SCHOLES Ken (Usa)
Né en 1968, l’auteur américain Ken Scholles a passé son adolescence dans une région forestière bercé par les feuilletons télévisés de SF. Devenu un geek avant l’heure, il s’adonne à sa passion de l’écriture, tout en exerçant une foule de métiers tels que marin, prédicateur, musicien, réparateur d’armes de collection, etc… avant de parvenir à publier sa première nouvelle en 2000. Mais c’est en 2006 que commence véritablement sa carrière d’écrivain avec la parution de « Of metal man and scarlet thread and dancing with the sunrise » dans le numéro d’août de la célèbre revue Realms of Fantasy. Et c’est d’ailleurs le rédacteur de cette dernière qui l’encouragera à transposer ce texte prometteur en un ambitieux roman qui aillait devenir « Lamentation » le premier tome des Psaumes d’Isaak paru en France chez Bragelonne
◊ Lamentation ◊
(Roman) Aventures Fantasy
BRAGELONNE-Fantasy, 5/2010
480 p., 22 €
SERIE : Les psaumes d’Isaak 1
TO : Psalms of Isaak 1.Lamentation, Tor, 2/2009
TRADUCTION : Olivier Debarnard
COUVERTURE : Marc Simonetti
● Critiques : www.elbakin.net (Linaka-Un entretien avec Ken Scholles)
→ Lorsque un gigantesque panache de fumé déchire le ciel des Terres Nommées, les principaux dirigeants de ce monde prennent aussitôt conscience que rien en sera plus comme avant. Car cet événement est la traduction d’un grand cataclysme, la destruction de Windwir, la plus importante cité de cette ensemble de royaumes, siège de l’Ordre d’Androfrancine et de sa Grande Bibliothèque où reposait la mémoire du monde. Quelle est l’origine de ce désastre qui a avalé dans un torrent de flamme la majestueuse ville et tous ses habitants ? Beaucoup s’interrogent, mais pas le prévôt Sethbert, qui en est responsable et qui compte bien en tirer partie au plus vite. Cependant, Rudolfo, le roi tsigane, seigneur des Neuf Maisons Sylvestres, est déjà sur la piste du coupable. Ses éclaireurs qui, comme d’autres troupes d'élites de cet univers, utilisent la magie pour se rendre invisibles, ont recueilli dans les ruines Isaak, un automate de métal bien mal en point qui s’accuse d’avoir causé cette tragédie. Très vite Rudolfo découvre que ce mecaserviteur a été manipulé et que quelqu’un la savamment programmé pour qu’il récite les terribles incantations des Sept Morts Cacophonique, une magyk de sang depuis longtemps perdu et interdite car elle avait plongé le monde dans la chaos. De son côté Pétrus, l’ancien pape de l’Androfrancine, qui a quitté sa charge et s’est glissé dans la défroque anonyme d’un simple pêcheur car il ne supportait plus les dérives bassement matérielle de son Ordre, comprend que désormais il ne peut plus rester à l’écart de la tragédie qui est en train de se nouer. Se faisant violence, il quitte son paisible village côtier, pour rameuter autour de lui toutes sortes d’individus afin de retourner à Windwir dans le but d’enterrer ce qui reste des malheureux habitants de la cité. En chemin, il a embrigadé Neb, un jeune moine ayant assisté à la destruction de sa ville en même temps qu’à la mort de son père, et qui commence à faire des rêves prophétiques venus étrangement faire écho à ceux du redoutable et mystérieux roi du Peuple des Marais. Un garçon qui a, pour un temps, alors qu’il était dans le camp du prévôt Sethbert, bénéficié de la protection de Jin Lin Tam, la concubine du prévôt qui a décidé de changer de camp pour rejoindre celui de Rudolfo. En agissant ainsi, non seulement elle obéit à son attirance pour le roi tsigane, mais elle participe aux plans de son père Vlad Li Tam, le puissant seigneur de la Maison Li Tam, qui est l’un des rares à avoir pris le parti de Rudolfo lorsque Sethbert, par l’entremise de son cousin Orive, proclamé nouveau pape sous le nom de Résolu, a lancé un acte de bannissement contre le seigneur des Neuf Maison Sylvestres rendu faussement responsable de la destruction de Windwir. Cependant, les apparences sont parfois trompeuses et, tandis qu’Isaak soigne du mieux qu’il peut son terrible sentiment de culpabilité, au fil de ses découverte Rudolfo va apprendre que le démoniaque prévôt n’est peut–être qu’un simple instrument dont un marionnettiste consommé tirerait les ficelles. Des ficelles qui auraient également servi à orienter sa propre destinée et qui serait à l’origine de la tragédie ayant endeuillé son enfance. Tel est la base de l’intrigue du premier tome de cette série, que nous suivons en sautant de personnages en personnages de manière à judicieusement alterner les points de vue sur le déroulement de l’histoire proprement dite. L’idée de ce roman a germé dans la tête de Ken Scholes après que les éditeurs du magazine Realm Fantasy, lui aient refusé la seconde nouvelle conçue pour le monde de Windwir, alors qu'ils avaient édité la première Of Metal Men and Scarlet Thread and Dancing with the Sunrise. Ils l’encouragèrent néanmoins à la transformer en roman et c’est ainsi qu’est née la trame de ce livre premier d’une série en cinq tomes, dont la principale qualité réside dans la facilité avec laquelle Ken Scholes crée des personnages empreint d’un profond réalisme qui fond rapidement avancer l’histoire sans s’embarrasser d’un luxe de détails qui pourraient alourdir le récit. Des personnages que l’on retrouvera avec d’autres, dans les prochains épisodes de ce cycle qui a bénéficié d’une promotion élogieuse aux USA de la part de son éditeur Tor, reprise en France par les éditions Bragelonne. Et, sans préjuger du goût de lecteurs, ont peut néanmoins dire que le livre vaut le détour ne serait ce que par l’éclectisme des éléments qui en composent la trames. On y retrouve en effet des mecaserviteurs s ou robots mécaniques qui ont parfois certaines ressemblances avec le Cispeo de la Guerre des étoiles, mais aussi des redoutables guerriers évoluant sous protection magique, une religion frisant le fanatisme avec, en option, des relents de sainte croisade, un souvenir brumeux d’ancienne apocalypse générée par une guerre ayant opposé science et magie, le tout baignant dans une atmosphère médiévale symbolisée par les différents royaumes liés par leurs Alliances de sang, mais également imprégnée de bribes de Renaissance, avec l’omniprésence de la papauté et l’importance de la préservation de la culture, et d’une certaine barbarie mystique enveloppant le mystérieux peuple des marais. Comme dans une gigantesque auberge espagnole les lecteurs de ce livre pourront dont y trouver ce qu’ils y désirent, influences steampunk, post-apocalyptique, science-fantasy ou fantasy épique, tout en cédant facilement à l’attrait de la plume de Ken Scholles que son apprentissage du cadre de la nouvelle a transformé en remarquable raconteur d’histoires.
BIBLIOGRAPHIE (évolutive)
Séries
LES PSAUMES D’ISAAK
1.Lamentation
Articles sur Ken Scholes
● « Un entretien avec Ken Scholes, l’auteur de Lamentation » par Linaka sur le site www.elbakin.net, 2/2009
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