mercredi 2 décembre 2009

ROTHFUSS Patrick (Usa)
Né en 1973 aux Usa, et vivant dans le Wisconsin où il enseignait à l’université, avant le succès foudroyant du premier tome de sa trilogie de la « Chronique d’un tueur de roi », Patrick Rothfuss avoue s’être inspiré des mauvais livres et les mauvais films qu’il a ingurgité pour tenter de faire beaucoup mieux. Un pari réussi, si l’on en croit le succès mondial que rencontre son premier roman
◊ Le nom du vent (Roman) Aventures Fantasy
Bragelonne-Fantasy, 10/2009 — 782 p., 25 € — Ser. : Chronique du tueur de roi. Première journée — The Kingkiller chronicle : Day one.The name of wind, Daw2007 — Tr. : Colette Carrière — Couv. : Marc Simonetti
Précédente publication : Bragelonne-Fantasy Collector, 4/2009 — 648 p., 30 € — Couv. : Marc Simonetti
Critiques :
www.actusf.com (Marc Alotton) ; www.elbakin.net (Luigi-Interview) ; www.gamalive.com (Cédric Gaspérini-Interview) ; www.mythologica.net (Maltrader) ; www.noosfere.com (Bruno Para) ; www.yozone.fr (Marc Schnebelen)
→ Les histoires rapportées à la manière des flash back de cinéma m’ont toujours posées un petit problème, je n’aime pas m’engager dans un récit dont la fin est déjà écrite sauf si, bien entendu, l’auteur sait habilement capter mon attention au point de me faire oublier que les protagonistes de l’histoire ne font qu’avancer sur métier à tisser dont les fils ont déjà été, soigneusement alignés. Car comment au fil des pages ne pas se laisser envoûter par la narration à la première personne de Kvothe, cet homme prêt à mourir qui, dans la chaleur de son auberge raconte à Devan Lochees, le chroniqueur, les multiples exploits qui ont jalonné son existence. Un récit qu’il s’est donné trois jours pour terminer, ce qui implique la densité des aventures vécues dans la première ,journée qui nous est ici retracée. Dans ce premier volet nous sommes invités à suivre l’adolescence de cet être d’exception destiné à devenir le plus grand magicien des tous les temps, mais aussi voleur accompli, musicien émérite et infâme assassin. Littéralement collés à ses basques au rythme de la fluide écriture de Patrick Rothfuss, nous le rencontrerons tout d’abord dans la troupe de musiciens ambulants que représente sa famille, tout occupé à s’initier au bonheur d’apprendre, tandis que Abenthy, le sage arcaniste, l’initie aux secrets la magie. Un bonheur de courte durée, interrompu par le passage des Chandrians, ces êtres maléfique dont on ne sait presque rien, sinon que l’amorce du flamboiement bleuté qui annonce leur présence signifie la mort à brève échéance. Cette dernière frappera brutalement l’entourage de Kvothe qui, animé par un intense désir de vengeance, finira par aboutir dans la cité de Tarbean où il fera le rude apprentissage de la misère, de la souffrance et de l’humiliation, en devenant tour à tour mendiant puis voleur, mais où il rencontrera aussi Skarpi, le fascinant conteur d’histoires. Une ville qui avec tout son cortège d’épreuves ne sera qu’une mise en bouche lorsqu’il décidera d’entrer dans la fameuse Université de Magie où se trouvait des Archives où il espérait enfin apprendre la vérité sur les Chandrians. Bien qu’impressionnés par les connaissances dont il fait preuve pour son jeune âge, ses professeurs ne lui facilitent pas la tache, et il va très vite se heurter à l’animosité d’Ambrose, le préposé aux Archives, mais aussi un jeune présomptueux prêt à tout pour lui nuire. Heureusement, sa vie à l’Université sera enrichie par la découverte de fabuleux secret, tandis que la présence de la fascinante Denna ne cessera pas de troubler son quotidien, l’entraînant à vivre de palpitantes aventures alors qu’un draccus en folie, aussi impressionnant que dans les légendes et pas si herbivore que ça, se dressera sur leur route quand ils partiront ensemble à la chasse aux Chandrians. Mais, inutile d’en dire plus, beaucoup d’autres moments d’intenses émotions vous attendent dans ce livre capable de proposer des phrases telles que : « C’était une de ces merveilleuses journées d’automne qui abondent dans les histoires mais qui sont si rares dans la réalité ». Entre Poudlard de Harry Potter et Université invisible des Annales du Disque-Monde de Pratchett, le long épisode de l’Ecole de Magie fait également penser au rude apprentissage vécu par le héros du Soldat Chaman de Robin Hobb. On le voit des influences prestigieuses qui se recoupent dans ce premier roman, véritable coup de maître d’une enseignant d’une université du Wisconsin qui mérite amplement la publicité faite pour cette première traduction française dans sa parution collector par les éditions Bragelonne qui tiennent là une petite perle et qui n’ont pas fini de nous étonner dans le domaine de Fantasy avec, notamment, la publication de L’homme rune, le premier volume du cycle des Démons de Peter V. Brett.

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