

Né en 1954 prés de Coventry, en Grande Bretagne, Graham Joyce a étudié et enseigné la littérature anglo-saxonne avant de se lancer dans l’écriture sur une île grecque où il rédigea son premier roman, « L’enfer du rêve » (Pocket Terreur) publié en 1991. Depuis son fantastique subtil tout en atmosphère et en demi-teinte, n’hésitant pas à plonger ses racines dans un merveilleux inquiétant, a conquis le public britannique et international, faisant de lui l’un des meilleurs écrivains du genre de sa génération.
◊ La fée des dents (Roman) Dark Fantasy
Bragelonne-Fantasy, 3/2008 — 354 p., 20 € — The tooth fairy, Signet UK, 9/1996 — Tr. : Michel Pagel — Couv. : FBDO
Critiques : www.lefantastique.net (Denis Labbé-Graham Joyce. Aux limites de l’enchantement. Interview)
Précédente publication : Pocket-Terreur 9194, 12/1998 (sous le titre L’intercepteur de cauchemars)
→ Le jeune Sam Southall aurait pu avoir une enfance de jeune bambin britannique tranquille si, une nuit, dans sa chambre, il n’avait pas surpris la fée des dents. Un simple conte pour enfant me direz-vous… mais la Quenotte avec qui il a discuté n’a rien de la gracieuse représentante du monde de la féerie que l’on pourrait imaginer. Perverse, dangereuse à souhait elle va désormais poursuivre Sam, ses deux copains Terry et Clive, et la jeune Alice dont ils sont tous les trois amoureux, durant toute leur adolescence marquée par des drames affreux auxquels elle ne semble pas étrangère. Véritable récit initiatique distillant à la fois suspense, terreur et humour, ce roman atteint le but qu’il s’est fixé, maintenir le lecteur en haleine, grâce au génie de Joyce qui laisse le choix au lecteur de trancher entre la démence schizophrène de Sam et l’émergence du surnaturel dans la réalité. Car la dite Quenotte existe-t-elle vraiment ? Ou bien est-elle l’invention jaillie de l’esprit fiévreux d’un adolescent aux prises avec cette période charnière envahie de doutes et de complexité qui le conduit lentement vers l’âge adulte ? Difficile de se faire une idée en suivant les trajectoire de ces quatre personnages jusqu’au plus profond de leur intimité rythmée par des pulsions sexuelles omniprésentes. Un livre donc très dérangeant, mais diablement séducteur, prix British Fantasy 1997 et en cours d’adaptation au cinéma, qui s’inscrit dans la lignée des grands auteurs tels que Stephen King et Ray Bradbury, confirmant le rang de Graham Joyce comme l’un des meilleurs écrivains britanniques contemporains.
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