♦ Zoo city ♦
(Roman) SF
AUTEUR : Laurent BEUKES (Afrique du Sud)
EDITEUR :
POCKET-Science-Fiction/Fantasy, 4/2016 — 400 p., 7.80 €
TO : Zoo city, 2010
TRADUCTION : Laurent
Philibert-Caillat
COUVERTURE : Joey Hi-Fi
Précédentes publications :
● Eclipse-Fantastique, 6/2011 — 352 p., 18 € —
Couverture de Joey Hi-Fi
●
Presses de la Cité, 5/2013 — 354 p., 17 € — Couverture de Joey Hi-Fi
Critiques : Bifrost 64
(Philippe Boulier) – www.noosfere.com (Bruno
Para)
→ Les auteurs de
science-fiction, ou, plus largement, les
écrivains épris d’imaginaire ont toujours aimé donner aux villes qui leurs sont
chères une identité propre qui transparait à travers leurs récit. Ce fut le cas
du Gomenghast de Mervyn Peake aussi bien
que du Mother London de Moorcock, Abyme de Mathieu Gaborit, pour ne citer qu’eux… Lauren Beukes,
romancière née en 1976 d’Afrique du Sud, a choisi Johannesburg, ici transformée
en une Zoo City fantasmée, pour
exprimer toute sa rage de vivre qu’elle développe
par le biais de la trajectoire mouvementée de Zinzin, son héroïne. Ancienne journalise et ex-junkie, la jeune
femme dispose d’un talent rare : celui de retrouver les choses perdues.
Mais, comme tous les autres criminels parqués dans Zoo-City, elle transporte un
animal symbiote, en l’occurrence un paresseux qui a élu domicile sur son dos.
Animalée à la mort de son frère, dont elle se sent encore terriblement
responsable, Zinzin mourra si un destin fatal frappe son symbiote. Survivant
grâce à quelques arnaques sur Internet, elle ne rêve que d’échapper au carcan
mortifère de Zoo City. Et l’occasion pourrait se présenter lorsque Odi Huron,
un célèbre producteur, lui propose de l’engager afin de retrouver une pop star pour
minettes qui s’est mystérieusement évaporée. Bien que ce travail la rebute au
plus haut point, Zinzin se force à l’accepter pensant ainsi s’extraire de sa
misérable condition. Mais l’enquête qu’elle va entamer, loin de l’éloigner de
Zoo City, va la plonger au cœur même des bas fonds de cet univers envahi par la
crasse, le meurtre, le sang et…la magie.
Dés lors sa descente aux enfers l’amène à côtoyer l’existence d’autres
criminels dont le passé remonte à la surface en vagues de secrets inexpiables,
comme les siens qu’elle nous invite à partager en pénétrant jusqu’au cœur de
son âme. Roman noir, mais aussi tranche
vie, satire sociale, et également pamphlet sans concession sur la modernité qui nous entoure (drogues, jeux
vidéo violence et croissance exponentielle du Net sur les populations) ce
livre, qui a reçu le prix Arthur C. Clarke en
2011, tout en revendiquant un
vrai lien de parenté avec l’œuvre de Philip Pullman, exprime une originalité indéniable
et une vitalité contagieuse portée par la narration à la première personne et
la fréquence des dialogues. Une occasion rêvée de découvrir cet auteur à
travers cette réédition en poche, en attendant de se plonger dans d’autres
titres repris chez Pocket, comme Les
lumineuses, basé sur le concept du voyage dans le temps,
Les monstres, thriller à l’atmosphère
urbain baignée par le sanglant, ou Moxyland
(à paraitre bientôt) campant une cité du Cap conquise par le virus de l’hypertechnologie.
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