vendredi 25 décembre 2009

DUBOIS Pierre (Fr)
Né dans les Ardennes en 1945, Pierre Dubois commença à collecter les des informations sur le Peuple des Fées à partir de 1967. Il est l’inventeur du terme d’elficologue, titre qu’il s’attribua (probablement lors d’une interview de Bernard Pivot dans l’émission Apostrophes) pour donner un équivalent du Faërie anglo-saxon alors qu’il était lassé de répondre qu’il cherchait des traces de lutins et de fées. La parution en 1984 du « Grand fabulaire du Petit Peuple » suivi en 1992 de « La grande encyclopédie des lutins » et en 1996 de « La grand encyclopédie des fées » de luxueux ouvrages publiés aux éditions Hoëbeke et illustrés par Roland et Claudine Sabatier par des dessins de type enluminure lui valut une reconnaissance du public qui ne démentit pas depuis lors. Outre ses études sur les mondes du merveilleux il est également l’auteur de scénarios de bandes dessinées, « Layna » en collaboration avec René Hausa, « Les lutins » et « Red Caps » avec Stéphane Duval, Fourquemin pour « La légende du Changeling » etc… Considéré comme le Lévis Strauss du merveilleux, il a donné au titre d’elficologue ses lettres de noblesse, encourageant d’autres amoureux du Petit Peuple comme Edouard Brasey à embrasser cette carrière qui le conduit à sillonner le monde pour donner de nombreuses conférences en tant que spécialiste français de la Féerie.
◊ Les contes de Crime (Recueil) Merveilleux
Gallimard-Folio 4885, 3/2009 — 295 p., 6.60 € — Couv. : Mauritius (Photo) — Sommaire :
La Belle au bois dormant
Riquet à la houppe
Cendrillon
Conte de l’amandier
Rapunzel
Barbe de Grive
Peter Pan
Petite table couvre-toi
Le petit chaperon rouge
Blanche-Neige
Précédente Publication : Hoëbeke-Bibliothèque Elfique 2, 11/2000 — 287 p., 78 Frs — Couv. : Roland Sabatier
→ La tentation de réécrire les contes ayant bercé notre enfance n’est pas nouvelle. Préalablement les Contes d’autrefois pour lecteurs d’aujourd’hui du Politiquement correct de James Finn Garner, suivi de De plus en plus politiquement correct et de Contes d’hiver politiquement correct, tous chez Grasset, nous en donnait une brillante preuve en réécrivant les bluettes de notre enfance à l’aune d’un monde quotidien bien moins enchanteur que celui imaginé par les conteurs d’antan. A présent c’est Pierre Dubois, l’elficologue averti, qui s’y attache avec la reprise, un tantinet diabolique, des personnages phares du merveilleux, tirés la plupart du temps de l’oeuvre des frères Grimm ou de Charles Perrault, mais aussi de J.M.Barrie. Des contes noirs à souhait marqués par l’empreinte d’un humour sardonique générateur de frisson où l’on redécouvre, par le prisme du machiavélique, et par ordre d’apparition: La Belle au bois dormant Riquet à la houppe, Cendrillon, Le conte de l’amandier, Rapunzel, Barbe de Grive, Peter Pan, Petite table couvre-toi, Le Petit Chaperon rouge et Blanche-Neige. Des histoires revisitées où les princes n’épousent plus des bergères, mais se pacsent aux bergers, où Cendrillon est victime de pulsions sexuelles, tandis que la Belle au bois dormant est tombée entre les mains d’un époux déséquilibré, que Peter Pan entretient une troublante parenté avec Jack l’Eventreur, que le Petit Chaperon Rouge n’a rien à envier au Grand Méchant Loup du côté des plans machiavéliques et qu’un détective spécialiste des nains de jardin mène l’enquête pour une Blanche Neige confrontée à une série de meurtres. Le mariage improbable des personnages de Grimm avec le roman policier paru pour la première fois dans l’éphémère Bibliothèque Elfique des éditions Hoëbeke, qui publia en même temps La rose et la bague de William Makepeace Thackeray et Thomas le rimeur d’Ellen Kushner.

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