samedi 30 octobre 2010

KUSHNER Ellen (Usa)
Née à Washington en 1955, Ellen Kushner a grandi à Cleveland, dans l’Ohio. Passionnée d’histoires médiévales elle s’est lancée dans la Fantasy avec l’écriture de « A la pointe de l’épée », premier tome d’une série de romans que l’on a qualifié de Manner Fantasy du fait du cadre social très élaboré dans le quel le héros doit trouver sa place. Plus tard elle publia également « Thomas le rimeur » un récit à prédominance elfique qui reçut de nombreux prix aux Etats-Unis, tout en se montrant très active dans l’univers de l’Interstitial art, mis en valeur en France par Francis Bethelot sous le terme Transsfictions
A la pointe de l’épée
(Roman) Epée Fantasy
GALLIMARD-FOLIO-SF 366 — 410 p., 7.70 €
TO : Swordspoint, Unwin Hyman, 1987
TRADUCTION : Patrick Marcel
COUVERTURE : Alain Brion
Précédente publication : Calmann Lévy-Fantasy, 10/2008 — 308 p., 19.90 € — Couv. : Alain Brion
Critiques :
www.actusf.com (Arkady Night) ; www.fantasy.fr (Salvek-Fantasy au petit déjeuner) ; www.yozone.fr (Fildefer)
→ Non, ce n’est pas le titre d’une biographie de notre plus célèbre épéiste, Laura Fessel, ni celui d’un épisode de la série Tessa, à la pointe de l’épée diffusée en France pendant quelques temps (heureusement, pas trop…) mais celui du premier roman publié de l’américaine Ellen Kushner, qui fut suivi aux Usa par deux autres tomes dans la série, pas encore traduits en français, The Fall of the Kings et The Privilege of the Sword. L’ouvrage raconte l’histoire de Richard Saint-Vière, le plus fameux des tueurs des Bords-d’Eau et de son amant, Alec, un jeune étudiant en exil. Bien que les tendances suicidaires de ce dernier lui cause parfois pas mal d’ennuis, notre bretteur a largement de quoi s’occuper avec son travail de mercenaires, le plus souvent chargé de se battre par procuration pour les aristocrates du quartier de la Colline qui passent leur vie à se défier en duel, tout en essayant d’éviter de croiser le fer le moment venu. Et Richard, épéiste expert, le fait à leur place. Cependant tout se complique pour lui quand la demande se met à croître et multiplier de façon anarchique. Ne pouvant pas se dédoubler, le maître des bretteurs va se retrouver entraîné au cœur d’un inextricable dédale d’intrigues politiques et romanesques qui risquent à la longue de lui coûter la vie. Bien que publié à l’origine dans la collection Fantasy des éditions Calmann-Lévy, ce livre n’a, à vrai dire, de fantastique, que l’univers imaginaire (et encore très proche de certaines cités des siècles passés) où se déroule l’intrigue. S’attachant à une peinture méticuleuse de la psychologie des personnages ainsi que des interactions entre les sociétés des Bord-d’Eau, le quartier de la canaille, et de la Colline, celui des nobles dirigeants, Ellen Kusher démontre ainsi tout son attachement à ce nouveau courant de la Fantasy anglo-saxonne que l’on a nommé les maniéristes qui prend ses racines dans un substrat historico-romantique s’appuyant sur les influences croisées d’auteurs tels que Jane Austen, Charles Dickens ou Alexandre Dumas. Un sous-genre de la fantasy caractérisé par la présence d’un cadre social très élaboré et strictement hiérarchisé dans lequel le héros doit s’insérer en profitant des structures existantes et à l’aide d’un langage très étudié, d’une grande préciosité ou utilisant l’argot.On remarquera également, à travers la manipulation des codes narratifs, au point de ne pas s’appuyer sur une intrigue directive, mais de faire des flashs successifs sur la vie des personnages, l’appartenance à une autre chapelle, celle de la fiction interstitielle, traduite en France par transfictions par Francis Berthelot. Mais je vous conseille pour plus de précisions sur ce sujet de vous reporter à la passionnante critique qu’Arkady Night a fait de ce roman sur le site www.actusf.com . Pour ma part, je me contenterai de vous rappeler qu’une nouvelle se situant dans le même univers, Le bretteur n’était pas mort, où un jeune homme apprend l’escrime auprès de Saint Vière, a été publié en France dans le premier numéro de la nouvelle mouture de la revue Fiction, façon les Moutons Electriques et André-François Ruaud. Et puis, si vous voulez encore vous imprégner du style Hellen Kushner, je ne vous conseillerai que trop de lire le très elfique Thomas le rimeur paru chez Hoebeke en 2000 et repris en Folio SF en 2002.

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