mardi 13 mai 2008

GERBER Michael (Usa)
Humoriste américain né en 1969, qui a collaboré à diverses publications telles que le New Yorker, Esquire, The Wall Street Journal, Playboy etc… ainsi qu’à la comédie hebdomaire Saturday Nights live, émission qui a servi d’inspiration aux Nuls.
◊ Barry Trotter. L’intégrale (Recueil de romans) Harry Potter / Light Fantasy
Bragelonne-Fantasy, 10/2007 — 598 p., 19,90 € — Couv. Douglas Carrel & David Wyatt — Sommaire :
Barry Trotter et la parodie éhontée (Barry Trotter and the shameless parody, Orion-Gollancz, 2001 — Tr.: Alain Névan — Couv. : Douglas Carrel & David Wyatt — Précédente publication : Bragelonne-Fantasy, 10/2004)
Barry Trotter et suite inutile (Barry Trotter and the unnecessary sequel, Orion-Gollancz, 9/2003 — Tr. : Ange — Couv. : Douglas Carrel & David Wyatt — Précédente publication: Bragelonne-Fantasy, 9/2005)
Barry Trotter et le cheval mort (Barry Trotter and the dead horse, Gollancz, 2004 — Tr. : 10° et Karim Chergui — Couv. : Douglas Carrel & David Wyatt — Précédente publication: Bragelonne-Fantasy, 8/2006)

→ Un livre qui reprend les trois titres déjà paru chez Bragelonne dans le cadre de cette parodie du célèbre héros de J.K. Rowing. Dans le premier tome de la trilogie, Barry Trotter et la parodie éhontée on s’aperçoit que si Don Quichotte avait été plagié dès sa première édition, Harry Potter ne pouvait pas échapper à la règle. Voici donc une parodie que nous devons à un humoriste américain, centrée essentiellement sur l’exploitation outrageusement commerciale de la série, en un mot la Pottermania, et s’inscrivant dans la trajectoire d’ouvrages tels que le Lord of the ringards pour Tolkien (même éditeur). On y découvre un certain Barry Trotter, le plus célèbre élève de l’école de sorcellerie de Coudbar depuis le succès de son roman : Barry trotter à l’alcool dans l’gosier. Résultat, les autorités de l’école, ne voulant pas perdre la poule aux œufs d’or, ont autorisé Barry à y séjourner autant de temps qu’il lui plairait. Et le voilà donc à 22 ans, toujours enfermé dans l’auguste demeure, devenu un élève perpétuel à vie dispensé de cours, mais harcelé par tout un réseau de groupie. Une existence après tout dont il se satisfait bien, jusqu’à ce que tout se détraque avec la mise en chantier du film Barry Trotter et la pompe à fric. Une production qui risque d’entraîner à brève échéance la submersion de Coudbar envahie par un raz-de-marée de fans glandus bardés de gadgets, qui entreprendront de découper le collège en morceaux de pierre moussue, façon mur de Berlin, afin de les revendre sur eBêêêê. Bien entendu les occupants de Coudbar, et le professeur Celdelbore en tête, ne veulent pas de ça, mais ils ne savent pas encore que derrière ce projet se profile le démoniaque Valdemarne qui, après avoir digéré sa défaite, a trouvé ce moyen pour exploiter pour son propre compte le succès de Barry Trotter. Un livre original qui l’on peut placer aux côtés de Larry Bodter met de l’ordre à Phénix Arizona, de Yan Sored, publié par Le Quotidien de Paris/L’Hebdo et critiqué dans L’Index de la Fantasy 2003. Le second titre du recueil, Barry Trotter et la suite inutile, On retrouve un Barry Trotter âgé de 38 ans. Marié à sa copine d’école Ermine avec qui il a eu deux enfants, il s’entend mieux que personne avec son ancien ennemi juré, le fameux Lord Valdemarne. Cependant, il est toujours prêt à venir au secours de la veuve et du déshérité. Aussi, quand le directeur du collège Coudbar meurt (ou du moins qu’il lui arrive quelque chose qui ressemble à ça) il accepte d’assurer l’intérim. Malheureusement, chaque fois qu’il veut venir en aide à quelqu’un, cela vire à la catastrophe pour ce dernier. Il faut dire que Barry traîne un tel degré d’incompétence et une si grande poisse qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, même celui d’une sorcière. Le reste, vous le lirez dans ce roman tout à fait inutile et, par conséquent, tout à fait indispensable. Enfin Barry Trotter et le cheval mort vient conclure la trilogie avec brio. Michael Gerber insiste et signe avec un troisième opus sous forme de prequel qui raconte l’enfance du garnement Trotter, à l’époque où, avec toute sa bande des ravagées d’acné de l’école de Coudbar. On y supporte les sentences minables du cuistre McGoogle. On y rencontre une Ermine insupportable bien décidée à faire venir les Beatles au bal de Coudbar et on se pose la sempiternelle question : Barry et elle l’ont-ils fait ? (leur exposé, bien sûr…). On y apprend comment Lon s’est fait un trou dans la tête par où souffle le vent. On y croise Rato Malaufoie, toujours aussi minable dans son rôle de tête de turc, et pas mal de glandus qui ne comprennent rien à l’histoire, ce qui est habituel, somme toute. Et puis il y a la mort, avec des zombies pas vraiment commodes, des déesses romaines surdimensionnées, une salle d’attente blindée de morts-vivants, et plein de trucs à péter les plombs auxquels J.K. Rowing n’aurait sûrement pas pensé. En résumé, l’exploitation du filon pognon par un humoriste américain touche à tout, qui a notamment collaboré à Saturday Night Live, l’émission dont se sont inspirés les Nuls.

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