’antan, reconstitution rendue encore plus réaliste par les nombreux dessins et photos accompagnant le texte. Puis grâce à la restitution de témoignages écrits et visuels nous suivrons l’enquête policière et la véritable histoire d’amour que vivra ce voyageur temporel pas comme les autres. Un livre qui obtint le Grand prix de l’Imaginaire du meilleur roman étranger 1994, pour sa 1er parution en France dans la collection Présence des éd. Denoël en 1993. Il fut suivit d’ailleurs par la publication du second volet, Les balanciers du temps, tout aussi passionnant, et constitue avec ce dernier titre l’un des classiques de la littérature anglo-saxonne maintes fois réédité aux USA comme en Angleterre.
Autres couvertures :

Le fil du destin
(Roman) Aventures Fantasy /Mythologie japonaise
AUTEUR : Lian HEARN (Angleterre)
EDITEUR : GALLIMARD-Pôle Fiction 114, 11/2017 — 689 p., 9.80 €
SERIE : Le clan des Otori 5
TO : Tales of the Otori 5.Heaven’s net is wide, Hachette Australia, Sydney 2007
TRADUCTION : Philippe Giraudon
COUVERTURE : Yuko Shimizu
Précédente publication :
● Gallimard-Hors Collection, 1/2008 — 600 p., 23 € — Couverture de Christian Broutin
● Gallimard-Folio 4932, 6/2009 — 704 p ., 9.49 €
Autres titres de la série : 1.Le silence du rossignol – 2.Les neiges de l’exil – 3.La clarté de la lune – 4.Le vol du héron
→ Venu clôturer magistralement une série dépaysante sur le Japon féodal, ce cinquième tome du Clan des Otori s’inscrit en fait en prélude au premier opus de la série, Le silence du rossignol. En quelques 600 pages il va nous raconter la vie du jeune Shigeru avant sa rencontre avec Tomasu. Ainsi le lecteur peut mieux appréhender la suite des événements qui constitueront la série proprement dite. Formé à l’art de la guerre et de la dissimulation, Shigeru dont normalement succéder à son père. Mais ce dernier meurt lors de la bataille de Yaegahara l’opposant au clan rival de Lida. Shegeru est mis à l’écart et ses oncles règnent à sa place. Feignant la soumission, le jeune homme prépare cependant sa vengeance dans l’ombre, comme son enseignement lui a appris. Vivant en reclus, et bien que surveillé en permanence, il parvient toutefois à nouer des liens avec les mystérieux Invisibles, et fait la connaissance de Dame Maruyama, dont il tombe amoureux. Mais c’est en apprenant qu’un jeune garçon vivant dans les montagnes parmi les Invisibles ressemble étrangement aux Otori, qu’il comprendra que le temps est venu d’obtenir réparation. Il partira donc à sa recherche et baptisera Takeo celui qu’il considère comme le sel capable de détruire la puissance de Lida. La fin d’un conte fantastique à la Shogun venant éclairer toute l’histoire du clan et fournir de précieuses informations sur cette splendide épopée qui devait être une trilogie au départ. A noter que les éditions Gallimard proposent également les titres de la série en CD audio.
Lian Hearn est le pseudo de Gillian Rubinstein, née en Angleterre en 1942, qui a passé son enfance entre le Royaume Uni et le Nigeria avant de s’installer en Australie en 1973. Diplômée de l’Université d’Oxford elle est passionnée de culture japonaise, ce qui l’a conduit à écrire le cycle du « Clan des Otori » publié sous le pseudonyme de Lian Hearn, Lian en rappel de la son prénom Gillian, et Hearn en hommage au grand Lafacadio Hearn auquel elle voue une grande admiration.
Autres couvertures :
Le vol du héron
(Roman) Aventures Fantasy /Mythologie japonaise
AUTEUR : Lian HEARN (Angleterre)
EDITEUR : GALLIMARD-Pôle Fiction 113, 11/2017 — 744 p., 10.40 €
SERIE : Le clan des Otori 4
TO : Tales of the Otori 4The hash cry of the heron, Hachette Australia, Sydney 2007
TRADUCTION : Philippe Giraudon
COUVERTURE : Yuko Shimizu
Précédente publication :
● Gallimard-Hors Collection, 2/2007 — 621 p., 24 € — Couverture de Christian Broutin
● Gallimard-Folio 4724, 6/2009 — 752 p ., 10.50 €
Autres titres de la série : 1.Le silence du rossignol – 2.Les neiges de l’exil – 3.La clarté de la lune – 5.Le fil du destin
→ On sait que ce cycle était d’abord construit sur la base d’une trilogie. Mais Lian Hearn confessa que les personnages s’étaient tellement imbriqués dans son imaginaire qu’elle se sentit obligée, longtemps après la parution du tome 3, d’écrire à nouveau sur eux. Seize ans se sont donc écoulés lorsque nous retrouvons Takeo et Kaede qui règnent en paix sur le clan des Otori. Mais cette période de calme et de sérénité n’est pas faite pour durer. Alors que le couple élève tendrement ses jumelles, Miki et Maya, aux dons particuliers qui ont besoin d’être perfectionnés, et leur fille aînée, la belle Shigeko, destinée à leur succéder, la conjoncture de sinistres événements va se refermer sur eux. Car des ombres sinistres planent sur les maîtres des Trois Pays. D’abord la Tribu qui, bien que réfugiée dans des villages isolés, n’a pas oublié les guerres du passé et entends bien exercer sa vengeance. Dans ce but elle abrite en son sein Hisao, le fils caché de Takeo, que son père adoptif Akio a élevé dans la haine de son véritable géniteur dont la prophétie annonce qu’il deviendra le meurtrier. Et ce sont justement deux jeunes membres de la Tribu qui briseront la quiétude ambiante en tentant d’assassiner Takeo. Ces événements ne font qu’attiser les dissensions internes du clan qui voit d’un mauvais œil les talents particuliers des jumelles et l’absence d’héritier mâle. Désormais Takeo doit également se méfier de sa propre famille, et en particulier de Hana, la sœur de Kaede et de son beau-frère Zenko. Sans oublier l’Empereur des Huit-Iles qui convoite toujours les Trois Royaumes et qui, par l’intermédiaire de son messager Kono, lui a demandé d’abdiquer en faveur de Sada, son nouveau général de guerre. Tandis que des étrangers faisant le commerce de redoutables armes à feu et prônant une nouvelle religion s’introduisent peu à peu dans le pays, Takeo décide alors d’aller lui-même  plaider sa cause devant le monarque. Au préalable il prend soin cependant de séparer les jumelles afin d’assurer leur sécurité. Durant son absence, Kaede perd un fils qui vient de naître. Folle de douleur et bouleversé en apprenant l’existence de Hisao, elle cède les Trois Pays à Zenko qui n’attendait que ce moment. Le temps des batailles est donc revenu pour Takeo blessé dans ses sentiments les plus profonds, qui devra asseoir l’avenir de Shigeko, son aînée, tandis que les jumelles suivront leur propre destin fertile en rebondissements. L’avant dernier tome d’une série qui pérennise le penchant de l’auteur pour la culture japonaise imprégnant profondément le récit, mettant l’accent sur les intrigues politiques et sur les rapports entre hommes et femmes dans un monde où le sexe dominant se taillait déjà la part du lion.
Autres couvertures :


jeudi 4 janvier 2018

Le piège de glace
(Roman) Jeunesse / Dragon Saga
AUTEUR : Tui T. SUTHERLAND (Usa)
EDITEUR : GALLIMARD JEUNESSE-Hors Collections, 8/2017 — 375 p., 16 €
SERIE : Les Royaumes de feu 7
TO : Wings of fire, winter turning,  Scholastic, 2015
TRADUCTION : Vanessa Rubio-Barreau
COUVERTURE : Joy Ang
→ Grésil, frère de Winter, est enlevé lors d’une ballade par des Ailes du Ciel. Il est détenu par la cruelle reine Scarlet. Winter, son frère, accompagné de sa sœur Frimaire, décide de partir au secours de son frère. Le voyage de ne sera pas de tout repos et il devra compter sur l’aide de ses amis, Kinkajou, Qibli et Lune Claire, dont il est secrètement amoureux, pour triompher des multiples épreuves semées sur son chemin. Mais, en définitive celle qu’il redoute le plus c’est l’affrontement avec sa famille qu’il a toujours déçu. Pour leur montrer qu’il est bien de l’étoffe des héros il devra, non seulement délivrer Grésil, mais aussi stopper les projets meurtriers de sa sœur Cristal. Une suite d’aventures qui le conduiront à affronter avec son frère le terrible défi du diamant qui ne peut accoucher que d’un seul vainqueur. L’occasion pour les dragonnets de découvrir leur plus ancienne ennemi et de raviver la mémoire des lecteur sur cette fantastique saga mettant en scène les Dragonnets du Destin œuvrant ensemble sans discrimination de clans afin de faire aboutir la fabuleuse prophétie portée par les Serres de la Paix. Un nouveau petit bijou emmailloté dans l’habillage des couleurs chatoyantes de l’illustratrice Jay Ang qui nous permet de retrouver une Tui T. Sutherland au sommet de son art nous entraînant dans une fascinante saga qui a fait le bonheur de tous les lecteurs jeunes amoureux des dragons propulsés ici dans un univers captivant où de jeunes héros soudés par des liens d’amitié indéfectibles doivent se surpasser et vivre des moments héroïques afin de triompher des redoutables dangers que recèle leur existence riche en émotions et vibrantes péripéties.
Nouvelle Sparte
(Roman) Jeunesse / Science-Fiction
AUTEUR : Erik L’HOMME (France)
EDITEUR : GALLIMARD JEUNESSE-Hors Collections, 10/2017 — 314 p., 13.50 €
COUVERTURE : Antonin Faure
→ Lors de mes jeunes années, outre la rivalité Johnny Antoine, en féru helléniste, j’entretenais également celle opposant Athènes à Spartes. Et je l’avoue, j’ébréchais quelque peu ma carapace de pacifiste version hippie à la San Francisco de Scott McKenzie pour adopter le camp de l’éducation spartiate glorifiée quelques temps après par les films consacrés à la bataille des Thermopyles. C’est donc avec un plaisir certain que je retrouve aujourd’hui sous la plume d’Erik L’Homme, l’un des plus talentueux auteurs jeunesses français, le souvenir de la glorieuse cité lacédémonienne. Cependant la Nouvelle Sparte qu’il nous fait découvrir entre ces pages n’est plus la ville belliqueuse du passé. Dans cette ère ayant succédé au Grand Bouleversement les spartiates dont le courage était redouté d’Athènes à Thèbes en passant par la Perse, n’ont pas perdu leur ancienne vaillance, mais ils l’ont détourné des visées expansionnistes, la cité vivant une longue période de paix, pour la consacrer à l’épanouissement personnel à travers la carrière de pilotes. Valère et Alexia ne dérogent pas à cette règle. Comme la plupart des enfants ayant atteints 16 ans, ils se préparent à l’épreuve de la kryptie, rite de passage hérité des traditions antiques, que les transformera en véritables citoyens. Pour se détendre avant d’entamer leur semaine initiatique, ils se joignent à Drys et Skelios, deux autres adolescents, pour prendre un verre dans une taverne où ils échappent de peu à l’un des attentats qui, depuis quelques temps, sèment le chaos au cœur de la fière cité des rives du lac Baïkal. Qui en veut à la Fédération ? Les fanatiques du Darislam où Maxence, le père de Valère a péri lors d’une mission diplomatique ? Les patriciens corrompus de Paradise ? Le Directoire, qui dirige la destinée de la Nouvelle Sparte, entends bien trouver les coupables. La vie continue cependant et Valère qui a réussi son épreuve est choisi dans l’ordre du Harfang des neiges, bien qu’il ait du subir les attaques d’un mystérieux tueur. Un nouveau statut qui incite le Commandeur à le charger des passer trois mois en Occidie pour tenter de découvrir qui se cache derrière ces terroristes de l’ombre. Devenu espion ce dernier s’engage dans une enquête périlleuse où l’aide des ses amis lui sera primordiale, tandis que la révélation de terribles secrets risque de bouleverser l’intégrité de l’univers où il évolue depuis son enfance. Avec une précision de chirurgien, Erik L’Homme transpose sur la palette d’une terre bouleversée, les principales caractéristiques de la civilisation spartiate, reconstituant la ville dans toute la fidélité de ses plus intimes détails et convoquant les anciens dieux du panthéon grec, Athéna, Apollon, Héra et d’autres au banquet d’une intrigue nous replongeant avec délice dans l’ambiance si chère aux amoureux de lettres classiques, acclimatant harmonieusement les plus récentes avancées technologique à l’aune des rites et coutumes antiques fidèlement reproduits. Servi par une écriture futuriste qui peut par exemple passer allègrement du passé au présent dans une même phrase, le récit  s'efforce d'exprimer à travers une histoire d'amour mêlée à la confrontation entre deux mondes (l'occidien et le néo-spartiate) une certaine polyphonie du monde où les différences se complètent et se réconfortent devenant la meilleur antidote au totalitarisme. Un moyen pour l'auteur, en changeant l'angle du regard, de provoquer la surprise ainsi que des réactions inattendues qui ne peuvent conduire qu'à une saine et enrichissante réflexion.