♦ La bibliothèque de Mount Char ♦
(Roman) Fantasy
AUTEUR :
Scott HAWKINS (Usa)
EDITEUR :
GALLIMARD-Folio SF 633, 2/2019 — 576 p., 9 €
TO :
The library at Mount Char, 2015
TRADUCTION :
Jean-Daniel Brèque
COUVERTURE
: Aurélien Police
Précédente
publication : Denoël-Lunes d'Encre, 7/2017 — 480
p., 22.90 € — Couverture de Aurélien Police
→
Mount Char, voici un lieu destiné à rester dans les mémoires comme celui de
l'hôtel de Shinning ou l'école de Poudlard, un endroit situé en même temps au
sein de notre univers et au dehors, une vénérable bâtisse dont les occupants
assurent la préservation coûte que coûte. Celui imaginé par Scott Hawkins est
une bibliothèque ancrée dans le quartier de Garrison Oaks et elle abrite 12
orphelins devenus des Pelapi, entendez des bibliothécaires largement différents
des stéréotypes habituels attribués à la profession Des gamins qui auraient pu
être comme les autres s'il n'y avait pas eu Père, cette émule de Mathusalem qui
veille jalousement sur eux depuis qu'ils les a pris sous sa coupe. Son but :
les instruire en inculquant à chacun le contenu des 12 Catalogues du Savoir que
renferme la bibliothèque. Pour David c'est l'art de la guerre, pour Michael le
langage des animaux, pour Alicia la prédiction de l'avenir, pour Jennifer les
connaissances médicales et la guérison des corps, pour Margaret la fréquention
des Morts, pour Carolyn l'apprentissage des langues, etc.... Afin qu'ils
excellent dans leur apprentissage Père ne lésine devant aucun sacrifice.
Maîtrisant toute les subtilités de l'art médical, y compris la résurrection des
morts, il n'hésite pas à leurs infliger les pires châtiments et les pires souffrances
comme les faire griller vivant dans une immense taureau métallique. Et tout
cela pour leur bien afin que chacun d'eux deviennent tout puissant dans leurs
domaines respectifs et soit prêt à affronter les périls qui les guettent comme
le Dieu de la Forêt ou le mystérieux Duc. Or voilà qu'un jour Père disparait.
De quoi semer l'émoi dans la petite troupe de demi-dieu, même chez le farouche
David qui, tout au long de leur éducation semble avoir pris un malin plaisir à aire
souffrir ses petits camarades sur lesquels ils impriment désormais son
implacable loi du plus fort. Carolyn, la spécialiste linguistique hors normes a
eu particulièrement à pâtir des agissements de David, toutefois, celle que l'on
découvre comme l'héroïne principale de cette histoire en tout début du livre,
semble avoir pris à cœur la disparition inexpliquée de leur mentor. Revenu à
Mount Char après avoir tuée le détective Milner, elle participe activement aux
recherches de Père avec David et ses frères et sœurs. L'aide de Nobununga, le
tigre millénaire aux pouvoirs fascinants, n'ayant pas été suffisante, elle
décide alors de se mettre sur les traces d'un talisman primordial le reissak
ayrial. Pour cela elle recrute Steve, plombier de son état, mais aussi cambrioleur
à la retraite et fier adepte du Bouddha pour les cons. Un Steve vite piégé dans
une machination infernale qui l'amènera à affronter des hordes de chiens
enragés et à se lier d'amitié avec une lionne venue à son secours. Mais on
n'est pas à un paradoxe prêt dans ce récit où le président des Etats-Unis
semble être devenu une simple marionnette dont Carolyn tire les fils à l'envie.
Dés lors toutes les tentatives destinées à
mette fins aux agissements des enfants de Mount Char, même celles de
commandos délites appuyés par des hélicoptères de combats, seront vouées à
l'échec. Seul le perspicace Ewin, un héros de guerre qui a du mal à se réinsérer
dans la vie civile, parviendra à tirer son épingle du jeu dans cet affrontement
disproportionné qui oppose notre pauvre humanité à des sortes de… dieux. Car,
inutile de se voiler la face, il ya a quelque chose du divin dans le personnage
de Père, ce façonneur de monde sur qui semble reposer tout le destin de
l'univers. Jouant habilement du mélange des genres (Fantasy, Légendaire, roman
noir, horreur, voire gore) l'auteur, grâce à l'originalité de ces personnages, comme
David le roi du meurtre affublé d'un tutu de danseuse, et la succession de scènes percutantes
conjuguant sexe, hémoglobine et délicat parfum d'absurde, sait prendre en
laisse son lecteur et l'amener à tourner avidement les pages de son livre pour
connaitre le dénouement d'une intrigue qui devance rapidement tout ce qu'on
imaginaire peut concevoir. Un grand moment de lecture récompensé par le prix
Elbakin 2018 du meilleur roman de Fantasy traduit.
Autre couverture :
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