♦ Le cercle de
Farthing ♦
(Roman) Unchronie
AUTEUR : Jo WALTON (Royaume-Uni)
EDITEUR :
GALLIMARD-Folio SF 572, 2/2017 — 411 p., 8,80 €
SERIE : Le subtil
changement 1
TO :
Farthing, 2006
TRADUCTION :
Luc Carissimo
COUVERTURE :
Sam Van Olffen
Précédente publication : Denoël-Lunes
D’Encre, 1/2015 — 352 p., 21.50 €
→ Récemment, les
éditions Denoël nous avaient permis de redécouvrir le fameux SS-GB de Len
Deighton, uchronie où l’on voyait l’Angleterre envahie par le Reich et ployant
l’échine sous la dictature des officines à la Croix Gammée. Dans ce roman du
même catalogue Denoël, que les éditions Folio reprennent aujourd’hui en poche,
l’Angleterre n’a pas perdu la guerre, mais a signé une « paix dans
l’honneur » fin 1941, après l’éviction du pouvoir de Winston Churchill
(fusillé dans SS-GB). Cependant, la trajectoire dans laquelle s’inscrit
désormais l’Empire Britannique, n’a rien de reluisante, car, dans le sillage du
traité signé sous les auspices du très pro-germanique Sir James Thirkie, la
défiance envers le peuple hébreux est devenue monnaie courant au sein de
la pas très vertueuse Albion. Comme dans
le roman de Deighton, ce récit nous propose, à travers la trajectoire protagonistes bien
définis, de découvrir comment l’Angleterre a su, ou non, résister à l’influence
envahissante du fascisme ambiant, alors qu’En Amérique, Lindbergh élu président
à fait interdire l’entrée du territoire aux juifs. L’intrigue, telle celle d’un
roman policier d’Agatha Christie, nous entraîne dans un huis clos oppressant au
sein d’un Royaume Uni de l’année 1949 où trouvent refuge les Juifs persécutés
en Europe, car les anglais n’ont pas encore promulgué le port de l’étoile
jaune, bien que les relents antisémites, anti-communistes et homophobes soient
désormais monnaie courante dans le pays depuis que le Cercle de Farthing,
groupe de jeunes politiciens aux dents longues, a facilité le rapprochement
avec Adolf Hitler et son victorieux Troisième Reich. Le Cercle, justement a choisi
de se réunir dans la luxueuse demeure de la famille Eversley, propriétaire du fameux manoir de Farthing qui a donné son
nom à leur congrégation. Bien entendu, Lucy, la fille des châtelains, est de la
partie, bien que son mariage avec David Khan, juif de son état, l’ai mise
depuis peu au banc de la famille. Bientôt cependant les choses vont se
compliquer pour elle avec l’assassinat Sir James Thirkie qui briguait le poste
de Premier Ministre avant de se retrouver mort avec une dague planté dans la
poitrine au milieu d’une étoile jaune ensanglantée. Comme de juste, les
soupçons convergent vers David Kahn, le bouc-émissaire idéal. Cependant outre, Lucy, qui est convaincue de l’innocence
de son époux, l’inspecteur Anthony Carmichael envoyé par Scotland Yard pour
mener l’enquête n’est pas loin de partager son avis et n’entends pas se laisser
abuser par des preuves bien trop flagrantes pour être plausibles. Dès lors nous
allons suivre le fil de l’enquête au rythme de chapitres qui alternent les points
de vue à la première personne de Lucy, engluée dans les méandres d’une
aristocratie britanniques de plus en plus réactionnaires, malgré les tendances
homosexuelles de la plupart des acteurs de ce livre, et celui à la troisième de
l’inspecteur Carmichael adepte de la vérité, comme son émule le commissaire
principale Archer, surnommé l’Archer du Yard, dans le déjà nommé SS-GB. Peinture
sans concession d’’une aristocratie anglaise ultra-conservatrice prête à toutes
les bassesses pour conserver ses prérogatives où va bientôt sévir Mark
Norman-by, meilleur ami de Sir Thirkie, désigné Premier Ministre et adeptes de
la manière fort pour faire régner l’ordre, ce roman joue sur la tension
provoquée par l’avancée de l’enquête policière au fur et à mesure des
révélations qui alternent au fil des chapitres centrés sur Lucy et l’inspecteur
Charmichael. Ménageant ainsi brillamment le suspens, il vient s’inscrire avec brio dans cette thématique
uchronique d’un Angleterre subversive et guère enthousiasmante mise en valeur
par des romans tels que La séparation
de Christopher Priest (Fleuve Noir) ou Fatherland
de Rober Harris (Fayard, puis Pocket).
Autre couverture :
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