(Roman) Bit-Lit / Uchronie / Vampires / Loups-garous
AUTEUR : Gail GARRIGER (GB)
EDITEUR : Calmann Lévy-Orbit, 5/2013 — 333 p., 16,90 €
TO : The parasol protectorat 5.Timeless, Orbit, NY, 2012
TRADUCTION : Sylvie Denis
COUVERTURE : Iceberg & Laurent Panepinto
Critiques : www.phenixweb.net (Véronique de Laet)
Les autres titres de la série :
1.Sans âme
2.Sans forme
3.Sans honte
4.Sans coeur
→ Les
femmes fortes made in Britannia, nous connaissons déjà avec le
cortège de Emma Peel (Chapeau
melon et bonnes de cuir)
de Pamela Lyndon Travers (adaptée par Disney), sans compter les
enquêtrices à la Miss Marple, etc… Pourtant, Alexia Tarabotti de
Gail Carriger a su nous charmer avec son originalité puisée dans la
fréquentation du fantastique qui baigne toute la série. Car Alexia
est une sans âme, entendez une sorte de chaînon manquant, si l’on
se réfère au darwinisme ambiant de cette Angleterre de l’époque
victorienne où, depuis le règne d’Henry VII, et par décision de
sa fille, la reine Elisabeth, les vampires et les loups-garous sont
devenus des sujets respectés de Sa Gracieuse Majesté. Alexia a
commencé par tueur un suceur de sang, puis elle s’est éprise du
beau loup-garou, Lord Maccon, le responsable du BUR, le Bureau du
registre des non-naturels, qu’elle a fini par épouser. Bien
entendu ce couple pas comme les autres qui, au fil des pages, saute
de galipettes en galipettes, a vécu de nombreuses aventures dans les
quatre premiers tomes de cette série qui trouve ici sa conclusion.
Deux ans se sont passés depuis l’histoire racontée dans le
précédent tome, Sans
cœur,
et Lady Maccon passe des jours paisibles, quoi un peu ennuyeux,
auprès de la meute Woosley dont son époux est l’alpha et le
professeur Lyall le Bêta, ainsi que de Lord Alkedama, représentant
le clan des vampires. En vérité, la plupart de ses journées sont
occupées à apporter son aide pécuniaire à son ami Ivy et à
rattraper les bourdes de sa fille Prudence, dotée de pouvoirs
surnaturels qu’elle ne maîtrise pas vraiment. Aussi, lorsque la
reine de la ruche d’Alexandrie, la plus vieille vampire de la
Terre, la convoque en Egypte pour que lui soit présentée l’enfant
née de l’union d’une sans âme et d’un loup-garou, elle
s’empresse d’accepter cette invitation qu’elle n’a d’ailleurs
guère l’aptitude de refuser. Et la voilà embarquée avec sa
famille et de nombreux amis vers les lointains rivages du Nil. Gail
Carriger va habilement profiter des multiples péripéties qu’elle
fait vivre à son héroïne au cour de son voyage au pays des
Pharaons, pour faire revenir sur le devant de la scène tous les
personnages essentiels du cycle et pour apporter des réponses aux
questions pas encore résolues sur le fond de l’histoire et son
background délicieusement british. Ici, encore plus que dans les
volumes précédents, la filiation avec l’Elizabeth Peters,
l’archéologue collectionneuse d’ombrelles d’Amelia Peabody,
est rendu encore plus flagrante par le conteste géographique dont
l’auteur s’efforce à travers ses pages de nous restituer tout
l’exotisme, senteur, chaleur et parfum de mystère, sans oublier de
maintenir la touche victorienne salutaire pour toute bonne uchronie
et une granulée d’humour qui affleure toujours à la surface d’une
intrigue mâtinée d’un sans gêne souvent plus proche de la
moiteur des alcôves des salons parisiens que du sacro-saint flegme
britannique. La seule remarque désobligeant que l’on pourrait
faire à l’auteur, c’est que ce roman marque la fin de la série.
Une fin pas du tout cousue de fil blanc et aux rouages savamment
articulés, mais une fin tout de même. A moins que les quelques mots
tombés de lèvres de Gail Carriger aux dernières Utopiales de
Nantes laissent présager que notre chère tueuse de vampires n’ait
pas encore dit son dernier mot… Nul doute que les éditions Orbit
se feront un plaisir de répondre à cette question lancinante dans
les prochains mois, ce en quoi les innombrables fans de d’Alexia
Maccon-Tarabotti leur en seront, j’en suis sûr, pour toujours
reconnaissants.
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