(Recueil
de romans & nouvelles) Science-Fiction
AUTEUR : Laurent GENEFORT
(France)
EDITEUR : Gallimard-Folio
SF 508, 2/2015 ─ 992 p., 9.99 €
COUVERTURE : Manchu
SOMMAIRE :
Introduction : Au sujet d’Omale
● La muraille sainte Omale
● Les omaliens
● Aparanta
● Un roseau
contre le vent
● La septième merveille d’Omale
● L’affaire du Rochile
● Croisées
● Arbitrage
● Patchwork
Lexique
Précédente publication : Denoël-Lunes d’Encre, 10/2012 sous le titre « Omale, l’aire
humaine – tome 2 » — 848 p., 29 € — Couverture de Manchu
→ Second recueil de la reprise de l’intégrale d’Omale chez Folio SF, ce livre nous
propose d’abord le troisième roman de la série, La
muraille saint Omale, précédemment paru dans la collection
Millénaires de chez J’Ai Lu en 2004. On y retrouve l’univers particulier d’Omale
dont les principaux protagonistes pensaient pouvoir jouir de quelques moments
de tranquillité bien gagnés. Mais le ver était toujours dans le fruit, car une faille a été ouverte
dans la Muraille Sainte, une gigantesque frontière de quatre-vingt mille
kilomètres protégeant le territoire humain érigée mille ans plus tôt par des
religieux profondément opposés à tout contact avec les Chiles et les Hodgqins.
Désormais un flux ininterrompu de réfugiés se répand dans l’Aire Humaine
mettant gravement en danger l’équilibre précaire entre les races qui y
cohabitent. Bientôt, en de multiples points de cette frontière, la renaissance
du phénomène de rejet et de xénophobie entraîne des troubles de plus en plus
fréquents. Pour éviter que la paix précaire établie entre les trois espèces ne vole
en éclats, une expédition scientifique est formée. Dirigée par Haka, un
physicien chile, elle part étudier la fameuse brèche pénétrant ainsi dans des
régions où aucun chile, aucun hodgqins, ni aucun humain de l’extérieur n’est
jamais allé. Un périple dangereux qui les conduit aux sources d’un secret
susceptible de remettre en cause toutes les hypothèses avancées sur les
origines d’Omale, une coquille de matériaux inaltérables entourant l’étoile
Héliale. Un nouvel épisode dans l’un cycles de prédilection de cet auteur qui a
fait ses premières armes dans la science-fiction, réservant la fantasy à ses
romans pour la jeunesse (notamment la série d’Alaet chez Degliame/Le
Casdran Bleu). La deuxième partie du livre nous présente Les Omaliens, recueil de nouvelles dont l’action se
déroule sur le ce monde bien particulier. A la lecture transparaît le plaisir
que l’auteur a du éprouver en les rédigeant, tant il semble aimer retrouver ce
back ground familier où il évolue en parfait
créateur d’univers, tirant les multiples ficelles des intrigues et des personnages
qu’il a façonné. Ainsi, dans Aparanta,
il raconte l’arrivée de trois rehs sur Omale, moment crucial appréhendé sous l’angle
de vue de trois humains, un religieux, un capitaine de vaisseau spatial et un
colon particulièrement intrépide. Un
roseau contre le vent s’inscrit dans la veine voyages extraordinaires en
nous proposant de suivre le parcours d’une expédition mixte rassemblant chiles,
humains et hodgkins, dont le but, en s’enfonçant dans l’Inframonde, est de
mettre à mal la théorie escopaliennes affirmant le caractère indigène des rehs.
Bien entendu, les intégristes escopaliens n’entendent pas les laisser faire…La septième merveille d’Omale nous
ramène a des préoccupations écologiques bien contemporaines en transportant une
délégation commerciale humaine en quête de marchés juteux sur le lieu de
construction d’un barrage chile fruit de la sueur et des efforts d’esclaves
humains et de machines chiles. Or, des rebelles ont décidé de perturber cette
mécanique bien huilée, un peu comme chez nous les contestataires du barrage de
Sivens, mais d’une autre manière…L’affaire
du Rochile est digne du Chien des Baskerville de Conan Doyle ou au mystère
de la Bête du Gévaudan, car on mène l’enquête sur une Bête inconnue qui sème la
terreur à proximité d’un village humain. Revenu d’un long séjour à l’armée,
Ramin, se lance sur les traces de l’énigmatique monstre, nous faisant
immanquablement penser au film Le pacte
des loups de Christophe Gans. Croisées
nous déroule en quelques pages des préceptes, des impressions, parlant de l’immortalité
des dieux, de métaphysique et même… de recette des cuisine. Arbitrage, le texte qui suit, s’attache
à la trajectoire d’Uzume le jar itinérant, sorte de médiateur chargé d’apaiser
les tensions entre les groupes ou les individus. Sa nouvelle mission :
arbitrer la fin d’une partie de fejij, un jeu chile sorte de jeu d’échec
puissance dix, qui peut se dérouler sur plusieurs années et qui représente l’une
des composantes fondamentales de l’existence chile. Enfin, Patchwork nous ramène du côté de l’enquête policière style profanateur
de cadavres. On pénètre ainsi dans une morgue aux côtés d’un docteur hodgkins
confronté à des cadavres affreusement mutilés et qui, à l’aide d’un ami
policier, va mener l’enquête sur l’étrange secte responsable de ces horreurs.
On le voit, la thématique brasse large, allant des descriptions méticuleuses de
mœurs et coutumes à la Jack Vance aux explorations dignes des romans de Jules
Verne. De quoi susciter le plaisir de tous les fans de ce cycle et de cet
auteur, tout en invitant de nouveaux lecteurs à la découvrir, sans oublier que
le nouvel opus de la série Les vaisseaux
d’Omale est sorti en mars 2014 chez Denoël Lunes D’Encre, envoyant une
expédition omalienne en direction des étoiles pour percer le secret des lunes
captives.
Autre couverture :