mardi 26 octobre 2010

DAVOUST Lionel (Fr)
Ecrivain français né en 1978 qui, après avoir occupé la direction de la revue de fantasy Asphodale, devint traducteur pour les éditions Atalante, avant de publier de nombreuses nouvelles dans des supports divers qui lui valurent d’être finalistes dans de nombreux prix littéraires. Puis il se lança avec autant de bonheur dans le roman puisque « La volonté du dragon » publiée aux éditions Critic, fut unanimement reconnue comme une véritable réussite de la fantasy francophone
La volonté du dragon
(Roman) High Fantasy / Steampunk
CRITIC Editions, 3/2010 — 400 p., 26 €
COUVERTURE : Cyrielle Alaphilippe
Critiques :
www.actusf.com (Ketty Stewart) ; www.elbakin.net (Belgarion) ; www.psychovision.net (Chaperon Rouge) ; www.scifi-univers.com (Nicolas W.) ; www.yozone.fr (Nicolas Soffray)
→ Jusque là rien en résistait à l’Empire d’Asreth et à sa redoutable force d’invasion constituée de lourds cuirassés aux canons soniques dévastateurs fruits de la maîtrise de l’énergie dranique et de la technologie des cristaux vapeurs. Contre eux se dresse cependant le minuscule pays de Qhmarr gouverné par un enfant-roi et par son conseiller ventru. Face aux offres généreuses de l’Empire qui propose une adhésion sans violence, Qhmarr et ses voiliers de bois ne répondent que par le dédain et, plus surprenant encore, par la proposition d’une étrange partie d’échec entre le généralissime D’eolus Vasteh et le jeune enfant-roi, une partie dont la règle est celle du Lâh, l’étonnante magie qui régit le monde médiéval et strictement hiérarchisé de Qhmarr. Dés lors, pendant que se déroule cette partie et que l’opinion du Généralissime évolue petit à petit, l’histoire devient une sorte de jeu de guerre interactif entre les échecs et la bataille navale. Et tandis que les actes d’héroïsme vont de pair avec les pertes considérables de ces David contre Goliath, se dessine un enjeu plus vaste entre deux concepts fondamentaux, la Volonté et le Destin qui tracent des voies divergentes au cœur même de l’incertitude. Evitant le manichéisme des puissants contre les faibles en présentant Qhmarr dans toutes ses contradictions et ses flagrantes inégalités, et l’Empire d’Asreth comme une sorte de Rome qui apporterait la civilisation aux barbares conquis, Lionel Davoust peuple son intrigue de personnages attachants à dimension humaine capables de fulgurances mais aussi de terreur dans toute la gamme de leurs contradictions qui démontrent, si besoin était, que les soldats ne sont à la guerre que de simples pions évoluant sans connaître les tenants et les aboutissants des actes qui vont les conduire à une mort certaine. Egalement conflit entre technologie et magie, ce récit s’inscrit dans le cadre plus global de l’univers d’Evanégyre, déjà abordé par l’auteur dans la nouvelle Bataille pour un souvenir paru dans le recueil identités des éditions Glyphe, qui donne une coloration steampunk à l’ensemble du récit. Une publication qui permet de se faire une idée de tout le talent de auteur que l’on peut retrouver dans le recueil L’importance de ton regard publié par les éditions Rivière Blanche. Un second livre à marquer d’une pierre blanche dans le catalogue des toutes jeunes éditions Critic, émanation de la libraire du même nom, qui nous avaient déjà offert Le sabre et le sang, un agréable récit d’héroic fantasy signé Thomas Geha, et une incursion réussie dans le domaine du roman pour le nouvelliste Lionel Davoust, également traducteur de Sean Russell, Terry Pratchett, etc… A noter que les éditions Critic proposent sur leur site une vidéo téléchargeable qui fait la promotion de l’ouvrage à la manière de certains éditeurs de BD.

Aucun commentaire: