
Né en 1954 à Dunfermline, en Ecosse, Iain M. Banks a chosi de publier ses romans grand public sous le nom de Iain Banks et ses romans de SF sous celui de Iain M. Banks. Comme son ami Ken MacLeod, également écrivain écossais de SF, il professe des convictions politiques appuyées inclinant largement à gauche, et milite pour l’indépendance de l’Ecosse. Son œuvre, dans le domaine de la SF, est centrée sur le cycle de la Culture, complexe civilisation galactique au sein de laquelle évoluent les intrigues de la plupart de ses romans
◊ Trames (Roman) Space Fantasy
Robert Laffont-Ailleurs & Demain, , 1//2009 — 595 p., 23 € — Ser. : Cycle de la Culture 8 — Matter, Orbit 2008 — Tr. : Patrick Dusoulier
● Critiques : www.actusf.com (Arkady Night) ; www.cafardcosmique.com (Mr. C) ; Libération du 22/01/09 (Frédérique Roussel-La galaxie d’Iain Banks) ; www.noosfere.com (Patrick Imbert)
→ Trames, de Iain M. Banks, est le huitième et nouvel opus du Cycle de la Culture, attendu depuis quelques années, et à paraître en deux volumes. Le Cycle de la Culture, devenu légendaire dans les pays anglo-saxons, a renouvelé le space opera en dressant le tableau d une société galactique anarchiste, hédoniste, riche et secrètement dominée par des Intelligences Artificielles qui organisent son abondance et savent faire valoir leurs valeurs éminemment tolérantes et humanistes. Iain M. Banks y montre un génie particulier pour décrire des êtres, des sociétés et des paysages ou objets cosmiques d une extraordinaire originalité et variété, parfois extravagants mais qu’il parvient à rendre vraisemblables. Trames ne fait pas exception : l’action débute à l’intérieur d une immense planète artificielle, Sursamen, créée il y a des milliards d’années par une espèce disparue. Composé de coques enchâssées les unes dans les autres, comme des poupées russes, ce monde se décompose en divers niveaux éclairés par des soleils thermonucléaires miniatures. Parmi les diverses espèces qui composent son habitant, allant du gazeux au liquide, l’action se focalise sur les Sarles et les Deldeyn qui occupent les 8èmet neuvième niveau. Pourvu d’une civilisation oscillant entre la Renaissance et la Révolution Industrielle britannique, ils se livrent une lutte acharnée pour la conquête de leur espace vital toujours en manque d’expansion. Alors que les Sarles sont sur le point de l’emporter au cours d’une bataille cruciale leur roi, le vaillant Hausk, est assassiné par tyl Loesp, son plus fidèle auxiliaire. Deux orphelins résultent de ce drame. Le premier, le prince Ferbin, témoin du meurtre, préfère s’enfuit pour ne pas finir comme son père. Quant à son frère, Oramen, il se retrouve sur le trône avec le traître tyl à ses côtés, qui compte bien sur un fâcheux accident pour accéder à la couronne qu’il convoite. Ferbin, accompagné de son fidèle valet Holse, est cependant bien décidé à chercher de l’aide. Pour cela il va passer de vaisseaux en vaisseaux à travers un fabuleux périple galactique riches en espèces divers que n’aurait pas renié un Jack Vance au sommet de son talent où un Silverberg en visite sur Majipoor. Tout cela pour rejoindre sa sœur Djan Serly, vendue à la Culture pour une dette d’honneur et devenue agent de Circonstances Spéciales. Son but, remonter jusqu’à la surface de Sursament afin de demander justice aux Nariscene, la race insectoïde qui veille sur ce fascinant écosystème astral. Un volumineux roman dont l’intrigue s’imprègne d’accents shakespearien et d’envolée vengeresses, où Banks décrit pour la première fois la Culture dans son contexte galactique. Malgré son étendue et sa puissance, elle est entourée par d’autres civilisations aussi avancées avec lesquelles elle doit composer. Plus surprenant encore, elle a été devancée dans le temps par des civilisations incroyablement puissantes qui ont disparu, ou qui ont quitté cet univers en atteignant un statut quasi divin. C est l’une de ces civilisations qui a fabriqué Sursamen et des dizaines d’autres mondes semblables. Et c’est l’existence même de Sursamen qui est menacée par l’éveil provoqué d’une entité qui reposait dans un sarcophage. Un livre fleuve qui submerge le lecteur page après page et dont les premiers chapitres résonnent des fracas des épées chers à la Fantasy avant de s’envoler dans les espaces intersidéraux pour la croisière d’un prince surveillés de prêt par des entités elles-mêmes épiées par d’autres espèces au sein d’une galaxie qui, comme Sursamen, est composée de sphères d’influences étroitement imbriquées où chaque civilisation complote pour son propre compte et afin d’agrandir ses vastes prérogatives.
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