
Née à Sydney, en Australie, Pamela Freeman a été élevée dans une famille catholique, puis a suivie les cours d’université de Technologie de Sydney où elle a obtenue un diplôme de Communication. Connue dans les pays anglo-saxons à travers sa série pour la jeunesse « Florimonde » elle s’est attaquée avec succès à la Fantasy pour adultes avec la trilogie du « Langage des pierres »
◊ Le dit du sang (Roman) Aventures Fantasy
Pygmalion-Fantasy, 5/2009 — 392 p., 19,90 € — Ser. : Le langage des pierres 1 — The casting trilogy 1.Blood ties, Orbit, London, 2007 — Tr. : Brigitte Mariot — Couv. : Miguel Coimbra — Carte : Darian Causby
→ Le Dit du sang, premier volet de la trilogie du Langage des pierres, c’est d’abord l’occasion pour les seconds couteaux, les humbles et les pauvres, ceux qui souffrent et qui triment tandis que se développent les actions héroïques et les faits d’armes glorieux, ceux qui ont largement goutté à la gourde du malheur et des efforts répétitifs aux espoirs sans lendemains, de prendre enfin la parole. Ici ils le font à travers des dits racontant l’histoire des Voyageurs, les habitants légitimes des Onze Domaines naguère exterminés par le peuple d’Acton qui conquit leurs terres et chassa les survivants sur les routes de l’exil où ils furent soumis au mépris et à la haine des occupants. A présent, les seigneurs de guerre d’Acton régentent les Onzes Domaines d’une main de fer. Cependant leur cruelle emprise ne s’étend pas sur des choses qui les dépassent comme les esprits et la magie des éléments, ni d’ailleurs sur certains êtres humains, lointains descendants des Voyageurs. Trois personnages vont émerger chez ces êtres d’exception, trois trajectoires alternées qui vont servir de fil conducteur à cette intrigue entrecroisée. Il y a d’abord Ronce, une jeune fille forcée de quitter les siens à cause d’un crime qu’elle n’a pas commis accompagnée de sa fidèle monture. Puis vient Frêne, un apprenti garde du corps qui, faute de devenir un artiste reconnu, s’engage dans la carrière d’assassin guidé par une femme aussi experte que manipulatrice. Et puis il y a Epervier, l’enchanteur, plus sombre que celui d’Ursula Le Guin dans son cycle de Terremer, qui ne rêve lui que de vengeance pour son peuple martyrisé. Bien entendu les destins de ces trois protagonistes sont faits pour se rencontrer. D’ailleurs, les Pierres ont prédit qu’un lien puissant les unirait. Un lien forgé dans le sang issu du fond des âges. Une connivence entretenue par les dieux, qui interviennent de diverses manières dans les affaires des hommes, notamment à travers la réincarnation des morts. Aventures et voyages sont au menu de ce tome d’exposition, qui s’attache à nous présenter par petites touches l’univers de l’histoire, ainsi que les personnages principaux autour desquels s’articulera le récit. Avançant chacun de ses protagonistes comme un joueur d’échec le ferait avec les pièces de son jeu, Pamela Freeman nous propose une Fantasy plus proche des récits de Le Guin, de Hobb ou de Karen Miller, que des grandes sagas guerroyeuses portées par le souffle des dragons. Sans grands effets de manches dans le domaine de la magie, elle parvient cependant à piquer la curiosité du lecteur et à l’accrocher durablement dans la trajectoire de personnage qui ne pourront que croître en consistance au cours des volumes suivants de cette trilogie qui illustre, une fois de plus, la vitalité de la fantasy australienne.
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